Politique nationale: Les faiblesses du G13, G4 et force-clé

Le débat politique tel qu’il est mené actuellement ne rassure guère sur l’avenir du pays, au point que les adversaires du président Boni Yayi ratent des occasions qui pouvaient les amener à se faire plus entendre et à se rapprocher plus du peuple.

Tout cela est la conséquence des lacunes des G13, G4, force-clé et de l’ensemble de la classe politique nationale contraints de signer sa mort politique face au régime en place.

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Que peuvent aujourd’hui les G13, G4 et Force-clé contre le gouvernement en place ? Ces groupes politiques trouvent-ils les stratégies nécessaires pour atteindre leurs objectifs ? Ces questions se posent aujourd’hui avec acuité à analyser de près comment se mènent les débats politiques, alors que le Bénin traverse une crise profonde sur tous les plans. Pour ce faire, tout le monde parle de la crise à l’Assemblée nationale, parce que les députés exigent du Chef de l’Etat l’installation des conseils communaux. A première vue, ce n’est pas une mauvaise chose en soi dans la mesure où cette revendication va dans le sens du respect des textes de la République. Mais à voir ce qui se passe, l’opinion publique avertie note que les hommes politiques au Bénin crient souvent au scandale quand leurs intérêts sont menacés, alors qu’il y a des dossiers scandaleux à l’ère du changement qui devraient faire l’objet de leurs préoccupations. Cette situation montre combien de fois la classe politique béninoise souffre d’insuffisances graves. Prenons par exemple, la question de la gestion de Gsm. Le gouvernement est parvenu à augmenter les frais de la licence aux opérateurs des réseaux mobiles de communication. Ils ont payé des milliards à l’Etat. Selon les informations, ces sous ne sont pas budgétisés jusqu’aujourd’hui. C’est un scandale économique. Et pourtant, les G13, G4, Force-clé et l’ensemble de la classe politique  pas fait un sujet d’investigations pour voir clair dans la gestion de ces fonds. Des responsables politiques qui se comportent de cette manière peuvent-ils conquérir le pouvoir d’Etat ? En dehors de cette affaire, il y a le problème du coton. Depuis son arrivée au palais de la Marina, le président Boni Yayi n’a pas réussi une seule campagne cotonnière à la mesure des aspirations du peuple. Et, tout se passe de nos jours comme si l’or blanc n’intéresse plus les Béninois, alors que le Bénin est en train de perdre des milliards dans ce secteur économique. Pourquoi ces groupes politiques qui affrontent le gouvernement à l’Assemblée nationale  n’en font pas une préoccupation, puisqu’il s’agit-là d’une question de développement ? Sur la liste des sujets qui fâchent, figure l’affaire des micro-crédits évalués à plus de 20 milliards. Il y a actuellement des polémiques autour de la gestion de ces fonds publics, jusqu’à ce que son directeur ait été limogé par son ministre de tutelle. Si l’on sait que cet argent public est géré de manière peu orthodoxe et à des fins politiciennes et électoralistes, les forces politiques devraient constituer des commissions d’enquêtes pour qu’on sache les tenants et aboutissants de ce dossier scandaleux. De même, l’échec dans la lutte contre la corruption, l’augmentation incontrôlée des salaires des enseignants, alors que le budget est déjà voté et autres doivent interpeller la conscience des G4, G13, et Force-clé.

Laxisme
Des sujets ne manquent pas pour mettre à nu les nouvelles autorités du pays. Comment peut-on comprendre ce laxisme de la classe politique qui ne se réveille qu’à la veille des élections ? Au Bénin, les partis n’animent pas la vie politique. S’il n’y a pas d’élections, il n’y a pas de  meetings, descentes sur le terrain. Même les simples conférences de presse sont rares. Le problème de moyens financiers est évoqué pour expliquer cet état de choses. Me Adrien Houngbédji avait soulevé la question du financement des partis. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il réclamait le décret d’application de la loi sur le statut de l’opposition. A défaut d’avoir les moyens de leurs ambitions, les députés transforment l’Assemblée nationale en une caisse de résonance politique ou de chantages. Par rapport à cette situation, une conclusion est simple à tirer. Nul ne peut faire le jeu de la démocratie, s’il n’a pas les moyens. Alors le mieux, c’est de démissionner si l’on n’en peut plus.

Jules Yaovi MAOUSSI

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