Et si Gantin ressuscitait?
Y-a-t-il encore de sages crédibles au Bénin après la mort du cardinal Bernadin Gantin ? Visiblement non. De son vivant, cet homme jouait un grand rôle dans l’apaisement du climat politique et social au Bénin consciemment et sans tapage. Il faisait ce travail patriotique de manière impartial. Compte tenu du respect dû à son rang, les différents protagonistes des crises se désarmaient pour faire la paix. Beaucoup de preuves existent. A la conférence nationale des forces vives de février 1990, il a contribué beaucoup à la réussite de cet événement à distance. En 2005 sous le régime du président Mathieu Kérékou, l’école béninoise était au bord d’une année blanche. Avec le collège des évêques, il a débloqué la situation. Ainsi, les syndicalistes ont déposé les armes au grand bonheur de tous. De même, le défunt était l’homme auquel le président Boni Yayi recourait en cas de tension. Beaucoup se souviennent de comment il allait le voir fréquemment. Gantin arrivait à clamer le jeu. Il avait une chance naturelle en son temps. Me Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Kolawolé Idji, Nicéphore Soglo et autres qui sont les principaux adversaires du gouvernement sont des catholiques. C’est dire que Gantin était un homme qui influe sur leur conscience religieuse. Dès lors, depuis le décès de cet homme, le chef de l’Etat ne sait plus à quel saint se vouer dans la résolution de la crise socio-politique qui secoue actuellement le pays.
Aujourd’hui, on dirait qu’il n’y a plus de sages au Bénin. Karim da Silva et ses amis de Porto-Novo qui se réclament de cette catégorie d’hommes, se comportent d’une manière partisane et mettent encore de l’huile sur le feu. Ils ne font pas confiance à la génération consciente. Leur dernière prise de position en faveur du gouvernement en tant que sages dans la crise au Parlement en dit long. Les pasteurs des églises évangéliques sont déjà pour la plupart dans le changement. Les têtes couronnées, quant elles, ont perdu toute crédibilité. Ils sont régulièrement au palais. Tout est à terre. La politique est dans tout et a tout emporté.
Jules Yaovi MAOUSSI
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