Remaniement ministériel

Des conditions contraignantes pour Boni Yayi : Le chef de l’Etat a entrepris des démarches en direction des G4, G13 et Force-clé en vue de leur entrée au gouvernement. Mais, ces forces politiques posent des conditions que le chef de l’Etat aura du mal à respecter. Ceci montre que le remaniement ministériel est devenu un véritable casse-tête pour le président Boni Yayi en difficulté dans la gestion du pays aux plans social et politique. (Lire la déclaration de ces forces politiques)      
Monsieur le Président,
Suite à l’audience à laquelle vous avez bien voulu me convier le vendredi 29 Août 2008, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance, les conclusions auxquelles sont parvenus les Partis et Groupes de Partis politiques à qui j’ai rendu compte de nos entretiens.

Je suis persuadé que la prise en compte des suggestions contenues dans le Document ci-joint, créerait un climat politique serein et ouvrirait de nouvelles perspectives économiques et sociales dans notre pays.
 
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

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P. J. : Compte rendu de réunion
COMPTE RENDU DE REUNION
Les Partis et Groupes de Partis politiques soussignés ont tenu une séance de concertation le jeudi 04 Septembre 2008. Elle a été essentiellement consacrée à l’appréciation des récentes initiatives du Chef de 1’Etat en direction de certains d’entre eux.
Par des démarches diverses, le Chef de 1’Etat a fait connaître sa volonté d’associer, à l’avenir, de nouvelles forces politiques à la gestion des affaires publiques du pays. Cette préoccupation découle, a-t-il souligné, de la nécessité de mobiliser toutes les forces vives de la Nation face à l’aggravation des conditions de vie des populations et à la crispation du climat politique et social.
Les participants se sont félicités de cette évolution et ont salué l’initiative.
Ce fut l’occasion pour eux de rappeler que, par le passé et à différentes occasions, ils avaient attiré l’attention du Chef de l’Etat et du Gouvernement sur les souffrances de nos populations, sur les dysfonctionnements de notre système démocratique et sur la nécessité de promouvoir une bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques. En témoignent les nombreuses déclarations conjointes du G4, G13 et Force Clé.
Faute d’avoir tenu compte des suggestions contenues dans ces documents, manger à sa faim est devenu de plus en plus difficile pour de plus en plus de Béninoises et de Béninois. Espérer une amélioration de leurs conditions sociales motive de moins en moins de travailleurs. Le chômage des jeunes, la cherté de la vie, la précarité des conditions de travail des agents permanents de 1’Etat et l’intensification de la corruption, constituent aujourd’hui autant de sujets d’angoisse pour de larges couches sociales en lutte pour leur survie. En outre, les violations répétées de la loi alimentent l’insécurité juridique, bloquent les investissements dans le pays et éloignent les promoteurs de projets économiques. Ceux qui tentent de créer des richesses se heurtent à d’inextricables entraves.

Dans ces conditions, les participants ont estimé que la recherche d’un consensus de toutes les forces politiques et sociales doit être un préalable à leur association responsable et fructueuse à la gestion de l’Etat. Les Partis et Groupes de Partis politiques en concertation conviennent donc de décliner toute invitation pour participer à la formation du prochain gouvernement.
Le consensus dynamique recherché devrait se construire à partir de:
– l’évaluation des mesures prises par le Gouvernement pour endiguer la cherté de la vie;
– l’examen des mesures à prendre pour apaiser le climat social
– la prise de mesures pour en terminer, dans l’équité, avec les élections locales;
– l’évaluation des problèmes qui paralysent l’Assemblée nationale;
– l’appréciation des mesures à prendre pour maintenir l’Armée dans ses attributions et missions républicaines;
– l’examen des causes des difficultés financières de l’Etat;
– la détermination des modalités d’une collaboration rassurante avec les forces politiques;
– la prise de mesures qui rassurent les fonctionnaires pour qu’ils se mettent au travail;
– l’identification des initiatives pour la relance du secteur privé et la création de l’emploi;
– l’évaluation des mesures à prendre pour renforcer l’unité nationale, lutter contre le régionalisme et assurer à toutes les régions et à tous les citoyens, un traitement équitable;
– l’établissement d’un calendrier de transfert des compétences aux communes;
– la prise de mesures pour un accès équitable des formations politiques aux médias du service public;
– l’appréciation des initiatives relatives à la révision de la Constitution et à l’établissement de la liste électorale permanente informatisée (lépi);
– la détermination des mesures à prendre pour que les élections de 2011 ne basculent pas dans la violence, soient équitables et transparentes.
L’élaboration d’un programme d’action et sa claire perception par tous les acteurs du développement devront faire partie des exigences. Un catalogue d’actions ou de projets, sans liens évidents, laisserait toujours le pays sans boussole et continuerait de paralyser tous ceux qui veulent nous aider à nous en sortir.
Les Partis et Groupes de Partis politiques se félicitent des riches conclusions de la présente séance de concertation. Cela les confirme dans la nécessité d’une collaboration toujours plus étroite. Ils décident par conséquent, de renouveler cette fructueuse expérience toutes les fois que l’un d’eux disposera d’informations nouvelles ou fera l’objet d’une sollicitation du Chef de l’Etat et de son Gouvernement.
Fait à Cotonou, le 04 Septembre 2008

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