La tête du président de la République du Bénin, Boni Yayi serait-elle à nouveau mise à prix ? Sans prétendre remettre en cause l'information distillée dans l'opinion et relayées par presses interposées, et en grande pompe, cet exercice se révèle plutôt un jeu trop hasardeux. Plusieurs Béninois interrogés sur la question disent avoir pris la nouvelle, " sans grand émoi ". Et pour cause ! Plusieurs fois déjà, depuis avril 2006, de telles annonces ont été faites sans que le moindre élément de preuve n'en soit rapporté. Ainsi, d'aucuns se souviennent du braquage ou supposé, survenu dans une région de Ouèssè, assimilé à l'époque à un attentat à la vie du chef de l'Etat. Tout le haut commandement militaire était apparu menaçant, un soir, au sortir d'une audience que lui avait accordée le président de la République. Un de ses membres avait déclaré qu'il était venu rassurer le chef suprême des armées des dispositions qui sont prises pour préserver sa sécurité. Et un compatriote de faire remarquer que " pourtant rien à l'époque comme aujourd'hui d'ailleurs ne saurait amener, même le pire ennemi du régime du changement, à penser à une telle extrémité ". Certes, les services spéciaux de l'Etat et de l'armée pourraient avoir en leur possession des informations ou des données qui échappent au simple citoyen. Cependant, prendre l'habitude de faire répandre des informations selon lesquelles de présumés adversaires politiques cherchent à éliminer physiquement le chef de l'Etat, a plutôt tendance à entretenir une psychose sociale inutile.
Ces genres de méthodes, qui font souvent recette sous d'autres cieux, ne sont pas propices au conteste béninois. Les collaborateurs du chef de l'Etat qui se plaisent à lui inculquer une telle idée dans la tête doivent savoir raison garder. Les crises socio-politiques, quelles que soient leur nature et leur ampleur, finissent toujours par connaître un dénouement consensuel, grâce au génie des Béninois à pouvoir transcender leurs rivalités, lorsqu'elles atteignent une limite donnée.
Point n'est donc besoin de vouloir alerter ou faire paniquer un peuple, comme celui béninois, pacifiste par nature. Il faut plutôt chercher à trouver des solutions judicieuses et responsables aux problèmes qui se posent. En l'espèce, le gouvernement doit penser à balayer devant sa propre porte, revoir sa méthode de gestion du pays, ainsi que la façon dont le chef de l'Etat manage la classe politique et les innombrables crises sociales. En clair, le pouvoir doit plutôt se préoccuper à se remettre en cause au lieu de chercher à jeter l'huile sur le feu. A bon entendeur….
Janvier Zocli
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