Barack Obama

Une victoire de la démocratie américaine
 « Le vainqueur n'a rien à craindre de la  seconde mort. » Apocalypse, ll, 11
Barack Obama, candidat démocrate à l’élection présidentielle de novembre prochain vient de choisir son vice-président. En Afrique, en Europe et partout, les jeunes femmes et les jeunes gens clament « alléluia ! ». Le temps de l’espérance est arrivé. Pour l’intéressé même, le rêve américain est incarné : « un gosse efflanqué avec un drôle de nom peut entretenir l’espoir que l’Amérique a une place pour lui.» Pour moi, les raisons de l’espérance se trouvent, au premier chef, dans le fait que les démocrates américains accordent massivement leur suffrage à un homme jeune et intelligent ayant des points de vue clairs et des projets réalistes dans chacun des domaines de leur activité nationale, malgré la pression psychologique à laquelle ils sont soumis. Parce que cette investiture n’était pas du tout donnée. Les plus
sceptiques n’y voyaient, parmi ses concurrents, qu’une formalité nécessaire pour montrer l’ouverture du parti à l’électorat que représenterait l’homme de couleur. Et il urgeait pour chacun que la parenthèse se fermât et que les choses sérieuses commençassent. Du côté des conservateurs, les choses furent davantage anticipées. Une femme noire est nommée secrétaire d’Etat. Le lavage de cervelle a revêtu les formes les plus subtiles dans un matraquage quotidien auquel nul ne saurait échapper. Une de ces formes est la phobie de tout ce qui s’approche de près ou de loin à la culture musulmane, créée, alimentée et entretenue depuis les attentats du 11 septembre 2001. Puis toujours par la force des médias, cette phobie est revigorée depuis novembre
2004 où Obama se retrouve, pour la troisième fois en un siècle et demi, seule
personne de couleur au sein du sénat américain, après avoir écrasé, à 70%, ses adversaires. Ceux-ci, de guerre lasse, déniche, en 2007, son second prénom : Hussein. Et on peut passer d’autres détails. Une autre forme de ce matraquage est une infiltration dans le milieu artistique, généralement à gauche. Deux séries culte d’envergure mondiale ont été créées pour la
télévision, avec un succès inespéré : « Prison Break » où l’ont voit une femme, blanche, sournoise et méchante, à la merci d’une organisation sécrète, accéder au pouvoir par les moyens les plus opportunistes et obligée de démissionner quand elle est prise à son propre piège… ainsi que « 24 heures chrono ». Réalisée avec de grands moyens, une technologie propre et efficace, un scénario accrocheur et dont l’audience s’est étendue dans le monde entier sans que personne soupçonne l’arrière suggestion politique, cette dernière série présente un sénateur noir devenu président des Etats-Unis d’Amérique. Il est beau, il est jeune, il a du discernement, il ne respire que pour sa nation et les citoyens de celle-ci, mais il est noir, c’est-à-dire inexpérimenté. Sa méconnaissance des rouages de la politique et des services de renseignements fait peser des menaces permanentes d’attentats islamistes sur les Etats-Unis. Jusqu’à son propre assassinat… Comme par hasard, Barack Obama est le seul sénateur assimilé noir aux Etats-Unis. Comme par hasard, il prétend au fauteuil de président des Etats-Unis. Comme par hasard, son adversaire conservateur le trouve inexpérimenté, en omettant le succès
de Bill Clinton arrivé au pouvoir presque aussi jeune et sans nous préciser où et comment lui-même a acquis l’expérience d’être président des Etats-Unis. Comme par hasard, la propre adversaire démocrate de Barack Obama, Hilary Clinton, fait une bourde, pendant les primaires en déclarant qu’elle maintenait sa candidature car Kennedy avait été assassiné en juin…
Il faut avouer qu’il y a trop de coïncidences malheureuses pour ne pas nous laisser soupçonner un acharnement contre l’individu Obama. Loin d’atteindre son moral, tout cet acharnement plaide en faveur de ce défenseur des droits civiques qui, à quarante six ans, réussit à rallier, au sein même du parti démocrate, tous ceux qui en avaient marre des clans oligarchiques, de l’engourdissement de la formation depuis la fin des mandats de Bill Clinton. Il démontre ainsi, aux yeux de l’Amérique, qu’il est un meneur et que son humilité est la preuve de son intelligence. Au-delà de la personne d’Obama, c’est toute la démocratie américaine qu’il convient de saluer dans cette affaire. D’avoir prouvé à la face du monde que le mérite relève désormais de ses valeurs en fait un exemple inouï et une preuve d’espérance pour le monde.
 A suivre !

Camille Amouro

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