Théophie Dossou, Sg Syntra-Cnhu

«Les 6 semaines de grève des paramédicaux ont été un échec cuisant » Exclu désormais de l’Intersyndicale pour avoir  pris  une décision précoce de suspension de la grève au niveau du Cnhu, sans se conformer à la décision du groupe…

Théophile Dossou se justifie ici en précisant les raisons qui l’ont poussé à un tel acte. Il dit regretter également que les 6 semaines de grèves observées par les paramédicaux  aient été soldées par un échec cuisant.

Publicité

Nouvelle Tribune : Vous avez  décidé plus tôt que l'Intersyndicale  de suspendre  le mouvement de grève des paramédicaux au niveau du Cnhu. Quelles en sont les raisons fondamentales ?
Théophile Dossou :  Nos communiqués du Syntra-Cnhu suspendant  la grève  datent du jeudi 04 septembre 2009 et ont été  publiés le vendredi 05 septembre  2008 ; alors que nous avions déjà annoncé  notre  probable départ  une semaine auparavant lorsque nous avons senti que d'éminents  membres  de l'Intersyndicale ont choisi délibérément  de saper le moral  des autres  et d'imposer  leur veto pour des décisions  contraires à la  philosophie  du groupe. Et pour ça , je peux citer premièrement  l'imposition  qu'on  nous a faite  par l'acceptation de la catégorisation de la prime de risque ; deuxièmement  ce piège que constitue la  volonté  de certains  d'accepter  qu'on paye  la prime d'abor aux  Ape et par la suite  la lutte sera faite  pour les  conventionnés des hôpitaux ,  alors que dans le passé immédiat  et lointain par exemple, nous n'avons jamais eu le soutien de  ces donneurs de leçons, qui au sein de la confédération,  n'ont jamais  rien fait pour le bonheur  des travailleurs. Puis troisièmement, le  constat d'une colère subite  d'autres membres non moins importants  du groupe qui pensent que lorsque  le dossier  est confié à un comité paritaire , leur  centrale est exclue , alors qu'ils ne remplissent pas les  conditions  sine qua none   pour faire admettre  leur centrale au sein  dudit comité paritaire, dont le décret exige  aux élections professionnelles  que l'on doit regrouper au moins15%  de tous les suffrages exprimés au plan national

Le Chef de l'Etat  a rencontré les membres de l'Intersyndicale lundi dernier au Palais de la Présidence. Y avez-vous pris part ? Quelles sont les  appréciations que vous faites des décisions qui en sont issues ?
Je dois d'abord dire que la suspension de la grève décidée par l'Intersyndicale est inévitable et s'impose  à tous,   après  la même décision prise par un gros morceau  du groupe  comme le Syntra-Cnhu, quelques jours plus tôt. J'étais également au  Palais de la Présidence ce lundi en tant que membre de l'Intersyndicale ; et à ce titre, j'ai écouté  longtemps le Chef de l'Etat, et j'ai aussi exprimé  les raisons  de la suspension de  la grève par mon syndicat  à l'autorité supérieure. Car, nous  avions été  longtemps  accusé au Cnhu  de fauteurs  de troubles  et de délinquants de la grève. Il faut dire en résumé que  l'Intersyndicale n'a rien eu au cours de  cette rencontre. Sauf que le  Chef de l'Etat a  promis    tenter  de négocier  auprès  du comité  paritaire la participation  de l'Intersyndicale  comme personne ressource aux  travaux  dudit comité. De ce  fait, l'ambition  des membres  de la Cosi-Bénin de participer coûte que coûte  aux travaux   du comité  paritaire demeure  une utopie. La colère  n'est donc  pas dissipée au sein  de ce groupe. Bref, il ressort de tout ce qui précède  que les grèves des 6 semaines  que nous avons faites  dans le secteur de la santé  ont  été un échec cuisant. Echec dû  à une guerre de leadership qui a caractérisé  toujours  les  rencontres internes à la Bourse du Travail. Et qui a  fait qu'à ce jour, l'Intersyndicale demeure  un monstre à deux têtes, un enfant bâtard, sans statuts et sans règlement intérieur.

 L'Intersyndicale a  pris la décision d'exclure le Syntra-Cnhu   de toutes ses activités désormais. Qu'en pensez-vous ?

 Je me demande si  l'Intersyndicale  aura  même encore des activités  puisque  qu'elle est mise en congé  forcé  de deux mois au moins en attendant que le comité paritaire   se prononce  sur son sort et que la cacophonie des primes  soit élucidée pour tous  les acteurs  du secteur  de la santé. J'ai donc des raisons   d'affirmer  que la colère  d'hier  de mes autres collègues  est  un tempête  dans un verre d'eau.

 D'aucuns estiment que vous avez été acheté pour  décider de la levée précoce de la grève ce week-end ?
 Dans les archives du syndicalisme dans le secteur de la santé,  mon syndicat, le Syntra-Cnhu,  a été  signataire  de 26 motions de grève  et de 11 motions  de sit-in, ainsi que  de 2 motions  de marche  à travers  la ville de Cotonou. Pendant  tout ce temps, je n'ai  pas trahi les  travailleurs du Cnhu, alors qu'en ce moment, mon syndicat négociait seul  avec les autorités. Je me demande alors pourquoi  c'est aujourd'hui  que j'aurais cette attitude. Cet argument est un  alibi  à peine voilé  des gens  qui ne savent quoi dire. Mais je suis serein et la lutte continue  pour mon syndicat qui a d'ailleurs  le mérite  et la célébrité d'avoir acquis  des revendications énormes pour les travailleurs du Cnhu.

 Quel est votre avis personnel sur l'augmentation de la prime de risque tant exigée par les paramédicaux ?
La cause est juste mais la stratégie  de guerre est suffisamment erronée,  car nous avons  des meneurs  qui pèsent moins que les simples adeptes du groupe.

Propos recueillis par : C.T.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité