Tentative de rapprochement de la Rb de la mouvance

Le piège de Yayi aux Soglo
Ces derniers jours, le président Boni Yayi multiple des rencontres avec la Renaissance du Bénin (Rb) pour l’apaisement du climat politique. Une démarche apparemment bonne, mais qui apporte des pièges. Le président Boni Yayi continue de courir derrière la Renaissance du Bénin (Rb) comme une fauve à la recherche d’un gibier. Son objectif est de la ramener au sein de la mouvance. Après ses rencontres infructueuses avec le leader charismatique du parti, Nicéphore Soglo, il a revu certainement sa stratégie. Il entend négocier avec le fils (Léhady Soglo) pour  obtenir  ce qu’il n’a pas pu obtenir de son père : c’est-à-dire avoir la Rb à ses côtés. Et en l’espace d’une semaine, les deux hommes se sont rencontrés deux fois. Comme en de pareilles circonstances et en raison de la tension politique dans le pays, la question de ramener la balle à terre entre les Soglo et la mouvance doit avoir été  au cœur des discussions. Pourquoi Yayi choisit de négocier aujourd’hui avec le fils ? Au lendemain de l’élection présidentielle de mars 2006, le président Soglo et son ancien collaborateur n’entretenaient plus de bonnes relations. C’est dire que le courant ne passait plus entre eux. Malgré toutes les démarches entreprises pour calmer la tension, la situation est restée inchangée. Le leader de la Rb a toujours gardé une position tranchée vis-à-vis du pouvoir en place. Mais contrairement à lui, le chef de l’Etat pense que Léhady Soglo pourrait rester  flexible et succomber éventuellement à ses promesses. Comme celui qui passe par le fils verra le père, le chef de l’Etat pense à coup sûr gagner la Rb par le premier adjoint au maire de Cotonou.  

Piège sans fin
La tentative de rapprochement entre le chef de l’Etat et les Soglo suscite des interrogations. Tout d’abord, il y a un piège à éviter. Le président Yayi ne jette-t-il pas des grains de maïs aux Soglo pour les sacrifier après ? Certainement oui. A l’allure où vont les choses, il n’est pas exagéré de croire que l’actuel locataire du palais de la Marina veut répondre aux exigences de ses adversaires pour s’ouvrir l’autoroute d’un second mandat en 2011 et se retourner contre eux après. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il donne visiblement l’impression d’un homme ouvert au dialogue nécessaire pour l’apaisement du climat social. A cet effet, selon les informations, il est prêt à donner le marché Dantokpa et accorder d’autres avantages aux Soglo. Mais quand ? Ce serait vers la fin de son quinquennat pour que ces derniers ne trouvent pas assez de moyens pour le combattre en 2011. Une fois réélu, Yayi pourrait les tenir par le cou.Les autres, en politiciens avertis, se laisseront-ils avoir aussi facilement ? Non. Aujourd’hui, il y a déjà une crise de confiance entre le président Yayi et la classe politique. Ainsi, les ténors politiques préfèrent garder leurs distances de l’actuel régime. Le degré de méfiance a atteint un seuil  inquiétant. Toute porte à croire que la situation risque de s’aggraver les jours à venir. Tout le monde est alors sur le qui-vive.  C’est une période de piège sans fin.

Publicité

Jules Yaovi MAOUSSI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité