Comment le régime Yayi s’amuse avec les fonds de l’Etat
Les plus grandes victimes dans cette affaire dite « Marie Angélique Savané » semblent bien être les contribuables et travailleurs béninois dont les conditions demeurent encore très précaires.
« (…) L’argent des contribuables Béninois est distribué comme des morceaux de pain, le cas du Togo en est un. Mr le Président, les étudiants crèvent de faim. C’est ça le CHANGEMENT? Pitié » Ceci est le cri de cœur de "Gansso", un lecteur et contributeur du journal www.lanouvelletribune.info. Ce citoyen béninois a eu cette réaction dans un commentaire qu’il a posté sur le site samedi dernier à la suite de la sélection d’articles que nous avons mis en ligne au sujet des faveurs accordées par le gouvernement béninois à Mme Marie Angélique Savané dans le cadre de sa mission d’évaluation du Bénin par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep). Comme Ganso, beaucoup de citoyens béninois ont appris avec indignation cette affaire qu’ils qualifient d’un énième scandale financier sous le régime du changement.
Dans leur majorité, les béninois que nous avons rencontrés sur la question brûlent d’impatience de connaître la vérité sur cette affaire. Ils estiment qu’il faut que très rapidement l’Assemblée nationale s’en saisissent à travers une ou plusieurs questions orales avec débats aux membres du gouvernement notamment au ministre d’Etat, chargé du Développement, de la Prospective et de l’évaluation de l’action publique, Irénée Pascal Koupaki et à son collègue en charge des Finances et de l’Economie, Soulé Mana Lawani.
Car pour eux, le contexte social et économique actuel du Bénin derrière lequel d’ailleurs le gouvernement s’est souvent caché pour éviter d’accorder aux travailleurs de meilleures conditions de vie et de travail ne permet guère d’excuser une telle manipulation des ressources publiques. Et pour cause ! Le policier béninois gagnerait en moyenne moins de cinquante mille (50.000) francs cfa par mois selon des revendications soumises depuis plusieurs mois au gouvernement par le Syndicat national de la police (Synapolice). Les conditions de vie et de travail du fonctionnaire béninois deviennent chaque jour un peu plus précaires depuis les dernières manifestations de la crise financière et de flambée du coût du baril du pétrole ayant eu de graves répercussions sur les prix des produits de grande consommation. Les enseignants de tous les ordres, les agents santé, ceux du secteur de la justice et les travailleurs de plusieurs autres secteurs vitaux ne cessent manifester sans succès contre le gouvernement soit par des grèves, soit par des manifestations de rue pour revendiquer parfois rien qu’un minimum d’équipement en matériels essentiels de travail. C’est alors que l’exposé fait devant les députés membres de la commission des lois et des finances, la semaine dernière par le directeur de cabinet de la présidence de la République, M. Nestor Dako, révèle qu’en dehors des traitements financiers dont elle est censée faire l’objet au niveau du budget du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) ou de l’Union africaine (Ua), Mme Savané a coûté chaque mois au budget national du Bénin exercice 2008 la somme d’environ trois millions cent cinquante mille (3.150.000) francs cfa…
Ludovic D. Guédénon