Secteur agricole

L’Union des paysans pauvres en colère
L’Union nationale des paysans pauvres du Bénin (Unppb) se dit de plus en plus écartée de plusieurs décisions et programmes de développement dans lesquels elle devrait s’impliquer. Son président,   Mr Antoine Awadégnon dénonce aussi le peu d’attention accordée par le ministre de l’agriculture à bon nombre des doléances des membres de l’Unppb.

La colère se fait de plus en plus visible  au sein  de l’Union  nationale des  paysans  pauvres du Bénin (Unppb).  Mr  Awadégon  Antoine, qui en est le président  et plusieurs de ses collaborateurs  ne cachent plus leur amertume face aux traitements qu’ils disent subir de la part des autorités gouvernementales. « Tout se décide pour nous et sans nous »   fustige Mr Awadégnon,  qui s’interroge sur  la bonne foi qu’affiche  le gouvernement  du changement lorsqu’il   crie sur tous les toits qu’il donne priorité aux couches les plus défavorisées de notre pays dans son programme d’action.  Si le Président de l’Unppb  reste encore   convaincu  que le Chef de  l’Etat  fait  montre d’une volonté ferme  pour conduire le Bénin  sur la voie de l’émergence, il persiste et signe que plusieurs de ses collaborateurs ne sont pas sur la même   longueur d’onde. Ainsi, par exemple, dénonce-t-il, le ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, Roger Dovonou ne semble pas encore prêt à soutenir les initiatives de cette union.
Les exemples seraient nombreux dont un qui fait toujours rougir, Mr Awadégnon et son bureau. Il s’agirait d’un accord de mise à disposition de 100.000 tonnes d’engrais au profit des paysans  béninois, négocié par  l’Unppb auprès d’une société de fabrication d’engrais basée au Canada. Le principe étant acquis, reste qu’il faut se déplacer dans ce pays pour procéder aux formalités d’usage dont la signature du cahier de charge et autres. Alors, l’Unppd a sollicité aussitôt l’appui du ministère de l’agriculture pour couvrir les frais de voyage de deux de ses responsables. Silence radio, depuis environ 18 mois. Aucune réaction de la part du ministre Dovonou sur ce dossier, selon cette Union. Les recours parallèles effectués par l’Unppb auprès d’autres autorités  de l’Etat visant à convaincre le ministère de l’agriculture de l’importance de ce prêt pour les paysans béninois, seraient également restés lettres mores à ce jour. Pour une association, très connue sur la place, et plusieurs fois reçue en audience par le Chef de l’Etat, un tel traitement à son égard laisse interrogateur. Le cri d’alarme de l’Unpp est d’autant plus fort,  qu’elle déclare que ses membres et presque tous les paysans du Bénin  sont toujours pauvres en intrants spécifiques, en mécanisation de l’agriculture et en maîtrise de l’eau,  en appuis financiers et techniques… bref en tout.
 Autre  coup de gueule, l’Unppb n’a  pas été officiellement invitée au  très récent forum national  sur la lutte contre la pauvreté. Ses membres auraient été  appelés à la dernière minute depuis le Palais de la Présidence pour y prendre part, et ont dû faire face eux-mêmes aux différentes contraintes financières y afférentes.

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Christian Tchanou

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