Faux bonds à la présidence

Les syndicats rendent la monnaie à Yayi
Les centrales et confédérations syndicales béninoises décident de rendre la monnaie au président de la République pour avoir manqué de les recevoir mardi dernier. « (…) Toutes les centrales et confédérations syndicales ont décidé et vous chargent de dire au chef de l’Etat de ne pas nous attendre ce soir car il ne nous attendait pas hier… » Ainsi s’exprimait Dieudonné Lokossou, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin) en  transmettant hier en fin de matinée au ministre de l’Economie et des Finances, Soulé Mana Lawani le message de ses pairs. La veille en effet, les premiers responsables des centrales et confédérations syndicales accompagnés de certains de leurs collaborateurs immédiats se sont présentés au palais de la présidence sur invitation du chef de l’Etat selon le ministre en charge de la Fonction publique et du Travail. Alors, s’indigne, Gaston Azoua, secrétaire général de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb), « nous sommes restés assis à attendre le président de la République pendant plus d’une heure trente minutes avant qu’on ne vienne nous annoncer qu’en réalité il ne pouvait plus nous recevoir parce que son secrétariat particulier n’a pas arrangé le rendez-vous avec le protocole ». Ce comportement frise selon Pascal Todjinou, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), « une insulte ». Mais poussant plus loin son analyse de la situation, le secrétaire général de la Cosi, Georges Kakaï Glèlè observe que « la signature du ministre de la Fonction publique et du Travail n’est plus valable pour nous inviter à une rencontre avec le chef de l’Etat. Il faut donc désormais que la lettre d’invitation vienne de la présidence de la République et signée soit par le président lui-même soit par son directeur de cabinet ». Tous ont réaffirmé face à la foule de militants qu’ils avaient conduite hier matin dans une marche géante de protestation au ministère des Finances, leur décision de manquer le nouveau rendez-vous que leur a fait donné le président de la République après celui du mardi manqué.

Ludovic D. Guédénon

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