Création d’un institut national de la femme

Une fuite en avant du Chef de l’Etat
Le dernier conseil des ministres a décidé de la création d’un institut national de la femme. Un organe qui, avant même d’être porté sur les fonts baptismaux apparaît inapproprié et inutile.
L’institut national de la femme qu’entend mettre sur pied le gouvernement aura pour tâche de contribuer « à promouvoir les droits humains, notamment ceux de la femme et d’assurer à celles-ci, la pleine jouissance des fruits de croissance de notre pays » et « à parvenir en 2015 à faire occuper au moins 30% des postes de décisions par les femmes ». C’est là la mission assignée au nouvel organe qui va voir le jour bientôt. Plusieurs questions se bousculent dans l’esprit de bon nombre de Béninois à l’annonce de cette décision. D’abord, le moment que le conseil des ministres a choisi pour prendre la décision. En effet, il a fallu que les femmes montent au créneau pour dénoncer la part incongrue à elles faite par le président Boni Yayi dans son dernier gouvernement, pour que le conseil des ministres prennent cette décision. Pourquoi avoir attendu la colère des femmes d’abord ? On a l’impression que c’est un geste juste pour calmer les femmes sans apporter une véritable solution au problème posé par  Rafiatou Karimou et ses sœurs. Le but à atteindre en 2015 par cet institut en gestation est de faire occuper au moins 30%  de  postes de décisions par les femmes. Aujourd’hui, les femmes crient leur sous représentativité. Au lieu d’apporter une solution toute de suite à ce problème, le président les renvoie en 2015. Une date à laquelle il ne s’est pas s’il sera encore au pouvoir. Alors qu’à plusieurs autres occasions, le Chef de l’Etat a pris des décisions aussitôt que des doléances ont été posées pour corriger certaines injustices. C’est dire qu’il ne faut pas autant d’années au président Boni Yayi avant de faire changer les choses. D’un autre côté, on s’interroge encore sur l’opportunité et la nécessité de cet institut. Car, les femmes n’ont pas besoin aujourd’hui de se faire former ou de se faire recycler particulièrement avant de pouvoir assumer certaines charges. On ne peut plus dire que les femmes béninoises sont à la traîne. Dans tous les domaines de responsabilité, on aura toujours des femmes qui correspondent au profil recherché. C’est apparemment une fuite en avant de la part des autorités gouvernementales. L’autre point qui suscite réflexion est le paradoxe qui se dégage de cette décision. La création de nouvel organe qui va nécessiter un budget de fonctionnement s’inscrit-il dans le slogan du Dr Boni Yayi : réduire le train de vie de l’Etat ? Alors que des voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer la suppression de l’Organe présidentiel de médiation (Opm), le Haut commissariat à la gouvernance concertée, le Haut conseil à la promotion du changement etc…

Benoît Mètonou

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