Installation du conseil communal d’Abomey-Calavi

Des conseillers Fcbe et leurs alliés sous haute surveillance militaire :Débauchage de conseillers communaux de camps adverses, militarisation de la cour et de l’extérieur de l’hôtel de ville, toutes les grandes manœuvres étaient hier lundi au rendez-vous de la volonté du parti Etat, Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) de contrôler la mairie d’Abomey-Calavi.

Ouverte dans la salle habituelle de conférence de la mairie, la cérémonie d’installation du conseil communal d’Abomey-Calavi et de l’élection du maire et de ses adjoints s’est poursuivie dans le bureau de l’ex-maire, Liamidi Houénou de Dravo. Suite à la demande de report exprimée par les conseillers Rb au motif de l’examen en cours de certains recours contre les Fcbe devant la Cour suprême, le préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, Mme Véronique Brun Hachémé a suspendu la séance pour la reprendre quelques instants plus tard dans le bureau de l’ex-maire uniquement avec les conseillers Fcbe élargis à leurs alliés débauchés. Conduits à bord de véhicules 4*4 Mutsibishi frappés d’immatriculations officielles, des conseillers communaux Fcbe et quatre de leurs alliés font leur entrée dans l’enceinte de la mairie  d’Abomey-Calavi. Sous une escorte et une surveillance peu ordinaires d’éléments en béret rouge appuyés par des éléments de la garde rapprochée du président de la République, les conseillers du parti Etat, conduits par l’honorable député Bénoît Dègla arrivent à 12 heures 30 minutes soit cinq minutes après leurs challengers du parti, la Renaissance du Bénin (Rb), conduits, eux par les députés Epiphane Quenum, Georges Bada et El-hadj Malehossou. Les deux groupes, l’un après l’autre disparaissent sous le building abritant les bureaux de la mairie suivis des députés et autres membres influents de leur formation respective. Une demi  heure après, le préfet des départements de l’Atlantique eu du Littoral arrive à bord de son véhicule de fonction qui la conduit jusque sous l’immeuble de la mairie où elle descend loin des regards des militants et autres curieux assis sous les arbres dans la cour.
Plus de militaires que de civils
La vérification de l’identité et des objectifs de la visite des usagers à la mairie d’Abomey-Calavi est devenue systématique au portail de hôtel de ville. Elle est effectuée par des éléments de la gendarmerie nationale disposés le long de la clôture de la mairie. La présence des forces de l’ordre est encore plus accentuée dans l’enceinte de l’hôtel de ville. Ici, tous les corps militaires et de sécurité publique et tous les grades pratiquement sont représentés. De la cour de la mairie à tous les compartiments du bâtiment central en passant par les véhicules stationnés, ils étaient partout.  Armes au point, ils n’hésitaient pas un seul instant à signaler les zones et mouvements interdits. Les journalistes qui tentaient de soulever leur appareil photo en vue d’une prise d’image, reçoivent vite et très vite alors la consigne d’interdiction formelle.

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Conduits comme des prisonniers
Pour la plupart des témoins, ils faisaient pitiés. Les conseillers Fcbe et leurs alliés étaient conduits presque comme des prisonniers. Dans les véhicules à bord desquels ils sont installés, ils sont souvent assis entre deux militaires en béret rouge. A leur descente, les militaires font une haie à l’intérieur de laquelle, ils passent sans aucune possibilité de mouvements jusqu’au lieu où ils sont attendus.

«Sokpana», le Juda de la Rb !
De son vrai nom, Antoine Hounga, «Sokpana» est candidat tête de la liste Rb élu dans l’arrondissement d’Abomey-calavi. Tous ceux qui le connaissent témoignent contre la possibilité de son débauchage. Tous étaient surpris au même titre que ses collègues conseillers Rb de le voir descendre hier de l’un des véhicules 4*4 transportant les conseillers Fcbe et leurs alliés. « Donc, il a pu nous trahir… » se sont écriés hier certains militants Rb couvrant de leurs deux mains, leur visage. Vêtu d’une tenue locale «Bomba» conçue en tissu bazin riche, M. Hounga, alias «Sokpana» a, à peine eu le temps de dévisager les collègues militants Rb venus nombreux vérifier par eux ce qui depuis le week-end circulait comme une rumeur.

Ludovic D. Guédénon

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