Ecologie

 Barack OBAMA et le défi des énergies renouvelables propres : Quelles conséquences? Accra et la lutte contre le réchauffement climatique:
Tenue du 21 au 27 août 2008 à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies, la conférence d’Accra  qui a réuni des milliers de participants de 160 pays, s’est achevée avec la confirmation de la promesse du Japon.

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Le Japon seul entend débloquer une enveloppe globale de 10 milliards de dollars pour aider les pays en développement dans leurs efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Les négociations étaient très dures, à l’image de la récente conférence de Genève sur l’OMC. Les  pays émergents ont marqué leur réticence à s'engager à fond dans la lutte contre le changement climatique ainsi que dans le financement des moyens et voies pour sa résorption, ce qu'ils attribuent essentiellement aux vieux pays industrialisés. Les pays africains n’émettant eux qu’environ 20 pour cent des gaz à effet de serre, mais qui sont les premières victimes en termes d'inondations, de sécheresse avec tous les impacts qu'elles présentent, ont confirmé leur disponibilité à lutter efficacement contre les phénomènes et désastres écologiques.

 

Quel avenir industriel pour l’Afrique ?

Quel est l’intérêt pour l’Afrique de se soumettre à cette extrême rigueur de limiter sa propension en matière d’industrialisation, si les grands pollueurs d’hier et d’aujourd’hui  n’affichent pas une meilleure volonté économique, financière et technologique pour contribuer au règlement du réchauffement climatique ?
L’environnement en Afrique souffre de plusieurs maux qui freinent le développement du continent. A ces maux vient s’ajouter la spirale de l'énergie chère et le dérèglement climatique. Nul doute que cette spirale menace profondément les équilibres écologique, économique, politique, social et alimentaire des pays africains déjà précarisés par des facteurs extérieurs et la mal gouvernance, la rareté et (ou) l’abondance liée à une très forte pluviométrie, de l’eau. Le problème de développement dans nos pays africains est un tout indissociable, une œuvre cohérente et globale qui s’inscrit dans la durée et dont toutes les composantes – recherche, industrie, environnement, écologie, tourisme, écotourisme, sont solidaires et interdépendantes et où toutes les dimensions économique, politique, sociale, énergétique, santé publique et sanitaire évoluent de manière concomitante. La crise écologique, la crise du pouvoir d’achat et la crise alimentaire ; toutes ses crises ayant pratiquement les mêmes fondements et les mêmes causes, apparaissent comme pour durer éternellement en Afrique et peut-être dans le monde entier ; tant les moyens financier et technique pour en venir à bout n’existent pas ou prou en Afrique. Face à une conjoncture économique internationale marquée par une flambée sans précédent des cours des hydrocarbures et des produits de base ; et face à une mondialisation galopante où la marginalisation, la précarité et les fractures sociales s’amplifient et s’approfondissent, le continent africain doit-il se soumettre à des restrictions concernant son développement pour son propre essor ? Qu’est donc devenu le fameux adage : « pollueur, payeur » ? Et pour quelle dépollution, paye t-ils aujourd’hui les pays riches après plus de 300 à 400 ans d’industrialisation sauvage et de pollutions et d’érosions tous azimuts ? Et les pays émergents pourquoi refusent-ils de payer la facture aujourd’hui, parce que s’estiment-ils n’avoir pas autant pollué que les vieilles nations industrialisées ?
 Les africains sont plus que jamais conscients que l’Homme – tel qu’il soit, quel que soit sa couleur de peau, son origine et son lieu de résidence -, sa promotion et son épanouissement constituent la finalité de toute œuvre de civilisation. Mais l’Afrique doit-elle être tenu uniquement à promouvoir un certain olympisme (l’esprit olympique cher au Baron de Coubertin) « l’essentiel c’est de participer » ?  Non ! Les responsables des pays industrialisés et ceux des pays émergents doivent sérieusement réfléchir à mieux aider les pays africains et tous les pays pauvres pour mieux lutter contre le dérèglement et le réchauffement climatique sans toutefois occulter leur désir de développement et d’industrialisation ni bafouer leur droit d’utiliser la potentialité de leurs ressources, sans causer un déséquilibre écologique majeur – dans une moindre mesure -. Ceci serait plus efficace que les discours oiseux et "caporalistes″ tenus depuis Rio. La volonté, en Afrique, existe de réduire partout sur le continent les émissions de gaz à effet de serres essentiellement dues à la consommation d’énergies fossiles et biomasse. Mais il faut que cette volonté soit accompagnée de l’assistance technologique nécessaire et des aides financières adéquates pour l’acquisition et l’utilisation de technologies propres pour énergies renouvelables propres permettant également de réduire la pauvreté.

