Un mois après la proclamation des résultats définitifs des élections communales et électorales, il existe encore des communes qui ne sont toujours pas dotées de leur organe exécutif. Une situation illégale qui, à l’analyse, reçoit la caution tacite du gouvernement.Vingt quatre communes sont plongées dans une situation illégale. Alors que selon les dispositions légales, il faut procéder à l’installation des conseils communaux 15 jours après la proclamation des résultats. Ces unités décentralisées de l’Etat ont toutes quelques points communs qui ne laissent pas indifférents. Premièrement, elles sont pour la plupart celles dans lesquelles les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) n’ont pas remporté les élections alors qu’ils attendaient le contraire. Deuxièmement, les contestations proviennent toutes de ce regroupement politique qui, faut-il le souligner est celui du Dr Boni Yayi.
Ces derniers, s’appuyant sur le fait que les recours par eux déposer près la Cour Suprême n’ont pas encore connu de suite, et que la Commission électorale nationale autonome (Cena) n’aurait pas rendu fidèlement les résultats , ils s’opposent depuis à l’installation des conseils communaux et ceci, contre l’esprit des textes. Ces textes précisent que la saisine de la Cour Suprême dans le cadre du contentieux électoral n’est pas suspensive de l’installation des conseils communaux. Malheureusement, c’est ce à quoi on a assisté dans certaines communes, sans que le gouvernement n’ait pu lever le petit doigt pour faire respecter la loi. Et, pourtant, détenant la force publique, il est le garant du respect de la loi dans le pays. Pendant que certains conseillers Fcbe désertaient les séances d’élections, d’autres par contre, avec l’aide de leurs militants commettaient des actes de vandalisme au nez et à la barbe des agents de sécurité qui auraient reçu l’ordre de ne pas réagir. D’abord, sous injonction du ministre de la décentralisation, certains préfets avaient déjà pris des arrêtés pour faire retarder l’installation de ces conseils communaux. Suite à la levée de boucliers des députés de l’opposition, le, président Boni Yayi a depuis l’extérieur autorisé ces installations.
Avec l’affrontement d’Avrankou, on n’a pas assisté à une condamnation vigoureuse de la part du gouvernement. Il s’est plutôt contenté de faire savoir qu’il n’y avait pas de mort. Le président non plus ne s’est pas prononcé depuis sur le sujet. Alors qu’il a la force publique pour faire respecter la loi. Il était donc difficile de comprendre ce silence de la part du premier responsable de la patrie. Cependant, à la faveur de la déclaration de l’ambassadeur de France Hervé Besancennot, qu’il a reçu en audience la semaine dernière, on croit comprendre qu’il est dans la même logique que ses partisans. En effet, ce dernier, répondant aux questions des journalistes, a laissé entendre que sur la question de non installation des conseils communaux, le président n’a dit que tout le monde savait, que les recours sont devant la Cour et qu’il fallait attendre la suite. En se taisant, en n’agissant pas pour faire respecter la loi qui autorise qu’on installe les conseils communaux en attendant les décisions de la Cour, le président ne cautionne-t-il pas l’illégalité ? Ne se rend-il pas complice de la situation actuelle qui ne grandit aucunement la démocratie béninoise ? Si on peut accorder du crédit à certains arguments que brandissent les Fcbe, il faut cependant qu’ils comprennent, et le chef de l’Etat en premier, que quelles que soient les lacunes actuelles que présentent lois de la République, tout Béninois est tenu de les respecter. L’illégalité dans laquelle vivent les communes depuis près d’un mois doit interpeller le président Yayi qui se doit de prendre ses responsabilités.
Benoît Mètonou
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