Théâtre : «La contrebasse»

Une caricature de la nature humaine
Le podium s’éclaircit soudain et un géant instrument de musique qui ressemble fortement à une guitare apparaît dans le fond de la scène. Ce décor de studio montre également un bureau à l’avant et dans un autre angle un magnétophone, des disques trente-trois (33) tours… Guy Stan Matingou fait son apparition dans un débardeur blanc enfoncé dans le pantalon noir à bretelle. Du «one man show» intitulé «La Contrebasse».

Pièce écrite par Patrick Süskind et mise en scène par Jacques Eric Victorien Mampouya.
Tel un saoulard, Guy sombre dans un discours accusateur sur le géant instrument à corde: la contrebasse. Il tente des explications sur son invention, cite de grands noms de la musique classique: Vaguener, Mozart, Barthaud… Avec ce discours teinté d’histoires essentiellement tristes, il va d’un siècle à un autre, descend au Moyen-Age, atterrit dans les années Lumière, revient tout près et retourne plus loin. Il semble faire de la digression, évoluer de coq à l’âne, comme dans une interview où celui qui pose les questions n’a pas un fil conducteur.
La contrebasse l’encombre. Elle est «toujours plantée» sur son chemin dans son appartement. Elle l’empêche de se distraire, lui vole progressivement sa jeunesse. Elle l’ennuie avec sa «taille de vieille femme», son physique «affreux et hideux». Il nourrit contre elle une antipathie hargneuse et l’exprime à travers ce verbe viril et à fort débit. Il tente même de se saouler pour ne pas se taire. Ses mouvements d’un endroit à l’autre sous cette lumière sensiblement vive le confirment et l’effet se fait ressentir au fur et à mesure sur le public. Effet qui se traduit par son mal aise au sein du public. On s’ennuis dans les chaines. On somnole et on s’endort même un moment pour se réveiller et constater que le monologue continu puis… on s’endort à nouveau. Et la pièce, avec sa longueur interminable, évolue à une vitesse de croisière et semble ne jamais prendre fin.
«La contrebasse», spectacle présenté pendant le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) en 2006 est une expression vivante de la nature humaine. Les ennuis quotidiens que l’on se crée les uns et les autres dans ce bas monde. Chaque mot qui sort de la bouche du comédien est dépourvu de tout humour et la pièce prend une ascendance élitiste. Hier jeudi 1er mai, le même spectacle a été diffusé sur les écrans de la télévision nationale.

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Fortuné Sossa

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