Nigéria

Vue panoramique de Jos au Nigéria
Plus de 300 morts dans les affrontements à Jos
JOS, Nigéria – Les affrontements interreligieux qui ont opposé pendant deux jours musulmans et chrétiens à Jos, dans le centre du Nigéria, ont fait plus de 200 morts, selon un dernier bilan communiqué samedi par la Croix-Rouge.

L'armée a envoyé des renforts dans l'Etat de plateau, dont Jos est la capitale, afin de faire respecter le couvre-feu décrété dans cette ville située à la limite entre le nord du pays majoritairement musulman et le sud essentiellement chrétien.

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"J'ai compté 218 corps sans vie à la (mosquée) Masalaci Jummaa. Il y en a beaucoup d'autres dans les rues", a déclaré sous le sceau de l'anonymat un responsable de la Croix-Rouge.

Le bilan devrait encore s'alourdir, puisque de nombreuses victimes se trouvaient dans les hôpitaux. D'autres ont été enterrées ou déposées dans des lieux de culte différents, ont précisé des responsables.

Quelque 7.000 personnes ont fui leurs maisons et se sont réfugiées dans des bâtiments gouvernementaux et centres religieux après ces affrontements, les plus violents depuis plusieurs années dans ce pays, a par ailleurs dit la Croix-Rouge

Le gouverneur de l'Etat de Plateau a déclaré samedi dans un communiqué que l'armée été autorisée à tirer à vue pour éviter de nouveaux combats dans les faubourgs de Jos, où le couvre-feu a été imposé 24 heures sur 24.

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Des coups de feu et explosions ont été entendus samedi aux premières heures du jour avant que le calme ne revienne, mais les rues demeuraient désertes.

Des barrages militaires ont été mis en place autour de la ville et les soldats participaient à l'évacuation des corps toujours étendus dans les rues.

Plusieurs centaines de jeunes hommes armés ont été interpellés aux barrages militaires, a fait savoir un porte-parole du gouverneur de l'Etat de Plateau.

Les affrontements, qui ont éclaté vendredi après une élection locale contestée, ont opposé des bandes musulmanes de l'ethnie Haoussa et des chrétiens Béroms.

Les communautés musulmane et chrétienne, qui comptent chacune pour environ la moitié de la population nigérianne, vivent généralement en paix côte-à-côte.

Mais des affrontements se sont déjà produits par le passé dans ce pays, le plus peuplé d'Afrique avec 140 millions d'habitants.

Plusieurs centaines de personnes avaient ainsi péri en 2001 dans des combats interethniques à Jos. Trois ans plus tard, d'autres violences avaient ensanglanté Yelwa, poussant le président nigérian d'alors, Olusegun Obasanjo, à décréter l'état d'urgence.
Shuaibu Mohamed, version française Grégory Blachier

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