Comment Patrice Houssou Guèdè a été élu
Le nouveau maire de la commune d’Abomey-Calavi est enfin connu. Il s’agit de Patrice Oussouguèdè de la liste Rdc-Miffon. Il a réussi son sacre à la suite d’interminables tractations en l’absence des conseillers Rb qui ont claqué la porte
Le successeur du maire, Liamidi Houénou de Dravo, à la tête de la commune d’Abomey-Calavi, est Patrice Oussouguèdè, Colonel à la retraite et surtout ancien Patron du tout puissant service de renseignements. sous le président Mathieu Kérékou. Il revient ainsi aux affaires par la grande porte de la décentralisation. Avec deux conseillers, la liste Ldc-Miffon a gagné le poste suprême de la mairie. Comment ? Lors des négociations, M. Oussouguèdè a eu des contacts avec la Renaissance du Bénin (Rb). Les pourparlers entre les deux parties, au départ, n’étaient pas concluants, car les Soglo voulaient absolument le poste de maire de la localité que M Oussouguèdè convoitait aussi. Après mille et une tractations, ce dernier a accepté de prendre le fauteuil du premier adjoint au maire. Les dés semblaient déjà jeter pour les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) du président Boni Yayi. Aux dernières nouvelles, une liste établie unilatéralement par Léhady Soglo le mettait au poste de deuxième adjoint au maire. Mais, c’était sans compter avec la ruse du pouvoir en place qui a choisi de faire mal aux Soglo. Rapidement, la liste Rdc-Miffon a viré du côté des yayistes avec une vision claire, celle d’être maire ou rien. Les discussions ont commencé. Au premier abord, les cauris décident de lui accorder le poste de premier adjoint au maire d’Abomey-Calavi. Visiblement, c’était ce dernier schéma qui devrait être mis en exécution hier à analyser la manière dont les conseillers Fcbe et leurs alliés étaient traités. Ces élus étaient débarqués dans la cour de la mairie comme des prisonniers venus au palais de justice. Ils n’étaient même pas libres de leurs mouvements. Il leur a été même interdit de saluer leurs amis. Celui qui a tenté de le faire a été très tôt ramené à l’ordre par un militaire. A un moment donné, tout a changé. Dans le bureau où devraient se dérouler les élections, il n’y avait que 11 conseillers sur 37. Le quorum n’étant pas atteint, le scrutin a été bloqué. C’est ainsi que les Fcbe et leurs alliés sont ressortis pour poursuivre certainement les négociations. Après des heures, ils sont revenus sous haute surveillance militaire. Le préfet pouvait commencer l’installation du conseil communal. Là encore, ce n’était pas facile. L’autorité préfectorale a été aux prises avec les élus de la Rb. Des cris et tapages se faisaient entendre. Véronique hachémè a été huée pendant plus d’une heure, parce qu’elle a refusé de faire entrer certains conseillers de la Renaissance du Bénin après la vérification des présences. Au finish, elle a cédé aux pressions. Elle était obligée de suspendre les travaux pour ramener l’ordre sur les lieux. Pendant cette période de pause, les informations indiquaient que Patrice Oussouguèdè voulais le poste de maire ou rien. Face à la réalité, les Soglo se voyaient dans l’obligation de faire le jeu. Pour ne pas tout perdre, les Fcbe ont dû se rendre pour sauver les meubles. Le diktat de la liste Rdc-Miffon a mordu. C’est ainsi que l’ex-Patron du service des renseignements du régime du président Kérékou a été élu maire de la commune d’Abomey-Calavi.
L’histoire s’est répétée à Abomey Calavi. On se souvient que c’est dans ces mêmes conditions que l’ancien maire a été élu, il y a un peu plus de 5 ans.
Les deux adjoints au maire d’Abomey-Calavi
Comme le maire de la commune d’Abomey-Calavi, les deux adjoints ont été élus dans les mêmes conditions. A l’issue des tractations laborieuses, les Forces cauris pour un Bénin (Fcbe) ont raflé la mise. Ainsi, Placide Azandé et Bernard Loupéga sont respectivement premier et deuxième adjoints du maire Patrice Houssou-Guèdè. Au vu de la composition de l’équipe dirigeante de cette commune, une conclusion est simple à tirer. C’est la Renaissance du Bénin (Rb) de Nicéphore Soglo qui est la grande perdante de cette bataille. Il y a un plus de cinq ans, elle a été écartée de la gestion secrète de cette grande ville qui est un véritable réservoir électoral. Les Soglo seront dans l’obligation de jouer le rôle d’opposants. C’est le deuxième échec de la Rb dans la conquête de la mairie d’Abomey-Calavi. C’est un coup dur pour les renaissants
Par cette élection, le fossé se creuse davantage entre Soglo et le chef de l’Etat. La Renaissance du Bénin sera-t-elle contrainte à l’opposition face à un pouvoir qui lui crée toutes les difficultés du monde ? La paix recherchée est-elle menacée ? Seuls les jours à venir situeront les uns et les autres.
J.Y.M