«Vidomègon»

Juliette Koudénoukpo Biaou, Ministre de la famille et de l'enfant par intérim A quand la fin des violences faites aux enfants?
Nombreux sont les enfants qui continuent d’être victimes des comportements violents dans les ménages  béninois, qui les emploient gratuitement et abusivement. La fin de cette malheureuse pratique semble encore bien loin. « Je ne peux pas rentrer avec les 25f en moins. Ma tutrice me battrait et me priverait du  dîner » se lamente  la petite Cécile,  les yeux lourds de larmes. Agée de 7 ans environ, cette petite fille qui habite dans un quartier populaire de Cotonou  craint  de rentrer chez elle  sans ne pas être battue, si elle ne retrouve pas les 25F qu’elle  déclare avoir perdu.  C’est le prix d’un sachet d’eau qu’elle cherche ainsi désespérément dans le sable poussiéreux des lieux. Cécile raconte   qu’elle sort de la maison tôt les matins avec 40 sachets d’eau glacée, communément appelée «  Pure Water » qu’elle transporte dans une glacière  sur la tête. Elle ne peut rentrer qu’après avoir vendu toute la marchandise. Comme Cécile, de nombreux autres  enfants traînent, sous la pluie comme sous le soleil,  dans  les rues de Cotonou et autres villes du Bénin  à des heures où tous les autres  enfants  de leur âge sont  à l’école ou à la maison, les jours de repos.
Communément appelés « Vidomègon »,   « enfants placés »  en langue fon, ils sont pour la plupart des orphelins ou issus de pauvres familles qui les confient à des personnes étrangères afin de leur assurer une vie meilleure.  Mais une fois arrivés dans la famille d’accueil, ils découvrent une autre et triste réalité. Leur vie se résume désormais à des scènes de  bastonnades  quotidiennes à la moindre faute. Ils sont  confrontés aux pires bassesses. Filles comme garçons connaissent des violences de toutes sortes. Des violences que leurs tutrices n’oseraient jamais porter à leurs propres enfants.  Allant des injures aux sévices corporelles d’une rare cruauté, ces maltraitances  sont orchestrées aussi bien par la  maîtresse de la maison que  par  sa propre progéniture.
 Quelles  fautes ont commis ces enfants placés pour vivre un tel enfer ? N’ont-ils, pas droit à  une vie  de bonheur eux aussi comme tous  les enfants de leur âge ?  Autant de questions  qui interpellent  tout le monde. Plusieurs enfants comme Cécile sont  privés de nourriture, de bons vêtements et diverses distractions réservés aux enfants de leur âge,  à cause de la méchanceté d’une femme. Femme, qui engendre la vie  et qui  est source d’espoir pour les enfants, devient un cauchemar  qui hante  leur  quotidien. Ne nous voilons plus la face, le mal est là et il faut que les bonnes femmes changent de comportement envers ces enfants désespérés qui ont besoin de leur amour et de leur tendresse à tout moment. Après tout, ils ont  eux aussi droit à de meilleures conditions de vie et d’existence. Offrons leur la chance de vivre heureux   afin qu’ils deviennent    de grands hommes et de grandes femmes.Harmonie Cocossou
(Stagiaire)

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité