Quelques heures après l’inauguration du passage supérieur de Houéyiho

Les agents très fachés pour non payement de leur salaire
Le Dg Colas séquestré par les agents pendant des heures (Ils grognent contre des salaires impayés jusqu’à hier soir)

Quelques heures seulement après l’inauguration du passage supérieur de Houeyiho, hier par le Chef de l’Etat, les agents ayant exécuté les travaux ont pris d’assaut les lieux pour bloquer la circulation. Descendu précipitamment sur le chantier, le Directeur général de l’entreprise Colas, a été également encerclé et gardé pendant  des heures par les manifestants, qui protestaient contre le retard qu’accuse le payement de leurs  salaires restants.

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L’ambiance était surchauffée hier aux environs de 18 heures sur  le chantier de construction de passage supérieur de Houéyiho, venu à terme. Passé l’inauguration à grande pompe présidée dans la matinée par le Chef de l’Etat Boni Yayi, les agents exécutants n’ont pas attendu longtemps pour faire éclater leur colère. Ils étaient près d’une centaine à prendre d’assaut les nouvelles voies, pour protester vivement contre le non payement de leur salaire du mois de décembre, initialement prévu pour hier dans l’après midi « Nous avons trop souffert pour achever cet impressionnant ouvrage que tout le monde contemple avec fierté. De jour comme de nuit, nous travaillions sous pression, loin de nos familles respectives. Il est donc inimaginable qu’on vient nous dire que les salaires ne seront plus payés aujourd’hui c’est criminel car nous sommes à la veille de la fête de Noël, où beaucoup de dépenses attendent chacun de nous ». Furieux, et très en colère, cet agent ajoute, tout menaçant, que tant que les salaires ne tomberont pas, ils ne quitteront pas les lieux et seraient prêts à semer des dégâts. Ils étaient très nombreux qui affichaient la même détermination et la même fougue. Pour ceux qui viennent de loin, le désarroi est total. «Nous sommes nombreux à avoir laissé nos  parents à Parakou pour venir travailler ici et à deux jours de Noël, où nous sommes censés être en route pour les rejoindre à la fin du chantier, nous voilà encore ici. C’est vraiment triste» raille Abou I. , presque au bord des larmes. 

Selon les agents, dans une note de service signée des mains du Directeur du chantier, Mr Francis Adam, affiché depuis le 18 décembre, il avait été bien précisé que les travaux de finition devraient s’arrêter hier mardi 23 décembre, pour reprendre le lundi 05 janvier 2009 à 7 heures. De plus, il leur a été signifié que  le paiement du salaire du mois de décembre aura lieu hier également, au plus tard à 18 heures. Mais ils en étaient là, quand de nouvelles informations, cette fois-ci contradictoires, leur parviennent, annonçant le paiement plutôt pour ce jeudi, à la différence qu’il leur sera versé également le salaire du mois de janvier 2009; les travaux étant prévus pour s’achever définitivement le 15 janvier 2009 selon  le  contrat.

Entre temps, le Directeur général, débarque sur les lieux, à bord d’une 4×4, aux environs de 19h30min, pour leur confirmer la nouvelle donne. Mais il sera très tôt encerclé et gardé par les agents manifestants qui  jurent de ne pas le lâcher, si les salaires ne sont pas réglés, séance tenante. D’explications en explications, il ne réussira pas à les convaincre. Pendant ce temps, d’autres agents tout courroucés, apporteront sur-le-champ de grosses pierres pour bloquer les quatre pneus de sa 4×4. Dans cet engrenage, le Dg Colas, Mr Eponon Philippe, essaya quand même, de filer quelques explications à la presse. A le croire, en reportant le payement pour ce jeudi, il aurait simplement estimé qu’il était plus utile de reprendre les traitements des dossiers en vue d’offrir les deux salaires restants aux agents, histoire de leur permettre de bien passer les fêtes en vue au cours des 7 jours de congé qu’il leur a concédé. Il regrette toutefois que l’information n’ait pas été relayée à temps aux agents par ses collaborateurs. La dernière décision, qu’il prendra, cependant, consiste à leur payer le seul salaire du mois de décembre, tel que les agents auraient finalement souhaité. En optant pour cette solution, des agents approchés déclarent qu’ils veulent ainsi déjouer un plan de la Direction générale, qui en leur payant plus tôt le salaire du mois de janvier, aurait l’intention d’échapper à la dernière mesure de relèvement du Smig béninois, qui devrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2009. 

Christian Tchanou

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