Les abus des militaires aux feux tricolores
Il sonnait 22 heures 30, mardi dernier au carrefour La Marina. Le feu est passé au rouge. Un jeune homme ayant remorqué une femme sur sa moto mate 50 s’arrête le premier. A la grande surprise de tous… (…)un militaire lui intima l’ordre de descendre de la moto, sous prétexte que son pneu avant a dépassé légèrement les limites du feu tricolore.
Cette scène n’est pas la première à Cotonou. Les militaires, postés la nuit à certains carrefours de la ville narguent les usagers de la route, au lieu d’assurer la sécurité des populations. Ce faisant, ils se comportent comme des policiers et se mettent à détecter des failles sur les véhicules et motos. « Si j’arrive à un carrefour où il y a des militaires, je prie pour qu’on ne vienne pas me trouver une faute », se désole un motocycliste.
Aujourd’hui, les militaires déployés aux feux tricolores par le gouvernement se transforment en véritables raquetteurs. S’il est vrai qu’ils sont dépêchés sur les voies publiques pour suppléer la police et renforcer la sécurité des populations, il n’en démeure pas moins vrai qu’ils doivent avoir des comportements exemplaires et ne pas s’adonner aux mêmes pratiques reprochées à leurs homologues policiers.
Quand ces militaires arrêtent ces motocyclistes, qu’est-ce qui se passe après ? Selon les témoignages, c’est les mêmes pratiques toujours décriées jusque là. Dans la plupart des cas, le motocycliste ou l’automobiliste est obligé de négocier «sa libération » pour se tirer d’affaire. Ceux qui comprennent le système ne s’inquiètent pas. « Ils veulent de l’argent, c’est pourquoi ils font cela », confie un usager de la route. Il explique que c’est l’approche des fêtes de fin d’année qui les pousse à ces abus. La question de sécurité expose les Béninois à d’autres problèmes. C’est au gouvernement de rappeler à l’ordre ces militaires qui se spécialisent dans ces attitudes peu catholiques.
Jules Yaovi MAOUSSI