Il y a un malaise profond dans les rangs des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Des députés et conseillers communaux multiplient des réunions secrètes au cours desquelles le chef de l'Etat et son entourage sont fortement critiqués. Selon les informations, il y a risque d'implosion de la mouvance, si rien n'est fait.
Un courant de rebelles est en train de naître au sein des yayistes. Après la réunion de crise ou de concertation tenue, il y a quelques jours à Abomey, des députés et conseillers élus sur la liste-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) se sont rencontrés ce week-end à Cotonou. Mécontents de la manière dont la mouvance est gérée, ces derniers sont en train de peaufiner des stratégies : prendre leur distance vis-à-vis du chef de l'Etat s'ils n'arrivent pas à se faire entendre ou de lâcher totalement l'actuel régime à la base. D'abord, c'est le président Boni Yayi en personne qui a été en premier lieu fustigé à cause de son mépris vis-à-vis de ceux qui disent avoir mouillé véritablement le maillot pour défendre les couleurs des Fcbe aux dernières élections. " Depuis la fin des élections communales et municipales, le chef de l'Etat n'a même pas reçu les élus-Fcbe pour savoir ce qui s'est passé sur le terrain et discuter avec nous de nos problèmes, alors que nous avons mis beaucoup de ressources dans la bataille pour affronter nos adversaires ", a indiqué un conseiller-Fcbe élu à Abomey. Dès lors, ils ne sont pas allés du dos de la cuillère pour dénoncer le président Boni Yayi qui ne fait pratiquement rien pour protéger ses poulains sur le terrain politique, alors qu'ils continuent d'être victimes des intrigues politiciennes de la part de leurs adversaires.
Ensuite, les élus de la mouvance n'ont pas fait de cadeau à l'entourage du chef de l'Etat. Selon les indiscrétions, il a été souligné que des ministres et conseillers au palais de la République cachent les réalités du terrain au premier magistrat du pays en raison de leurs intérêts personnels, alors qu'ils n'ont pas d'influence sur les populations à la base. Plus grave, il a été révélé, toujours par les élus, que plusieurs proches du pouvoir protègent plus les intérêts des barons de l'opposition dans les affaires. Pour eux, par cette manière, les vrais acteurs de la mouvance sont brimés en raison des jeux mafieux de l'entourage du président Yayi qui ne veut pas promouvoir les co-partisants, au risque de perdre leurs places. Pour les mécontents de la mouvance, il y a beaucoup de données à changer, dans la mesure où ceux qui jouissent du pouvoir ne font rien pour apporter un plus au gouvernement et à la base.
Ces concertations des élus des forces cauris pour un Bénin émergent, même si elles sont secrètes, sont le signe d'une sorte de rébellion politique qui se prépare encore contre le président Yayi qui n' pas encore fini de régler ces différends avec les G4, G13 et force-clé. C'est dire que de jour en jour la situation se complique pour le chef de l'Etat. Ici, le plus grave est que ce sont ses partisans à la base qui grognent contre lui.
Jules Yaovi MAOUSSI
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