Barack Obama investi par le Parti Démocrate comme candidat à l’élection présidentielle de novembre 2008 aux Etats-Unis d’Amérique !
Sa concurrente Clinton l’a plébiscité, s’efforçant de ne pas écorcher son nom. Et le mari, Bill Clinton, à
qui les Américains doivent le relèvement social et économique de leur pays avant que Monsieur Bush vienne tout mettre à terre – c’est une dure loi de l’histoire qu’on ne détruit que ce qui est construit – témoigne qu’au vu de sa propre expérience, Barack Obama est l’homme idéal pour gouverner l’Amérique. Et voilà comment la bataille est gagnée ! Voilà comment ce garçon a réussi à faire plier ses ennemis jurés qui lui en veulent d’avoir joué les trouble-fête, en bouleversant ce qui était déjà considéré
comme acquis ! Pour moi, le reste est beaucoup moins important. Obama a osé lutter. Obama a osé vaincre. L’histoire retiendra que pour la première fois, un jeune homme que la génétique ne prédestinait pas à un tel sort a chassé les mythes et s’est imposé dans l’appareil politique le plus huileux et le plus impitoyable du monde, investi par ceux-là mêmes qui, d’habitude, sont déclarés vainqueurs avant d’avoir livré le combat. Dans ma petite et modeste existence, c’est la première fois que je me sens témoin d’une révolution aussi radicale. Il convient, au-delà de la passion, de revenir sur ce qui fait de cet événement, un acte d’une cruelle importance, de ce qui fait considérer l’individu, par le sénateur
Kennedy, comme, sans plus ni moins, un héros, à l’instar de JFK ou de Martin Luther King. Un héros, c’est-à-dire pour le chrétien que je suis, quelqu’un qui se trouve au bon endroit au bon moment.
Premièrement, Barack Obama est une minorité visible. Il n’est pas un Noir d’Amérique comme il en existe des millions. Il est métis de première génération, c’est-à-dire qu’il a le droit de se rendre aujourd’hui au consulat du Kenya et prendre un passeport. Il est donc, administrativement, susceptible de se présenter, de la même manière, comme candidat à la présidence du Kenya. Or, étant métis, il n’est admis ni comme blanc, ni comme noir et se retrouve minoritaire de part et d’autre. Et, comme si cela ne suffisait pas, il porte un nom musulman et pas commun pour le commun des Américains. Ainsi, pour les tarés, hélas trop nombreux, qui ne sont capables de communiquer avec les autres qu’en vertu d’une vision tribaliste et raciste, Obama n’a aucune place pour parler au nom d’aucune communauté. Voilà le premier mythe que l’individu a brisé pour se retrouver au Sénat, coloriant tout seul cette assemblée
qui, hélas ! n’a jamais reflété la diversité ethnique nord américaine. De minoritaire parmi les minorités, il fait mentir la fatalité et passe au statut de solitaire visible. Deuxièmement, Barack Obama n’a pas passé toute sa minuscule existence aux Etats-Unis d’Amérique. Il a aussi appris d’autres cultures, profitant ainsi de l’ouverture à laquelle la plupart des individus sont fermés et qu’ils rejettent d’ailleurs. Cette ouverture qui devrait constituer son handicap premier, lui a permis au contraire, des distances pour apprécier d’un angle supérieur certaines décisions que ses collègues, avec la meilleure foi, ne pouvaient apprécier à leur juste valeur. Il a ainsi voté contre la guerre en Irak, sans crainte de paraître seul et ridicule. Et il a réussi à faire passer une loi civique qui permet de filmer désormais certains
types d’interrogatoires. Troisièmement, le Parti Démocrate avait déjà sa candidate naturelle. Et le fait que cette candidate soit une femme d’envergure, qui avait déjà montré sa capacité à surpasser les émotions personnelles au nom de l’harmonie, a suscité des sympathies qui dépassent les limites de la politique américaine. Les autres membres du club qui auraient eu des ambitions similaires ont été obligés de se ranger. Avant les primaires, il n’était pas envisageable qu’elle soit battable. Et voilà un « homme sans bagage », politiquement, culturellement et racialement seul au Sénat, qui débarque de nul réseau et bouleverse toutes les donnes, imposant à son parti de choisir le meilleur parmi les bons. Il s’est alors créé une résistance au sein même du parti, le PAMU, pour lui barrer la route, route qu’il a franchie pourtant sans détour.
C’est ce génie qu’il m’incombait humblement de célébrer.
Camille Amouro
A suivre !
Camille Adébah Amouro
Battre la campagne pour chasser les mythes!
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