Le G13

/food/adouvi.jpg » hspace= »6″ alt= »Guillaume Adouvi » title= »Guillaume Adouvi »  » />Un acteur majeur parmi les acteurs de la crise politique et institutionnelle béninoise

L’éclatement de la majorité parlementaire, avec l’affranchissement du G13 – un groupe de treize députés, composant avec les trente-cinq députés FCBE du Président YAYI la majorité parlementaire -, pour affronter seul son destin aux dernières élections communales et locales. Cela, semble être la principale source – entre bien d’autres – des remous et soubresauts politiciens qui secouent depuis de longs mois le Bénin.

/food/salifou.jpg » hspace= »6″ alt= »Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Venance Gnigla, figures de proue du G13″ title= »Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Venance Gnigla, figures de proue du G13″  » /> /food/gbadamassi.jpg » hspace= »6″ alt= »Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Venance Gnigla, figures de proue du G13″ title= »Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Venance Gnigla, figures de proue du G13″  » /> /food/gnigla.jpg » hspace= »6″ alt= »Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Venance Gnigla, figures de proue du G13″ title= »Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Venance Gnigla, figures de proue du G13″  » />

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Quelques raisons légitimes de la colère

 Les tensions nées lors de la désignation des membres de la CENA (commission électorale nationale autonome) et ses démembrements et surtout l’élection du président – et du bureau – de la CENA.
Les récriminations, à travers une virulente déclaration, le 12 mars 2008, des leaders des grandes formations politiques : RB, PRD, PSD et MADEP – regroupés au sein du G4 – et de leurs jeunes alliés de Force Clé et quelques personnalités politiques nationales.
La désignation, jugée précipitée, des 4 représentants de l’Assemblée à la Cour Constitutionnelle.
La lenteur constatée dans la désignation des représentants de l’Assemblée au Parlement régional et à la Haute Cour de Justice. Et la mise au placard des questions d’actualité des honorables députés au Gouvernement. Ce sont là autant de raisons valables pour les uns – et pas raisonnables pour d’autres – pour souhaiter une redistribution des cartes politiques. Pour le G4, une prise en main des affaires législatives s’impose.
Pour le G13, l’élévation des rapports entre partenaires – pour plus de considération – et la co-gestion équilibrée des instances décisionnelles de l’Etat, sont devenues des réalités sociologiques et politiques incontournables. Pour la FCBE, il n’ y a pas  péril en la demeure ; et sauf à revoir certaines copies, « tout est mieux dans le meilleur des mondes possibles », croit-on du côté des partisans du Chef de l’Etat.
Entre toutes ses aspirations légitimes, de toute évidence, il apparaît que c’est le G13 – le premier à avoir enfourché la trompette de la contestation – et qui, de par sa posture d’aujourd’hui, « centrale » – assis entre deux chaises – qui défend la meilleure position. Il détient aussi, après s’être donné, politiquement, une bonne valeur ajoutée lors des dernières élections locales, la clé de la sortie de crise.
Toutefois, la question cruciale est bien de savoir si le G13 arrivera à tirer meilleure partie de son positionnement stratégique sur l’échiquier politique national ?

Le dénouement de la crise : quelle option pour le G13 ?

Le G13 aura réussi a soulevé une contestation majeure et inquiétante dans l’histoire politique du Bénin. Par conséquent, il s’impose de façon pressante au G13 de faire le choix d’un nouveau partenaire politique pour un happy end, car le jeu malsain du chat et de la souris ne peut perdurer jusqu’en 2011.
Pour ce fait, le G13 doit vite se choisir une voie de sortie de crise sécurisante pour ses intérêts et ses ambitions politiques et sociétales.
De mon point de vue, 3 options s’offrent à lui.

– L’ option G4

Pour solde de tout compte, le G13 décide de convoler en nouvelles noces, avec le conglomérat G4, dans un ménage à 6 – PRD, RB, PSD, MADEP, FC et G13). Dans ce cas, il aura encore moins de visibilité que ce qu’il avait avec la FCBE – avant sa révolte -. Il ne pourra plus convenablement nourrir ses ambitions politiques que par le canal biaisé de la contestation et de la crispation politicienne.
De plus, eu égard aux expériences politiques – extrêmement riches, à la diversité et à la qualité intellectuelle – très dense – de certains acteurs politiques majeurs du G4, lesquels – depuis leur sortie commune au stade de l’Amitié – doivent sérieusement penser à mettre à jour leur aggiornamento et préparer un projet ou programme alternatif commun nécessaire à la remise en bonne voie du pays.
 Cette option présagerait, pour le G13 d’une longue hibernation politique qui pourra durer jusqu’à l’ouverture officielle de la pré campagne ou de la campagne pour les élections de 2011. Cette option, ne constituera pas une bonne affaire pour le G13 qui a besoin de visibilité, d’espace vital, de respect et de champs d’expression – autant de raisons qui ont motivé sa désertion de la majorité composite FCBE-G13, en décembre 2007.
En prenant cette option, l’exposition et la lisibilité du projet politique ou du projet de société – à définir aussi – du G13 ne deviendront que pures pantomimes dans l’arène politique, et surtout face aux méga stars du G4.

