Nomination des délégués militaires des départements

/food/alao.jpg » hspace= »6″ alt= »Me Sadikou Alao » title= »Me Sadikou Alao »  » />L’appel pathétique du Gerddes à la vigilance du peuple

L’organisation panafricaine, Gerddes Afrique appelle toutes les forces vives béninoises à la veille citoyenne et démocratique en cette période de crise politique ponctuée d’actes inquiétants tels que la nomination récente de délégués militaires placés au dessus des préfets des départements.

L’une des décisions prises lundi dernier par le gouvernement en sa séance extraordinaire du conseil des ministres est « grave et très grave » a estimé le président fondateur de l’organisation panafricaine, Gerddes Afrique,  Me Sadikou Alao. Il s’agit de la nomination sur proposition du président de la République de six délégués militaires dans les départements, chargés d’assurer, « aux côtés des préfets, la sécurité et la défense sur toute l’étendue du territoire national ». Cette nomination selon Me Alao, « est non seulement inopportune mais tend à laisser penser à une orientation du régime vers une militarisation qui ne peut être comprise ». Surtout en une période où « notre pays connaît une panne démocratique et de développement caractérisée respectivement par l’absence de dialogue entre les institutions notamment entre le parlement et l’exécutif puis la paralysie de secteurs vitaux tels que la justice ajoutée aux problèmes de survie des populations ».

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Départements sous contrôle du chef de l’Etat/Violation de la Constitution

Dans une petite description des fonctions des délégués militaires, le communiqué du conseil des ministres a affirmé que ceux-ci, « rendent compte directement au président de la République ». Cette disposition « est contraire à l’esprit et à la loi de la Constitution du 11 décembre 1990 », martèle le président du Gerddes. Car les départements passent ainsi « directement sous le contrôle du chef de l’Etat ». Ce mode d’administration des départements et d’en rendre directement au président de la République, a rappelé Me Alao est digne d’une époque révolue puis d’un régime d’exception. Et c’est pourquoi, ajoute-t-il « nous pensons au Gerddes qu’il faut que les partis politiques, les organisations de la société civile, les centrales syndicales et toutes les forces vives béninoises se mobilisent dès maintenant pour entretenir la veille afin de restaurer la démocratie ».

Nécessité de concertations générales

Face à une crise politique qui s’enlise dans un environnement économique et social en déconfiture, le Gerddes préconise la tenue en urgence d’assises nationales. Car pour sortir de la crise actuelle, a insisté le président de l’organisation, « il qu’il y aient des états généraux pour que l’élite béninoise se penche pendant deux ou trois jours sur les vrais problèmes qu’un gouvernement comme celui-là ne peut à lui seul résoudre ». Le malaise, a-t-il poursuivi est « profond, généralisé et n’est simplement pas une préoccupation politique ».  Ce qui d’ailleurs a amené le Gerddes à porter une appréciation sur les ordonnances prises par le chef de l’Etat puis sur la décision Dcc 08-072 de la Cour constitutionnelle. Si la prise d’ordonnances n’est pas une première au Bénin, l’avocat s’est cependant dit surpris par le recours de la Haute juridiction à l’article 35 de la Constitution. Cet article, a-t-il renseigné, « est un article général qui appelle tous les citoyens béninois à un certain nombre de valeurs ».

Ludovic D. Guédénon

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