L’Unstb et le Syntrajab désavouent le ministre Cassa
(Ils annoncent une grève illimitée dans le secteur judiciaire)
Appuyé par l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin ( Unstb), le Syndicat national des travailleurs des services judiciaires et assimilés du Bénin (Syntrajab) a organisé vendredi un sit-in dans l’enceinte du ministère de la justice. Une occasion pour désavouer le ministre Gustave Anani Cassa, qui selon eux, pose des «actes vexatoires» portant gravement atteinte à la liberté des agents de la justice et aux droits de l’homme.
« A bas l’injustice à la justice », « Nous sommes dans un Etat de droit. Nous sommes des combattants des droits de l’homme et de la liberté », « Nous exigeons le payement de la prime de sédentarisation à hauteur de 480.000 Fcfa », « Nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la dernière goutte de notre sangs pour avoir gain de cause » ; « Le ministère de la justice est devenu le ministère de l’injustice »… Entre les messages inscrits sur des banderoles qu’ils brandissaient, les chants révolutionnaires et les nombreux slogans hostiles, la colère des militants Syndicat des national des travailleurs des services judiciaires et assimilés du Bénin (Syntrajab) semble avoir atteint son pic. Vendredi dernier, l’ambiance était, en tout cas bien vive dans l’enceinte du ministère de la justice, de la législation et des droits de l’homme ils ont pris d’assaut, pour y organiser un grand sit-in, fortement appuyé par l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin ( Unstb) à laquelle, le Syntrajab est affilié. Cette confédération syndicale était représentée à l’occasion par le Secrétaire général, Emmanuel Zounon, qui a lu la motion de protestation. Une motion, qui en somme, est un sévère réquisitoire contre le ministre Cassa. Il y est dénoncé, son « mutisme méprisant » et celui du gouvernement à propos des revendications du Syntrajab. Il est aussi accusé par Emmanuel Zounnon de jouer à la « carte du pourrissement » de la situation. En lieu et place des négociations sincères, il pose des « actes vexatoires et menaces de licenciement » des agents contractuels dont les situations sont en voie de régularisation. Dans ce flou artistique, poursuit, Emmanuel Zounnon , après avoir procédé à des affectations arbitraires de plus de cent (100) grévistes en guise de sanction pour fait de grève, le ministre de la justice a contrairement à ses prérogatives, recruté de façon illégale en lieu et place du Ministre de travail et de la fonction publique, des « greffiers baptisés ad hoc » en violation des statuts régissant la Fonction publique.
Défalcations sur salaires
Le plus grave, selon la motion lue par l’Unstb : par correspondance N°0731/Mjldh/Cab/Isp-C du 30 juillet 2008, le ministre de la justice a ordonné aux Chefs de juridictions de procéder à des défalcations sur les salaires des agents contractuels locaux payés sur fonds des greffiers en violation des dispositions de la loi N°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin. Autant d’actes, qui à en croire, Mr Emmanuel Zounon, constituent des violations graves des libertés syndicales et qui tendent à dénier aux travailleurs de la justice et du Béin tout entier, le droit constitutionnel de grève. En réitéraient l’entier soutien des confédérations syndicales du Bénin au Syntrajab, l’Unstb déclare qu’elle portera plainte contre le gouvernement au Comité des libertés syndicales du Bureau international du travail ( Bit) s’il n’est pas mis fin immédiatement aux différents agissements du ministre de la justice. Puis conclut, en menaçante: « En tout état de cause, si rien n’est fait pour arrêter cette dérive du Garde des sceaux comme ce fut le cas dans un passé récent et l’ouverture immédiate des négociations directes, le Syntrajab avec tous les autres syndicats affiliés à l’Unstb déclencheront pour compter de la semaine prochaine ( Ndlr : cette semaine donc) une grève illimitée pour mettre hors d’état de nuire le Ministre des droits de l’homme et par surcroît de la Justice monsieur Gustave Annani Cassa, ennemi N°1 des travailleurs du Bénin….. ». Face à une telle motion de protestation, le ministre Cassa présent dans la cour, ce vendredi entouré des membres de son cabinet, a dit aux manifestants qu’il en rendra compte au Chef de l’Etat. Pas un mot de plus de sa part.Christian Tchanou
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