– L’option FCBE

Tout compte fait, le G13 décide de retourner – dans sa chambre nuptiale – pour une nouvelle idylle avec la FCBE. Un nouveau contrat de mariage – sans procuration ni usurpation de signature – , où les rôles et les objectifs seront clairement définis. Et les responsabilités partagées ; sans droit d’inventaire aussi.
Une co-gestion des Affaires de l’Etat, tant au Gouvernement qu’à l’Assemblée Nationale et au sein des collectivités locales, avec pour maîtres mots : solidarité, harmonie,respect mutuel et coordination des actions.
Cette option représenterait plutôt pour le G13 une option idéale de partenariat de gouvernance, eu égard à sa nouvelle carrure politique et à ses ambitions nationales et présidentielles dans un horizon moyennement lointain – pourquoi pas post 2016 ? – si sa lune de miel  avec la FCBE et le Président YAYI BONI dure jusqu’aux élections législatives et présidentielles de 2011 et surtout, après  les échéances de 2011.

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– L’option  plan solo

Faire cavalier seul. Cette option suppose l’exigence d’un droit d’inventaire sur la gestion du Gouvernement du Dr. YAYI Boni ; mais aussi le droit d’inventaire sur toute la gestion du régime Soglo et des régimes Kérékou ( ?) mais aussi se démarquer des partis politiques traditionnels ( ?? ) dans la gestion des Affaires publiques.
C’est en somme, se trouver ou se donner une nouvelle virginité politique à travers ce positionnement – en refusant de choisir son camp -, en se présentant au peuple comme le dernier rempart pour l’alternance, pourquoi pas dès 2011.
Mais en décidant d’adopter cette étrange posture le G13 pourra-t-il significativement et durablement exister et progresser, dans sa conquête solitaire du pouvoir dès 2011 et au-delà ?
D’abord, la traversée du désert sera très rude et ce ne sera pas du fait du manque d’argent – les individualités composant ce bloc hétérogène sont tous financièrement riches -. Mais, la cohésion du groupe pourrait, du fait de l’option choisie, prendre un sérieux coup, à cause sans doute de la bataille de leadership qui pourrait subsister au sein des membres ou à cause d’autres avatars ou aléas politiques.
Car les membres du G13 ne semblent pas s’être fixé d’autres objectifs  – à part celui d’exister à la lumière du jour – que de rester médiatiser jusqu’au crépuscule de l’éclatement du groupe ; et d’apprendre, à côté d’un Géant, la gestion des affaires de l’Etat et les manœuvres politiciennes.
Donc, c’est une option inenvisageable, ou en tous cas très périlleuse pour le G13 en dépit de son courage et de son ancrage – disséminé sur toute l’étendue du territoire national – ; et  de l’assise financière de ses pontes.

 Quel équilibre pour le G13 ?

Le G13 – auréolé de son nouveau statut de deuxième force –individuelle – politique du Bénin, en terme d’élus locaux –, pourra t’il se muer, soit en un véritable parti politique homogène, ou soit en un bloc compact décisionnel intégral, pour incarner une alternative crédible – face au G4 – à la politique FCBE dès  2011 ou plus tard ? Ou encore, pourra t’il incarner pour le G4 cette force d’appoint nécessaire à la reconquête du pouvoir en 2011 ? Et si son destin, au G13 , n’était que de servir de force d’appoint pour Boni Yayi ?
La réponse quant à sa mutation future en parti politique unitaire pourrait être oui. Mais sous réserve de régler le problème de leadership. Quant à sa capacité à demeurer un groupe politique intégré, capable de délibérer et de prendre collectivement des décisions, surtout, de pouvoir rester capable de parler d’une seule voie et de conduire l’alternance : la réponse est moins évidente. Car à analyser, de très près, la personnalité et les ambitions politiques – surtout locales pour certains et nationales pour un voire deux – de ses membres, on s’aperçois très vite que le G13 n’est pas encore politiquement mature pour inventer et conduire, tout seul, un projet alternatif, déjà, pour 2011.
D’où, sans doute, la nécessité pour le groupe d’apprendre davantage, dans le sérail politique, la gestion des Affaires publiques courantes. Un tel apprentissage lui reste ouvert, soit auprès des ténors les plus expérimentés du G4 – dans l’opposition – ou, soit, auprès de son ancien allié la FCBE du Président YAYI Boni.

Un paysage politique flou appelé à évoluer

La composition du paysage politique national reste très confuse, nonobstant les regroupements fantaisistes ou circonstanciés des acteurs politiques auxquels on assiste de plus en plus. Et nombreux sont ceux qui doutent – à juste raison – de la sincérité des auteurs de ses regroupements qui ne sont que des sigles électoralistes ou de protestation. Parce qu’on n’est pas, au Bénin dans un système politique bipolaire ou bipolarisé.
Et ces regroupements – FCBE, G4, G13…. -, loin d’être des fusions de partis politiques, ne sont pas structurés autour de projets politiques clairs et crédibles. Ils n’ont ni des ressources communes : matérielles et financières nationales ni une audience nationale autonome. Toutes choses nécessaires à leur pérennisation et ancrage  en tant qu’entité politique dans le paysage politique national. Toutes les conditions ne sont donc pas réunies pour créer des blocs homogènes décisionnels, structurés et dirigés ; dans le but de consumer la pléthore de partis politiques.
Et pourtant, nous avons besoin à terme d’un système bipolaire ou bipolarisé, avec pour ailes, bien ancrées, deux groupes politiques dominants d’envergure nationale ; et 4, voire 5 partis satellites – qui pourraient constituer des forces d’appoint pour telle ou telle autre aile politique d’envergure nationale -. Et surtout, l’échiquier politique a besoin d’un noyau central ou centriste fort, pourvoyeur de majorité stable et capable d’initier, autour de sa chapelle politique en renfort, avec des partenaires, des ralliements durables aux fins de bâtir un projet de société évolutif pour une politique alternative à celle des ailes dominantes d’envergure nationale.

Guillaume ADOUVI

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