Karimama

Affrontement entre peulhs et agriculteurs (7 morts, 2 disparus et plusieurs blessés)
Samedi dernier, le village de Goroubéri dans la commune de Karimama a été le théâtre d’un affrontement meurtrier entre les bouviers peulhs et les agriculteurs. Sept morts, deux disparus et plusieurs blessés, c’est le bilan déploré dans cet affrontement. Une fois encore, la transhumance a fait des victimes dans le rang des populations béninoises. Un phénomène qui est devenu depuis quelques temps cyclique.  Les solutions  apportées jusque là semblent inefficaces. Samedi dernier, à Karimama, dans le département de l’Alibori, des affrontements entre des bouviers Peulhs et des agriculteurs ont occasionné de nombreuses victimes. Le drame est parti de la divagation de certains bœufs dans les champs des agriculteurs. Les femmes ont alerté leurs maris qui ont conduit les animaux au campement des peulhs. Il s’en est suivi de vives altercations. Sur le chemin de retour, les paysans ont été attaqués par un groupe de jeunes peulhs. Résultats de ce guet-apens, deux paysans tués. Les habitants de Goroubéri, un village de la commune,  ont alors voulu venger leurs frères. C’est ainsi que nuitamment, armés de gourdins, de machettes et de lances, ils se sont rendus au campement des peulhs. Mal leur en a pris. Car, ces derniers étaient armés de fusils. La riposte fut donc fatale pour les assaillants qui n’ont pas pu résister à leurs adversaires. 

Face à cette situation chaotique, les éléments de la gendarmerie de Kandi,  renforcés par quelques militaires, ont été dépêchés  dans le village de Goroubéri pour dissuader les antagonistes de reprendre les hostilités. Aussi, les enquêtes se poursuivent-elles aux fins de situer les responsabilités. Cependant, des doigts accusateurs sont orientés vers le comité national de la transhumance et l’Etat.

Un drame qui aurait pu être évité ?
Interrogés, des habitants de Karimama accusent le comité national de la transhumance d’être à l’origine du présent drame. En effet, ce comité, chargé de  résoudre les problèmes liés au phénomène,  a parcouru tout le Bénin dernièrement pour installer ses démembrements communaux. Mais il a prétexté de  la non-installation des autorités communales de Karimama pour ne pas y poser le même acte. Ce qui permet aujourd’hui aux populations de Goroubéri et de Karimama  de le rendre responsable de leur malheur. Car, disent-elles, l’existence d’un démembrement dans la localité  aurait permis d’éviter ces affrontements. La colère des populations de Karimama est également dirigée contre le gouvernement du Dr Boni Yayi. Pour elles, le gouvernement aurait respecté la loi sur la décentralisation en l’occurrence celle qui stipule qu’il faut installer les conseils communaux quinze jours après les résultats que ce drame serait évité. Ceci est renforcé par les querelles politiciennes entre les différentes autorités locales. Ce qui engendre un climat d’insubordination et de manque de collaboration entre ces autorités. D’autres sources avancent que les gardes faunes qui également interviennent dans la protection des populations en de pareilles circonstances sont sans salaires depuis quatre mois. Il est donc important que les autorités au plus haut niveau s’impliquent dans la gestion de ce dossier et que le comité national de transhumance corrige le laxisme qui lui est reproché.

Benoît Mètonou

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