Le ministre de la santé publique, Kessilé Tchalla multiplie des erreurs graves et autres gaffes depuis qu’il a pris la tête de ce département. Conséquence, le secteur est en ébullition permanente, suscitant davantage d’indignations au sein de la population.
Les travailleurs du secteur de la santé observent une nouvelle grève de72 heures depuis ce mardi. Une grève qui, comme les précédentes, paralyse tous les hôpitaux publics du pays. La colère des grévistes face aux traitements dont ils sont objet, est telle, qu’ils ont renoncé à tout service minimum. Bien grave comme décision, mais il est important de situer les responsabilités. Si les différents syndicats du secteur de la santé en sont arrivés à une telle décision, c’est qu’il y a eu maldonne. Et le responsable N¨1 pointé du doigts par tous, est le ministre de la santé publique, Kessilé Tchalla qui a manqué d’objectivité dans sa contribution à la prise d’un arrêté interministériel jugé scélérate. Il s’agit, en effet, d’un arrêté qui fixe à 100.000 Fcfa la nouvelle prime de risque au profit d’une seule catégorie ( les médecins notamment).
« Deux poids deux mesures » ont réagi sans attendre, toutes les autres catégories du secteur, ainsi é cartées. « C’est de l’injustice. Le ministre veut diviser les travailleurs du secteur de la santé » ont-elles aussi boudé. D’où la grève déclenchée par tous les syndicats concernés depuis la semaine dernière et qui se poursuit actuellement. Une grève qui n’est pas sans justification, lorsqu’on sait les énormes risques auxquels s’exposent les agents non médecins dans l’exercice de leur fonction. « Le risque n’est pas proportionnel aux diplômes » s’insurgent-t-ils d’ailleurs, eux qui sont plus proches des malades, des microbes, des liquides amnésiques, des matériaux médicaux et produits chimiques de tous genres. Leur octroyer donc moins de 10.000 Fcfa comme prime de risque, alors qu’on fait la part belle aux médecins, en multipliant ce montant par dix, ne peut que lesfrustrer. Aides soignants, infirmiers sages femmes anesthésistes, techniciens biotechniques, personnels d’hygiène et d’assainissement…. Autant de catégories d’agents de professionnels de la santé qui travaillent dans des conditions peu sécurisantes pour leur propre vie. Le ministre de succroit , un médecin de formation, n’est donc pas sans ignorer que la situation de ces agents est souvent bien plus préoccupante. Il aurait donc pu agir en bon responsable et en bon dirigeant en oeuvrant également pour que ceux-ci soient traités à la même enseigne que les autres. Ce faisant, la grève actuelle aurait été évitée, car les perturbations dans un secteur si sensible que celui de la santé sont si dangereuses qu’on ne saurait les admettre ou les laisser survenir, en se refusant de jouer son rôle. Triste situation qu’on vit en ce moment. Une situation qui n’est pas nouvelle, puisqu’elle est permanente sous le ministre Tchalla.
On se rappelle encore de la grève sans service minimum, des mêmes médecins, courant janvier, février, qui a ébranlé tout le système sanitaire béninois et qui a durablement agi sur le fonctionnement des hôpitaux publics. Ici, encore, les médecins en sont venus à cette arme extrême de revendication parce que las et exaspérés d’attendre la réaction favorable du gouvernement. Si aujourd’hui, ceux-ci ont eu, en partie gain de cause, à travers l’augmentation de leur prime de risque, ils ne s’en contentent pas pour autant et menacent de revenir à l’assaut, parce que, indiquent-ils, beaucoup d’autres problèmes restent posés à leur niveau.
Que faire le ministre Tchalla pour éviter que le secteur s’ébranle, chaque fois qu’il en est averti ? Pas grand-chose, constate-t-on. Sans le savoir ou le vouloir donc, il met ainsi la vie de tout un peuple en danger, car, les acteurs du système sanitaire doivent se porter d’abord mieux avant de s’occuper convenablement des milliers de béninois dont ils ont la santé en charge.
Christian Tchanou
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