Gestion des crises socio-politiques

De nouvelles méthodes s’imposent à Yayi
Le président de la République, Boni Yayi, doit revoir sa politique face à la gestion de la situation socio-politique actuelle dans le pays, malgré les efforts qu’il ne cesse de déployer pour les Béninois. A analyser de près, il y a un secret de son prédécesseur qu’il n’a pas encore trouvé.

Crise à l’Assemblée nationale,  grèves  des  syndicats, cherté de la vie,  insécurité galopante, misère des populations, désenchantement  des partisans du changement etc…Voilà autant de  difficultés qui ne cessent de multiplier pour le président de la République, Boni Yayi, qui était hier accueilli comme le sauveur du peuple en 2006.Il court dans tous les sens et pourtant sa tête est mise à prix. Or, il y a plus de deux ans, l’ancien président de la République, Mathieu Kérékou, n’a pas fait autant pour diriger le pays dans la paix et la concorde. Quelle était sa méthode? A analyser ses stratégies politiques, malgré tout ce qu’on pouvait lui reprocher en matière de gestion, au plan de la résolution des crises socio-politiques, il est stratège. Il ne met rien à la place publique, s’il n’est pas sûr de sa réussite. Pour y arriver, l’ancien chef d’Etat béninois négocie fortement, avant de lancer certains dossiers. Le président Kérékou, à en croire ses ex-collaborateurs, est «petit» la nuit et président le jour. Autrement dit, il mène des discussions secrètes, surtout quand de sérieuses  préoccupations  de la nation sont sur tapis. C’est sa manière de faire sa gouvernance concertée qui lui permettait d’éviter des fiascos sur le terrain politique. Contrairement à lui, le président Yayi préfère le populisme qui, au finish, ne lui rend pas service. Or, l’expérience a montré que les bonnes négociations ne se font pas dans la masse.
C’est dire que le président Yayi aurait pu résoudre certaines difficultés sur son chemin, s’il avait de bonnes stratégies. Le gouvernement a-t-il besoin des cameras aux négociations avec les syndicats? Non certainement. Pour preuve, les travailleurs, souvent en ces occasions, estiment que le cadre n’est pas approprié pour eux pour mener des discussions sérieuses avec les autorités politico-administratives. A vrai dire, ce système fait partie des raisons des échecs des négociations avec les syndicalistes. En conséquences, les mouvements de protestation se multiplient dans l’administration publique. De même, si le gouvernement a toutes les difficultés d’Israel à l’Assemblée nationale, c’est parce que le chef de l’Etat ne fait pas preuve d’humilité avec la classe politique qui l’avait pourtant soutenu, il y a un peu plus de deux ans. Aujourd’hui, le président Yayi doit savoir le problème que posent les députés. La demande de l’installation des conseils communaux pour débloquer la situation à l’Assemblée nationale n’est qu’une raison apparente pour justifier leur position. Or, pour résoudre la crise au palais des gouverneurs à Porto-Novo, il lui suffit de faire montre d’humilité pour trouver solution aux revendications des uns et des autres, surtout que la classe politique béninoise court le plus souvent derrière ses intérêts. Le président Kérékou, dans des situations plus tendues, s’en est sorti d’affaire. Il n’a pas envoyé dans la rue des populations marcher ou instrumentalisé certains hommes politiques contre les parlementaires. Ces vieilles méthodes des temps révolus ne peuvent pas rendre service au chef de l’Etat. Le constat est que les problèmes s’aggravent pour le pouvoir en place. Et, on dirait que le président Yayi est dépassé par les événements. Il ressort de tout cela que le gouvernement est dans l’obligation de revoir sa copie dans la résolution des affaires de la nation. Le premier magistrat du pays doit. Désormais mûrir ses réflexions, afin d’éviter les décisions sur coup de tête qu’il prend qui l’amènent malheureusement sur le chemin de la navigation à vue. Car, avoir de bonnes intentions pour réussir est bon, mais avoir aussi la bonne méthode est mieux.

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Jules Yaovi MAOUSSI

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