Conditions de vie des travailleurs

Les quatres exigences des centrales syndicales
Les Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales ci-après : CSTB, CSA-BENIN, CGTB, COSI, UNSTB et CSPIB à l’issue de la gigantesque marche de protestation des travailleurs de tous les secteurs d’activités sur le Ministère de l’Economie et des Finances le Mercredi 13 Août 2008… se sont réunis les 21 et 22 Août 2008 pour se pencher sur la situation socio-économique et politique qui prévaut depuis un certain temps dans notre pays le Bénin. Au terme de leurs concertations, ils ont décidé de rendre publique la déclaration suivante :
Depuis Janvier 2008, les Centrales et Confédérations syndicales qui partagent le suffrage des travailleurs se sont engagées dans une dynamique unitaire de lutte pour faire aboutir les revendications communes essentielles de l’heure des travailleurs. Ainsi donc, en dehors des meeting et autres conférences de presse tenus, une grève d’avertissement de 48 heures a été observée à l’appel des Secrétaires Généraux les 16 et 17 Juillet 2008 par les travailleurs et travailleuses des secteurs public, privé et parapublic pour exprimer leur ras-le-bol face à leur pouvoir d’achat qui ne cesse de s’effriter au jour le jour en raison de la cherté de vie liée à une inflation économique et la montée vertigineuse des prix des produits de première nécessité sur le marché local.
Les secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales impliquées dans les différents mouvements de combat, saisissent l’opportunité pour adresser leurs vifs et sincères remerciements à tous les travailleurs et travailleuses de tous les secteurs qui ont répondu spontanément à leur appel à l’occasion de la géante marche de protestation organisée sur le Ministère de l’Economie et des Finances le Mercredi 13 Août 2008. Ils leur demandent de demeurer vigilants et mobilisés pour les actions futures.
Sur le plan socio-économique, le Gouvernement dit du changement, nonobstant les nombreuses pressions des travailleurs mécontents n’arrive toujours pas à donner satisfaction à la plupart des justes et légitimes revendications sectorielles des syndicats de base et à plus forte raison, celles des Centrales et Confédérations syndicales, entraînant du coup une paupérisation à grande échelle dans les ménages des travailleurs en particulier et des populations en général qui vivent dans une misère crasse. Aujourd’hui, il est bien aisé de constater de visu que, ce n’est plus la «prospérité» qui est la chose la mieux partagée mais plutôt, cette paupérisation avancée contrairement au slogan démagogique des tenants du pouvoir du changement.
Sur le plan politique, les Confédérations et Centrales syndicales en alliance constatent avec amertume le pourrissement de la situation et les contradictions internes au niveau du parlement, contradictions qui se traduisent par des tambourinages et de vives altercations suivies de pugilat, avec des sessions parlementaires qui finissent presque toujours en queue de poisson. Pourtant des sommes faramineuses sont engagées à l’occasion de ces sessions et malgré tout, le Gouvernement dit du changement se réfugie derrière le «manque» de moyens financiers pour refuser de satisfaire les revendications des travailleurs.

C’est dans cette ambiance délétère, que le Gouvernement dit du changement réuni en Conseil des Ministres à la date du 28 Juillet 2008 a remis en scelle, les fameux délégués militaires de tristes mémoires à la tête de chaque Préfecture et qui devront rendre compte désormais directement au Chef de l’Etat. De quoi s’occuperont ces délégués militaires ? Des activités «subversives» des Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales qui gênent ou celles des politiciens nomades baptisés «opposants» par le Gouvernement du Docteur Boni YAYI ? En tant que citoyens, nous voulons comprendre (transparence oblige !) les mobiles qui sous-tendent la résurrection de ces «machins» budgétivores. En tout état de cause, les Confédérations et Centrales syndicales dénoncent avec la dernière vigueur, le rétablissement des Délégations Militaires dans notre pays. Ces nominations de délégués militaires démontrent éloquemment que, chaque jour, le pouvoir du Docteur Boni YAYI est déterminé à réinstaurer les pratiques rétrogrades du PRPB dans un Etat de droit. Ces structures militaires bidon, dont le rétablissement obèrera le budget national, prouvent qu’il y a de l’argent dans le pays.
Le gouvernement doit donc cesser le dilatoire et le chantage pour relever la valeur du point à deux (02) chiffres pour les fonctionnaires et entrer immédiatement en négociation avec le patronat afin de procéder sans délai à la hiérarchisation des salaires et à nouveau relèvement du SMIG à hauteur de 25% pour les travailleurs des secteurs privés.

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Le Gouvernement doit instruire Monsieur DEMOLE MOKO à reverser les défalcations opérées sur les salaires des agents des préfectures pour fait de grève. Il doit également prendre en charge les frais et les faux frais découlant de l’escompte des titres subrepticement négociés avec les travailleurs.

Enfin, en prenant acte de la lettre en date du 20 Août 2008 adressée par le Ministre du Travail et de la Fonction Publique aux Secrétaires Généraux des Centrales et Confédérations syndicales en lutte, en présentant les excuses du Gouvernement pour l’incident fâcheux et malheureux du rendez-vous manqué à la Présidence le Mardi 12 Août dernier et en annonçant que le Chef de l’Etat est en ce moment en vacances et que dès son retour début Septembre, il recevra les Secrétaires Généraux, nous prenons acte et attendons qu’à cette ultime rencontre, nos points de revendications essentielles contenues dans notre motion de grève du 10 Juillet 2008 trouvent une solution définitive. Il s’agit de :
1- la hiérarchisation des salaires des travailleurs des secteurs privé et parapublic suite au relèvement du SMIG intervenu depuis 2003 ;
2- le relèvement du SMIG à hauteur de 25% dans les secteurs privé et parapublic ;
3- le relèvement du point d’indice à hauteur de 25% dans la fonction publique ;
4- la suppression de la TVA sur les factures d’électricité et d’eau.

Nous exhortons les travailleurs, tous secteurs confondus à demeurer toujours mobilisés et vigilants.

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Fait à Cotonou, le 02
Septembre 2008
Ont signé :
Gaston K. AZOUA
   Secrétaire Général
CSTB    
          
 Dieudonné LOKOSSOU
       Secrétaire Général
CSA-BENIN
                                                        
   Pascal D. TODJINOU       
 Secrétaire Général       
  CGTB
  Georges K. GLELE
     Secrétaire Général          
COSI-BENIN

Emmanuel ZOUNON
     Secrétaire Général
UNSTB
François G. HOUSSOU
     Secrétaire Général
CSPIB

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