Lire le droit de réponse intégral de Arekpa Kamarou-Dine Directeur de Sika Théâtre suivi de la note de la rédaction
Non à la précipitation dans l’acharnement ou la force d’une approche public réussie
Dans sa parution du mercredi 10 septembre 2008, le quotidien «La Nouvelle Tribune» a publié un article intitulé «Sketch à la Loterie National du Bénin: De l’apologie du crime sur «Télé Millions» (lire ici).
D’entrée de jeu, faisons remarquer à l’auteur de cet article que l’émission en question s’intitule désormais et ceci depuis des années «La poule aux œufs d’or».
Le théâtre est un coin de miroir où la société se voit. Ça se doit de se savoir. C’est un métier à part qui est jaloux et quiconque ne s’y consacre entièrement, n’a pas tord de disgresser voire d’être manipulé car l’ignorance est la mère de tous les maux. Le théâtre, c’est également à l’image de la poésie, un miroir que l’on promène le long des rues. Et le long de ces rues dans nos sociétés africaines, n’observe-t-on pas des meurtres orchestrés par «des choses dans l’ombre»?
Le métier de critique de spectacle a aussi sa déontologie et ne doit pas être une dénonciation aussi vile appelant au secours une autorité de si haut rang que le Ministre des Finances. C’est à la limite irrespectueux. Ne tuons pas une mouche avec une arme à feu. Avant quelque critique d’un sketch sur une émission comme «La poule aux œufs d’or», il faudrait à moins qu’on veuille s’acharner précipitamment, vérifier certaines choses.
-Primo, si la retransmission de l’émission puisqu’elle est en différé, n’a pas subi un montage ayant occasionné la coupure de la fin du sketch où le tueur présumé promu en aura pour son compte.
-secundo, s’il ne s’agit pas d’une pièce qui est représentée de manière épisodique et dont la fin n’est pas encore jouée
-et en fin tertio, s’il ne s’agit pas d’une option artistique que d’inculquer au public des messages positifs en exposant des contre-exemples.
De toute façon, les deux premières considérations sus-citées sont vérifiées. «La poule aux œufs d’or» diffuse non seulement des pièces théâtrales épisodiques mais aussi est retransmise sur la télévision nationale dans une version montée où souvent une partie du sketch n’est pas montrée. Ce qu’il faut retenir est que la troupe Sika Théâtre désormais célèbre grâce à cet acharnement médiatisé, n’est qu’au 2è épisode sur 5 de sa pièce théâtrale. Une pièce intitulée «Depuis quand les cauris parlent-ils?» qui a déjà remporté en 2003 et en 2007 la première place dans deux festivals national et international de renom. Preuve que l’intrigue est assez bien conçue et que la pièce fait tout sauf choquer le public. Il aurait donc suffit de patienter au lieu de s’aventurer dans une critique hâtive ressemblant à la limite à une manipulation par «des choses dans l’ombre».
Par ailleurs, admettons que le sketch se soit arrêté là définitivement. Le tueur se serait donc «égosillé, imbu de sa personne et le torse bombé aurait quitté la scène avec l’assurance de continuer à faire ses victimes». Même là, il n’y a pas sujet à s’alarmer. Chez les professionnels de théâtre, ce genre s’appelle «approche public de provocation». Le public n’est pas aussi sot ou aussi paresseux pour ne pas, après avoir suivi un tel sketch, faire une analyse logique pour extirper le bon grain de l’ivraire. D’ailleurs pourquoi voulez-vous être si pensotiviste alors que notre afrique est ce qu’il est et que cet acte critique de critique que vous avez posé en lui-même, en dit long…
Arekpa Kamarou-Dine
Directeur de Sika Théâtre (Association Sika Forces+Culture)
Note de la rédaction
Nous vous concédons le paquet d’insultes dont vous vous êtes servi pour bâtir votre supposé droit de réponse. La loi nous autorise à ne pas publier un droit de réponse qui est une compilation d’injures ou si nous tenons à cette publication, d’en extirper les avanies. Nous vous concédons également la masse de coquilles contenues dans le texte. C’est peut-être une image maîtresse de votre compagnie, Sika Théâtre. Et nous nous en tenons juste à ce bref commentaire.
Si vous trouvez que notre article vous a rendu célèbre, c’est un honneur pour nous. Notre devoir à nous est de rendre les artistes célèbres. Mais ce qui est paradoxale, vous affirmez avoir décroché des prix importants avec le spectacle dans «deux festivals national et international de renom» en 2003 puis l’année dernière. Cependant, aucune de ces distinctions ne vous a révélé. Puisque votre compagnie que, par patriotisme, nous nous sommes retenu de nommer dans notre article est plutôt légendairement inconnue du public. Vous devez, au-delà de tout, remercier la Lnb pour vous avoir sorti de l’obscurité.
C’est d’ailleurs pour cela que nous n’avons pas voulu jeter notre regard sur la qualité artistique du spectacle. Car, il s’agit tout simplement d’un tour de médiocrité. Pas de projet réel de mise en scène. Pas un effort de professionnalisme convaincant. C’est pourquoi nous comprenons que tout en signalant que vous avez gagné des prix extra avec le spectacle, vous n’avez pas osé nommer les structures qui vous ont fait cet honneur. Notre expérience dans le métier nous a permis de découvrir qu’il a y des opportunistes qui créent des machins pour célébrer des oeuvres médiocres.
Vous avez écrit que pendant le montage, la Lnb a coupé un pan de votre prestation. Si tel a été le cas, vous ne pouvez vous en prendre qu’à elle. Nous n’avons porté notre regard que sur ce qui a été projeté au public téléspectateur. Et nous pensons que projeter un tel passage lors d’une émission sur laquelle on est nominé pour gagner des millions, c’est extrêmement dangereux. Parce que justement nous sommes en Afrique où il faut désormais arrêter de prêter main forte aux médias occidentaux qui passent le clair de leur temps à peindre le continent en un vaste champ d’horreur. En plus, le téléspectateur n’est pas tenu de regarder l’émission suivante même si elle doit ramener sur scène Sika Théâtre pour continuer sa quête.
La rédaction
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