Réaction à la conférence de presse du Fonac

/food/saccalafia.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />La gaffe de Sacca Lafia

En fait de réaction à la dernière sortie médiatique du Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac), le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Sacca Lafia a surpris la majorité de ceux qui jusqu’ici lui vouent une certaine admiration. Vendredi dernier, le ministre en charge des Mines, de l’Energie et de l’Eau a fait une intervention surprenante relayée par presque toutes les chaînes de télévision. Il était venu répondre au vice-président et porte-parole du Fonac, suite à  ses précédentes dénonciations concernant l’ex-Dg Soneb, Alassane Baba-Moussa. Jean-Baptiste Elias, au cours d’une conférence de presse, la veille, avait fustigé et à raison la capitulation du chef de l’Etat devant la lutte qu’il a lui-même engagée contre la corruption et l’impunité. Il a notamment fait cas de l’ex-Dg de la Soneb, relevé de ses fonctions, il y a quelques mois pour malversations et mauvaise gestion. Le vice -président du Fonac s’est alors étonné que ce dernier ait pu continuer à bénéficier de divers avantages  salariaux, que le ministre lui accorde avec une certaine diligence.
Il y a de quoi s’étonner que le ministre dont il s’agit est bien monsieur Sacca Lafia. Quelle mouche l’a piqué pour qu’il choisisse de se faire aussi méconnaissable, au point de prendre publiquement fait et cause pour un ex-Dg, fut-il Alassane Baba-Moussa,  péniblement limogé par le chef de l’Etat pour des faits de mauvaise gestion ? Jusque là, ce ministre est resté l’un des rares dans l’entourage de Boni Yayi à jouir d’un minimum de crédit. Le courage et la détermination politiques dont il a fait preuve par le passé, notamment sous le régime de Kérékou  en sont les meilleures références. Malheureusement, cette marque de considération semble avoir pris un coup avec cette sortie malencontreuse dans le dessein de défendre l’indéfendable. Mais il n’y a qu’une explication à cette gaffe de Sacca Lafia, c’est son entrée au gouvernement. Il a suffi qu’il ait goûté à ce fruit trop succulent pour perdre en quelques mois ses réflexes d’opposant d’antan, où il ne transigeait pas avec les principes, l’impunité. Monsieur le ministre a donc tôt fait de prendre la couleur de son nouveau milieu, les réalités de la gestion du pouvoir aidant. Il est donc facile de se dire opposant et de critiquer ceux qui sont aux commandes. En somme, le ministre en charge des Mines a fait une sortie regrettable qui vient confirmer le constat selon lequel le régime de Yayi a renoncé à ses engagements en faveur de la lutte contre la corruption et l’impunité.

Adieu

On  comprend dès lors la rage du ministre à s’en prendre aujourd’hui et seulement aujourd’hui au Fonac, à travers son porte-parole, Jean-Baptiste Elias. Pendant deux ans, on a assisté à plusieurs interventions de ce dernier. Dans le même style, il a fait de nombreuses révélations sur des cas de détournement et de corruption. Et ce faisant, il se disait en phase avec la politique du pouvoir, dont le chef  a fait de la lutte contre la corruption l’un de ses chevaux de bataille. A un moment, on était même tenté de le soupçonner d’être au service du pouvoir. Mais, pour une fois qu’il  décide de jeter la pierre dans le jardin  de celui-ci, il devient du coup celui qui fait des dénonciations à la veille des remaniements ministériels. Le ministre Sacca craindrait-il donc pour son poste, suite à la sortie de Jean-Baptiste Elias, surtout qu’on le destine prochainement à son département rêvé, celui de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche ? Si ce n’est le cas, sa réaction y ressemble fort bien.
Toujours est-il que les remarques faites par le porte-parole du Fonac sont les mêmes que font   tous les Béninois. Le régime du changement a déjà dit adieu à la lutte contre l’impunité et la  corruption. Tout le tapage du passé n’était que de la poudre jetée aux yeux des Béninois. On a vu ici avec quelle contrainte le chef de l’Etat a limogé l’ex-Dg de la Soneb du bout des lèvres, on sait également qu’il y a des sociétés d’Etat où le gouvernement n’envoie jamais de commission de vérification et on a vu comment est rentré au bercail, triomphal, celui qu’il accusé d’avoir « volé » 08 milliards à l’Etat. Motus bouche cousue !

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