Gratuité de l’enseignement supérieur

Yayi Boni Yayi met la charrue avant les boeufs
L’application de la gratuité dans les universités béninoises n’est plus à démontrer. En effet, depuis le démarrage des inscriptions sur le campus d’Abomey-Calavi, aucun étudiant n’a payé un seul centime. Ces derniers semblent satisfaits, car ils se disent avoir gagné le combat contre le gouvernement en place.

Bataille qui a consisté à amener les autorités à respecter leur promesse de gratuité de l’enseignement supérieur pour tous. Cependant, le revers d’un tel cadeau qu’on pourrait à la limite qualifier de cadeau empoisonné est que la promotion de l’excellence qui est sacrifiée. Et pour cause ! Les cours à peine démarrés, certains étudiants souffrent déjà de la transhumance, l’éternel pèlerinage dans l’enceinte du campus à la recherche d’un amphithéâtre  a commencé. On se demande comment ce serait lorsque tous les étudiants auront fini de s’inscrire. Ceux qui ont réussi à s’engouffrer dans les salles, suffoquent à cause du manque d’air. Certains professeurs ont du mal à faire passer le message à cause du manque de micro. La suite dans cette grande maison on le sait, c’est les cas  d’échec et de défaillance  qu’on enregistre à la proclamation des résultats de fin d’année. Au regard de tout  ceci, on se pose la question de savoir si le gouvernement actuel se soucie de la promotion de l’excellence dans les  universités. Quel type de cadres aura le Bénin de demain ? Ces mêmes interrogations transparaissent dans le discours d’un des leaders politiques lors du séminaire G4, G13 et Force clé à Bohicon. Ce dernier souligne que la gratuité de l’enseignement tant primaire que supérieur n’était pas un besoin urgent. Ce qui est urgent pour le Bénin, selon le ce leader, c’est plutôt la promotion de l’excellence.  Ce qui ne pourra se concrétiser qu’en créant un cadre  de formation adéquat pour les élèves et étudiants, et équiper les universités, les écoles primaires et secondaires d’infrastructures nécessaires pour une bonne formation. En revanche, le mieux  pour le gouvernement du changement  avant de décréter la gratuité, aurait été de doter ces universités (surtout celle d’Abomey-Calavi qui accueille plus d’étudiants) d’amphithéâtres, d’outils informatiques ainsi que la réactualisation des documents dans leurs  bibliothèques. Fort heureusement, le Ministre de l’Enseignement supérieur, François Abiola, a entamé depuis mardi 2 Décembre sa toute première tournée  dans les universités du Bénin. Cette visite devrait lui permettre de toucher du doigt les difficultés auxquelles sont  confrontées ces institutions dont il a la charge. Le recteur de l’Université de Parakou et ses collègues ne sont pas passés par quatre chemins pour exprimer leurs difficultés. Ils ont énuméré entre autres l’inexistence d’un cadre adéquat  de travail entre professeurs ainsi que le manque criard d’infrastructures. Dès lors, il revient à François Abiola de ne pas ranger dans les tiroirs les préoccupations de ces éducateurs soucieux de la promotion de l’excellence au Bénin. Sans quoi, il est plus certains que les étudiants ne tarderont pas à se mettre une fois encore dans les rues, lorsqu’ils n’auront plus mêmes les briques pour s’asseoir.

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Evelyne Bolougbé (stag)

 

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