Après le rappel à l’ordre

Pourquoi la Haac doit aller plus loin
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) devrait faire en sorte de ne pas se limiter au rappel à l’ordre des chaînes de télévisions qui étaient vendredi à sa barre. Et pour cause !

Au-delà des violations du genre de celles qui ont conduit Golfe Tv et Canal devant le tribunal du président Ali Zato, il existe beaucoup d’autres exactions injustices auxquelles des professionnels des médias ont été souvent soumis du fait de l’intention du régime en place de faire obstruction à la contradiction dans les médias. Ainsi, des professionnels des médias en service notamment dans des organes du service public de l’information sont soit interdits d’exercer en tant que tel soit déplacés au gré des humeurs de certains collaborateurs du président de la République. Ces cas méritent également que l’institution de régulation, garante entre autres de la liberté de la presse en République du Bénin s’y penche sincèrement afin de retenir les élans du pouvoir exécutif à vouloir choisir le rôle qui doit revenir aux acteurs des médias. Depuis janvier, Wilfred Léandre Houngbédji a été sorti de l’équipe de rédaction du journal « La Nation » où il officiait comme secrétaire de rédaction pour échouer sur l’une des chaises de visiteurs disposées devant le chef du service de communication de l’Office national d’imprimerie et de presse (Onip). Madame Loukiath Zato, rédacteur en chef de la station régionale de la radio nationale à Parakou et son adjoint ont été dispersés pour avoir, apprend-on, « donné la parole » à de présumés adversaires politiques du régime pendant les dernières élections municipales, communales et locales. Commentant l’affection de Charlemagne Kékou de la télévision à la radio nationale, un conseiller du chef de l’Etat, avait écrit sur un site Internet que le journaliste méritait bien ce qui lui arrivé et devrait comprendre qu’il ne pouvait guère se donner des libertés. A l’époque, M. Kèkou avait publié une série de chroniques dans les colonnes du journal « La Nouvelle Tribune » dont la plus célèbre relevait les erreurs qui ont conduit à l’échec des listes Fcbe dans les grandes villes pendant les élections municipales, communales et locales. Alors la Haac devrait aussi garantir aux professionnels le respect des pouvoirs politiques furent-ils de l’exécutif. Car, il faut des journalistes en exercice pour permettre à l’institution de réguler.

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Ludovic D. Guédénon

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