Exploitation continue des carrières de sable


La complicité du gouvernement enfin établie

Le gouvernement du président Boni Yayi a fini par donner raison à ceux qui croient que ses relations avec la mafia l’empêcheront de mettre définitivement un terme à l’exploitation du sable marin de Sèmè-Kpodji. Plusieurs décisions prises par l’Etat n’ont même pas connu un début d’application. En octobre dernier, les ministères de l’Environnement et des Mines avaient annoncé la fin de l’utilisation du sable marin. Beaucoup de Béninois, soucieux de l’arrêt de l’érosion côtière, parlaient déjà de la réalisation de leur rêve. C’était sans compter avec la force de frappe de la mafia qui a réussi à endormir le gouvernement dans cette affaire. Pour montrer qu’il tient à sa décision, l’Etat a promis au peuple béninois à l’époque qu’en décembre prochain, cette sale besogne connaîtra son épilogue, puisque les travaux pour l’arrêt de l’avancement de la mer devraient commencer au plus grand tard en janvier 2009. Jusqu’à l’heure actuelle, rien de concret n’est fait sur le terrain. Tout se passe dans la commune de Sèmè-Kpodji comme si rien n’était. Les différents ministères concernés par la question ont gardé le silence. En conséquence,  les camions transportant ce produit naturel continuent allègrement leur activité au vu et su des autorités politico-administratives.

Publicité

Comment expliquer cette situation aujourd’hui ? Dans la commune de Sèmè-Kpodji, les carrières constituent de véritables enjeux économiques pour les partis politiques influents. Ce qui fait que la bataille pour la conquête de la mairie de la localité tourne autour de cette richesse naturelle. Comme les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont la chance de prendre les commandes dans la zone avec le revirement spectaculaire du maire Mathias Gbèdan, l’exploitation du sable marin a encore de beaux jours devant elle pour permettre certainement aux partisans d’en jouir aussi.

En dehors de ces considérations politiques, il y a aussi les jeux de mafia. A cet effet, il faut noter que des investigations ont montré que de gros bonnets trouvent leurs sources de revenus dans cette affaire. C’est eux qui gèrent le sable et disposent de la majorité des camions. Au début de la menace de l’arrêt de cette activité illicite, les rumeurs avaient fait état de ce que des pots de vin ont été donnés à certaines autorités pour les amener à lâcher du lest. Est-ce cela qui explique le laxisme du gouvernement dans l’application de sa décision ? Toujours, est-il que le problème demeure sans solution.

Jules Yaovi Maoussi

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité