Les centrales annoncent des «actions fortes» ce jour
Les centrales et confédérations syndicales du Bénin menacent de passer à la vitesse supérieure dans les prochains jours pour contraindre, disent-elles, le gouvernement à satisfaire à leurs revendications. Selon nos informations, elles seront face à la presse ce mardi pour dévoiler les nouvelles stratégies de lutte en préparation à leur niveau.
Lassées d’attendre un gouvernement, qui visiblement, ne semble pas encore prêt à satisfaire à leurs différentes revendications, les six centrales et confédérations syndicales du pays menacent de passer à la vitesse supérieure cette semaine. Elles seront facs aux hommes des médias, ce mardi, a-t-on appris hier à la Bourse du Travail de Cotonou. Ainsi, après les sit-in et les récentes marches de protestation organisées par ces centrales dans la ville de Cotonou, d’autres actions dites plus fortes s’exécuteront d’ici à là. En tout cas, la tension est bien vive en ce moment dans le monde syndical et les sentiments d’indignations ne se cachent plus en son sein. La Cstb, la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cosi et l’Unstb sont toutes décidées à en « découdre » avec le gouvernement de Boni Yayi. Certaines sources syndicales annoncent, entre autres, des grèves illimitées dans la fonction publique, qui seront généralisées dans tout le pays, et auxquelles seront associés d’autres secteurs d’activités comme les conducteurs de taxi-motos , des femmes des marchés et autres.
La première action commune de protestation des centrales et confédérations syndicales du Bénin remonte en juillet 2008, où elles ont observé deux jours de grève pour exprimer leur ras-le-bol face au pouvoir d’achat des travailleurs Béninois qui ne cesse de s’effriter au jour le jour, en raison de la cherté de la vie liée à une inflation économique et à la montée vertigineuse des prix des produits de première nécessité sur le marché local. Depuis lors, les grognes se sont multipliées et accentuées face à « l’indifférence » du gouvernement à leur cri d’alerte. Les négociations syndicats-gouvernées entamées dans la foulée n’ont pas non plus abouti et n’on fait qu’accentuer la colère des syndicalistes qui accusent le gouvernement de continuer à faire du « dilatoire et du chantage » autour des points de revendications. Le récent « faux bond » dont les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales déclarent avoir été victimes à la Présidence de la République, malgré l’invitation, à eux faite par le Chef de l’Etat, n’a fait qu’empirer les choses. Mais elles restent intraitables sur leurs revendications et attendent impatiemment qu’elles soient satisfaites. Celles-ci, pour le moment sont quatre au total, à savoir la hiérarchisation des salaires des travailleurs des secteurs privé et parapublic suite au relèvement du Smig intervenu depuis 2003 ; le relèvement du Smig à hauteur de 25 ù dans les secteurs privé et parapublic ; le relèvement du point d’indice à hauteur de 25 % dans la fonction publique et enfin le suppression de la Tva sur les factures d’électricité et d’eau.
Des millions offerts au Togo et aux religieux aiguisent leur rage
En offrant très récemment 100 millions de Fcfa et d’importantes quantités de vivres aux sinistrés du Togo ; de même que les 500.millions de Fcfa annoncés pour être partagés aux musulmans et aux dignitaires du Bénin, le gouvernement de Boni Yayi semble avoir aiguisé la rage des travailleurs qui en demandent autant également. Il aura en tout cas choisi, une mauvaise période pour s’adonner à ce geste dit caritatif. Si les travailleurs ne contestent pas le caractère humanitaire de ces dons en billets de banques, ils pensent que le gouvernement a déjà trop de problèmes internes à résoudre pour s’offrir encore un tel luxe. Ils disent comprendre ainsi, que l’argument d’insuffisance de ressources financières tant brandi par le gouvernement n’est qu’un faux prétexte pour s’empêcher de régler ses dettes vis-à-vis des travailleurs béninois. «Il y a de l’argent dans les caisses, si non le gouvernement ne peut pas oser en partager gratuitement comme il vient de le faire» s’enflamme un syndicaliste qui se dit déterminé à se battre aux côtés des siens pour avoir leur «légitime part ». Un autre trouve même que le geste du gouvernement est un « affront » fait aux travailleurs béninois, comme pour leur dire « que même s’il y a de l’argent, j’en ferai ce que je veux, n’en déplaise à vous. ».
Christian Tchanou
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