Réduction du train de vie de l’Etat

/food/yayi.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Le folklore de Boni Yayi

Le gouvernement du président Boni Yayi a opté pour la réduction du train de vie de l’Etat pour atténuer  les conséquences de la cherté de la vie sur le quotidien des Béninois. Mais à analyser de près certaines dispositions prises dans ce sens, il ressort que le pouvoir en place n’a pas encore trouvé la formule qu’il fallait pour résoudre le problème efficacement. Du folklore ! Désormais, les ministres vont voyager en place économique. Ceci signifie que pour sortir du territoire national, les membres du gouvernement ne prendront pas place parmi les officiels. L’objectif est d’amoindrir le coût de leurs déplacements, en vue de la réduction du train, de vie de l’Etat. Voilà une mesure prise par le chef de l’Etat pour diminuer les charges de l’Etat en cette période de crise alimentaire. Même si apparemment par cette décision le président Boni Yayi est soucieux de faire d’économie pour faire face aux difficultés de son peuple contraint de subir les effets néfastes de l’inflation galopante, il s’aperçoit que le gouvernement est en train de tirer à côté. Donc, on est tenté d’affirmer qu’il s’agit encore d’une mesure mal pensée des nouvelles autorités du pays pour contrer l’augmentation exagérée des prix des denrées alimentaires. D’abord, il faut procéder à l’analyse de ladite décision. Qui peut vérifier si les ministres voyagent effectivement en place économique ? Pas beaucoup. Même s’il y avait des documents officiels qui le prouvaient, on aurait du mal à les croire, peut-être qu’il avait entre temps des arrangements. Tout est possible au Bénin quand bien même l’on déclare qu’on est encore à l’ère de la révolution des mentalités. C’est dire que l’intention du président Boni Yayi pose problème dans sa mise en œuvre. D’ailleurs, cette pratique qui consiste à faire voyager une autorité de la taille d’un ministre en place économique risque de porter un coup à la valeur des membres du gouvernement qui vont à l’extérieur pour défendre la nation. Cette situation peut même avoir des répercussions sur la diplomatie béninoise, parce que la valeur accordée à un homme ou à une personnalité joue beaucoup en matière de négociations. En agissant ainsi, le chef de l’Etat risque d’autres problèmes au Bénin.

Faut-il donner raison au Fonac ?

En dehors de ces considérations, il faut souligner que la mesure prise par le gouvernement paraît ridicule pour réduire le train de l’Etat à voir la gravité de la crise alimentaire. Il y a d’autres domaines où le chef de l’Etat devrait agir s’il entend réellement atteindre son objectif. Adoptons une démarche pédagogique pour mieux éclairer les uns et les autres. Pourquoi le chef de l’Etat ne peut pas faire exécuter à la lettre son décret portant réglementation  du parc automobile de l’Etat ? Selon ce document, seuls les ministres, les  directeurs de cabinet et secrétaires généraux des ministères,  l’Ige et l’Igf ont droit  à un véhicule de fonction. Aujourd’hui, tout le monde abuse de ces biens de l’Etat au vu et au su des autorités. Même les conseillers au palais roulent des véhicules plaque bleue. C’est du gâchis. Or, la séparation de ces matériels roulants crée d’énormes pertes à l’Etat. Certaines langues affirment que c’est dans ce secteur qu’on vole aussi beaucoup l’Etat.
Un autre décret non respecté, c’est celui qui dit que les directeurs et leurs adjoints doivent être des cadres A1. Aujourd’hui, on en retrouve à ces postes qui sont de catégorie B.  Ce sont là autant de choses qui sont apparues dans la dernière intervention du porte-parole du Fonac, Jean-Baptiste Elias et qui lui ont valu la foudre de certains valets du régime du changement. Pourtant jusque là, personne n’a pu monter au créneau pour remettre en cause les anomalies ainsi dénoncées.  
Par ailleurs  l’utilisation abusive du téléphone dans l’administration, la mauvaise gouvernance et autres à l’ère du changement sont autant de facteurs qui alourdissent le train de vie de l’Etat.
Le président Boni Yayi est alors contraint de revoir sa copie à fond. Il lui reste des efforts à faire pour sauver les Béninois des effets pervers de la cherté de la vie. « Aux grands maux, les grands remèdes », dit-on.

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Jules Yaovi MAOUSSI

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