/food/mugabe.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » » /> La prime à la crapulerie électoraliste et politique
La confiscation sournoise du pouvoir par des « régimes d’airains» et les intrigues politiciennes d’une opposition dont la feuille de route semble être la crispation politicienne et la contestation systématique des résultats électoraux font porter un jugement sévère…
(…) et une critique très acerbe sur l’évolution socio-politique du Continent africain. Agrégeons tout simplement que les exemples d’élections libres facilitant la transmission pacifique de l’autorité d’un leader à un autre sont rarissimes sur le continent, surtout en Afrique subsaharienne. Sur les 48 pays de la partie subsaharienne du continent, seulement 5 pays – Afrique du Sud, Bénin, Mali, Niger et le Sénégal – ont connu des élections multipartites crédibles et sans bain de sang entre 1990 et 2004. Les tripatouillages constitutionnelles et – ou – la manipulation des urnes, de l’opinion nationale et internationale sont les principales préoccupations électoralistes, pour la plupart, des gouvernants en quête de conservation du pouvoir.
Le boycott des élections, les contestations « systématiques » de résultats électoraux et la manipulation de l’opinion nationale et internationale, sont les nouvelles armes de l’opposition les rebellions armées – pour espérer un partage malsain et déséquilibré du gâteau.
Ceux qui ont déjà été primé
La liste des lauréats de cette « Kora » des resquilleurs de la démocratie n’est pas exhaustive, même que, dans une certaine mesure, nous l’aurions préférée plus courte ou inexistante. Rappelons, pour la postérité, certaines figures fossoyeuses de cette démocratie que le continent peine tant à instaurer et généraliser, conformément aux aspirations populaires et aux nécessités de développement. Des tandem sont légion : Gnassingbé – père et fils – et Olympio ; Mobutu et Tchisékédi ; Lissouba et Sassou – Koléla , aussi-; Diouf et Wade ; Houphouët et Gbagbo – Soro, aussi – ; Abacha et Abiola ; Bongo et Abéssolé ; Patassé et Bozizé ; Biya et Nfrudi ; et bien d’autres – Compaoré, Déby, N’Guema Obiang, etc… Ils ont tous eu, à profiter de cette fameuse prime à la crapulerie électoraliste, au grand dam de leur population désabusée et d’une communauté internationale bégayeuse – avec une diplomatie intéressée. N’en déplaise au tandem Kibaki – Ondiga, Mugabé-Tsvangiraï. Tant pis, ils ont ouvert le bal cette année seulement, pour des fortunes diverses. Leur salut – seulement le leur, jamais celui des peuples kenyan et zimbabwéen – passera aussi par le partage du gâteau. Et ce ne sera pas les pressions du super gendarme du monde – USA -, les recommandations empressées de la grande moralisatrice – l’UE –, les remontrances d’un autre petit chefaillon bailleur de fonds soit-il, ni même la condamnation énergique de la couarde Union africaine qui pourront changer les dynamiques en cours. De toute façon, les Mugabé : y en a plein maison, plein la savane africaine ! Est-on tenté de chuchoter dans les coulisses de Cham el- Cheikh. Et justement, lorsqu’on parle du diable on en voit la queue. Eh oui, Robert MUGABE, fraîchement réélu et investi n’a rien trouvé de mieux à faire que de venir en Egypte – en plein sommet de l’UA à Cham El Checkh – narguer certains de ses pairs fossoyeurs – comme lui de la démocratie -, mêlés à la poignée de Chef d’Etat démocrates « bon teint » du continent, et sous les regards éberlués de la flopée de procureurs du monde libre. Et pour cause, ce n’est pas à lui qu’on va en conter. Lui, MUGABE a tout connu : guerre de libération, guerre civile, boycott économique, isolement diplomatique et diverses pressions internationales. Il a commis aussi le plus grand crime aux yeux du colon et de ses infrastructures de folie et de honte post-coloniales. Oui, lui, Mugabé a repris le contrôle foncier total de son Zimbabwe, leur Rhodésie.
Un crime de lèse majesté
On aura beau reproché à Mugabé ses frasques et ses mauvaises manières, mais gardons bien en mémoire que le crime principal de Mugabé est d’avoir commis, avant tout, un crime de lèse majesté : chasser des blancs – sujets et authentiques rejetons de sa Majesté – des terres qu’ils occupaient en Rhodésie du Sud pour les redistribuer aux zimbabwéens, malheureusement incapables de faire prospérer ses terres, d’en tirer un profit collectif, encore moins personnel. Mugabé a fait ce qu’il a pu et surtout ce qu’il a promis de faire. Ce geste insolemment grandiloquent – pour certains -, mais empreint de justice sociale – pour d’autres – lui a très tôt valu d’être mis au ban des accusés dans le concert des Nations – dominé par le triumvirat USA- UE – Commonwealth. Il n’est pas de bon aloi de dresser la panoplie des actes des mauvaises gouvernances de Mugabé, ni des autres Chefs d’Etat du continent ; les uns et les autres rivalisent d’imagination et continuent à rivaliser d’astuces électoralistes pour justifier leur « démocrature ». Et il serait tristement honteux de comparer les malheurs et les exactions faites aux populations – quelque soit leur origine, religion et couleur de peau -. Mais toutefois, je ne pense pas que les reproches faire à Mugabé soient de commune mesure avec ce qu’on reprocherait à des régimes d’airain comme celui d’un Mobutu ou d’un Eyadema….. Et beaucoup d’autres sur le continent qui – semble- t’il – bénéficient d’une prime à la crapulerie électoraliste, avec la complaisance coupable de l’opposition. Une prime à laquelle peut valablement prétendre Mugabé aussi – ce très grand tyran -, de l’espace politique africain. Mais, c’est bien son challenger Tsvangiraï qui a refusé d’aller au deuxième tour de l’élection dans les conditions rocambolesques. Simple amateurisme ? Non une petite porte de sortie, entrouverte sur un océan de misères et de difficultés diverses. L’histoire ne nous dis pas, certes, ce que Morgan Tsvangiraï et ses amis de l’opposition avaient décidé de faire des terres arrachées aux fermiers blancs s’ils parvenaient à prendre le pouvoir à Mugabé et ses vétérans – armés jusqu’aux dents -. Ce deuxième tour n’aurait jamais du exister si l’éveil civique national et la veille politique de l’opposition avaient correctement fonctionné. A moins qu’il n’y ait pas eu une véritable stratégie de conquête du pouvoir de la part de l’opposition. Quelle vilaine panne politique, alors ! C’est bien le cas de le dire. Mais cela est malheureusement à la mode en Afrique, où il faut d’abord confisquer la victoire comme Mugabé et Kibaki ou contester systématiquement sa défaite comme Raïla Ondiga ou Tsvangiraï ; afin d’asseoir son pouvoir personnel dans le premier cas, ou afin de se voir inviter – grâce au canal de la contestation et de la crispation – au partage du gâteau, dans le second cas. Et ce n’est pas l’UA dans sa configuration et sa dynamique actuelle qui peut siffler la fin de cette macabre et coûteuse recréation électoraliste et politicienne. Mais, qui alors arrêtera la mascarade?
Guillaume ADOUVI -Sika info – 02-07-2008
Laisser un commentaire