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 La convention démocrate de Denver et l’esprit d’Accra

C’est heureux d’entendre le candidat des démocrates américains à l’élection présidentielle de novembre 2008 dire à Denver – lors de son discours d’investiture en tant que candidat officiel de son parti –, je cite OBAMA : «Now is not the time for small plans ». Ou, si vous préférez, «ce n’est pas le moment d’avoir de petites ambitions ».
Et loin de moi l’idée de citer tout le contenu de son discours prononcé devant une foule en délire. Je vais juste me contenter de révéler – selon mon entendement – les axes énergétiques de ce discours que tout un chacun a entendu,  et leurs impacts pour l’environnement, l’économie mondiale et les retombées éventuelles pour l’Afrique. Un discours prononcé juste au lendemain de la fin des travaux de la conférence d’Accra, comme pour répondre aux inquiétudes du moment. De son volet énergétique, il ressort de ce discours la volonté d’affranchir les Etats-Unis, consommateurs de 25%  de la production mondiale, de leur dépendance au pétrole du Moyen-Orient d’ici 10 ans. Dans son panel de projets et de solutions, il est aussi question de proposer des moyens incitatifs pour convertir des usines de voitures pollueuses  et d’octroyer des rabais à l’achat de véhicules propres pour les consommateurs et enfin le projet d’opérer des investissements à hauteur de  150 milliards de dollar sur 10 ans dans la recherche et le développement de l’énergie éolienne et l’énergie solaire ; de nouvelles énergies renouvelables, propres et facile à produire. Un programme énergétique ambitieux donc. D’autant plus que la filière éolienne  recours aussi au stockage de l’énergie dans les accumulateurs des voitures électriques, afin d’en reprendre une certaine quantité aux heures de grande demande. Ce qui promet d’élever l’éolien au rang de source majeur d’énergie, lorsque sa seule contrainte reste parfois l’absence de vent des jours ou des semaines durant, mais ce qui n’handicape pas vraiment sa production grâce au stockage et à la faible consommation. D’ailleurs la Californie envisage de s’engager dans cette voie. La technologie hybride, et encore davantage pour la technologie hybride/diesel – pourrait à elle seule influer sur les cours du pétrole. Et toutes les économies réalisées feront autant de pétrole non utilisé, donc moins de pollution, moins de risque de marée noire, moins d’extraction d’huiles lourdes, et moins d’impacts désastreux sur l’environnement à coup sûr.
 Dans son discours, toujours dans le volet énergétique, Barack OBAMA a aussi parlé d’un nouveau nucléaire, soit une nouvelle génération de réacteurs plus sûres et plus propres. Toujours dans le domaine de l’innovation énergétique, d’autres types de cellules permettront de produire de l’électricité en transformant l’énergie de l’hydrogène contenue dans le biocarburant (d’origine cellulosique, dont les résidus de maïs, de bois d’oeuvre, bref, de tous les résidus non comestible d’origine agricole). D’autre part, la production d’éthanol, toujours d’origine cellulosique, à faible coût est déjà mis au point, et il ne reste plus qu’une sérieuse volonté d’aider à lutter contre le réchauffement climatique que d’accompagner les Etats africains à accéder, acquérir, optimiser et utiliser ces technologies et ces énergies propres, dans tous leurs besoins énergétiques – logement, voiture, industrie, commerce et administration -. Cette sérieuse volonté de voir l’avenir écologique collectif du bon côté et avec la même vision viendra peut-être de l’application d’un aussi noble et ambitieux programme énergétique – certes budgétivore mais salutaire -.  Et si ce n’est aussi le crucial problème de manque de moyens financiers et scientifiques, l’Afrique – qui a bien pris conscience du phénomène : sécheresse, manque d’eau, inondation, avancée de la mer, pollution…. – est engagée à se forger les moyens d’une action inlassable pour assurer une participation citoyenne à une œuvre de veille écologique authentique fondée sur la responsabilité collective, l’exploitation judicieuse des potentialités, la promotion d’une énergie propre, le transfert de technologies et une approche prospective, toujours au rendez-vous des mutations et évolutions de notre monde que les nations riches lui proposeraient.

Guillaume ADOUVI – D. Publication de  www.sikainfo.com

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