Malgré la gravité de l’incident survenu sur le campus lundi


Le Doyen Amoussouga jette de l’huile sur le feu

Depuis lundi, certains étudiants se battent contre la mort pour avoir été criblés de balles par le garde du corps du professeur Géro Amoussouga. Alors que l’acte est décrié par tous les Béninois et que les parents des victimes sont affligés, le doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) n’en a apparemment cure.  En témoigne son intervention, à la limite incendiaire sur une chaîne de radio de la place.

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Au-delà du contenu de l’intervention du professeur Géro Amoussouga, qui semble ne se reconnaître aucune responsabilité dans le malheureux incident du lundi dernier, et qui condamne plutôt les étudiants et une certaine presse qui ne relaie pas sa vérité, il importe de se poser certaines questions. D’abord, face à un acte aussi grave, un professeur d’université, qui forme et éduque l’élite de ce pays et qui fait partie de la classe dirigeante, peut-il tenir de pareils propos ? Il estime ne reconnaître que sept blessés innocents qui faisaient leur devoir patriotique en protégeant leur faculté.  Il a d’ailleurs martelé dans son entretien qu’il ne fera pas plaisir à ses détracteurs en démissionnant. Il ne faut donc pas attendre de lui un acte aussi noble et honorable. Le professeur, grand manitou devant ses étudiants ne semble pas mesurer réellement la gravité de l’acte de son garde du corps. Par bonheur, les étudiants atteints par les balles, n’ont pas trépassé. Et le Doyen devrait en remercier le Ciel et montrer son rang « d’intellectuel ». En ne le faisant pas, il ne fait pas honneur au cercle très fermé et distingué des agrégés et professeurs de rang magistral de ce pays. Il devrait plutôt comprendre qu’une arme quelle qu’elle soit a fortiori une arme à feu n’a pas de place sur un campus, lieu sacré  par excellence des échanges d’idées. L’intervention du professeur traîne plutôt des relents  qui irritent toute personne sensée. Avec son rang, qu’il soit l’instigateur ou non, il devrait poser le seul acte  qui s’impose à lui : démissionner ou à tout le moins, se mettre à la disposition de la justice pour la manifestation de la vérité. Continuer à parler, c’est oublier que cela n’arrive pas qu’aux autres et que lui-même aurait pu, au cours de cette bavure, recevoir une balle perdue.

C’est également se moquer de la douleur des parents des victimes.  Dès lors, qu’il se mette à la place de ces parents, pour imaginer leur affliction. Un professeur, c’est un esprit grand. Géro Amoussouga devrait montrer la grandeur de son esprit et se dire que pour son honneur et pour l’histoire, que le sang de qui que ce soit ne doit être versé pour son poste et son titre. Le Doyen de la Faseg a aussi signifié que les instigateurs de cette tragédie sont des malfrats qui ont d’ailleurs pris la fuite. Une seule question s’impose. Comment se fait-il que sur le campus où il est responsable, il se trouve des malfrats ? Qui rendre responsables si des étudiants deviennent des malfrats ? Sans nul doute, ce sont les enseignants. Et Géro Amoussouga est l’un de ces éminents enseignants. Pour que la paix revienne sur le campus, cet antre sacré du savoir, le silence doit prévaloir chez le professeur. Il doit faire preuve de sagesse. 

Georges Akpo

 

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