/food/djankaki.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » » /> Cher Gont gont , J’avoue que vos préoccupations sont louables dans la mesure où le pouvoir du changement vous fascine encore malgré les cris de détresse des premiers acteurs du changement.
Je vous rassure que je ne peins en rien le régime dans la mesure où mon âge avancé et les expériences vécues sous la période révolutionnaire me conseillent à la prudence lorsque c’est le cas aujourd’hui. Je suis parti simplement des différents commentaires en cours sur la situation sociale et politique de notre pays.
Les acquis professionnels sur près de trois décennies ne m’autorisent pas à affirmer sans l’avoir démontré. C’est ce que je tente de faire à travers une approche systémique certes gênante car elle a la particularité de se saisir de l’histoire, la géographie, la sociologie, le droit, l’économie, les sciences politiques et que sais-je encore pour jeter un regard critique en vue d’amener les décideurs à prendre conscience des actes qu’ils posent. Les Etats-Unis ont adopté très tôt cette approche moderne de gestion et sont aujourd’hui les leaders du monde. Tant il est vrai aussi que le constat amère auquel l’on peut parvenir aujourd’hui est qu’il y a une fracture sociale à mi-parcours du changement. Ce que les FCBE refusent d’admettre. Les différentes séances de prières et les fréquentes marches des groupes religieux pour invoquer la paix sociale ne sont t-elles pas révélatrices. Le rôle d’un intellectuel comme vous et moi est d’apaiser les tensions tout en situant les responsabilités. Pour laver un linge sale en famille n’est-il pas bon de savoir qui a sali le linge ?
Pouvez-vous me dire aujourd’hui que les méthodes des FCBE s’éloignent d’un parti-Etat ? N’avons-nous pas vécu l’expérience amère du PRPB avec les dérapages d’un parti né au pouvoir ? Etes-vous fier des coûts exorbitants des réfections de bâtiments modernes comme s’il s’agissait de sites antiques rénovés (le cas du CIC qui crève l’œil) en ces temps de crise financière mondiale ?
Pensez-vous franchir un jour les portes de l’émergence tant souhaité par le Chef de l’Etat avec notre vieille méthode hypocrite et courtisane d’analyse ?
S’agissant d’un programme d’action alternatif, pourquoi êtes-vous pressé chaque fois que le gouvernement est acculé alors que nous sommes loin de la période électorale ? Le gouvernement a-t-il un programme assorti de chronogramme ? Si oui, pourquoi alors déclarer la gratuité de la césarienne, des soins des enfants de 0 à 5 ans, etc. sans y parvenir ?
En plus, connaissant les FCBE, ils seront les premiers à crier à une campagne hors délai et de s’en saisir pour demander à la Cour Constitutionnelle d’invalider les candidatures gênantes. A cet effet, je suis tenté de requérir votre avis sur la dernière décision de la cour sur la désignation à la haute cour de justice. C’est vous dire donc que "la vieille classe politique" est experte en politique intérieure du pays et capable de contourner les pièges du régime en évitant de se déclarer formellement opposant au régime. A malin, malin et demi dit-on souvent.
Pourquoi ne pas voir le diable partout lorsque le pouvoir devient maximaliste (tout pour moi et rien pour les autres) comme en témoigne le monopole du gouvernement de toutes les Institutions de contre pouvoir de notre pays. Notre jeune démocratie, placée sous perfusion du pouvoir du changement peut-elle fonctionner dans l’esprit de la conférence nationale ?
Par ailleurs, vous cherchez à comprendre si nous avions fait mieux que ceux dont nous critiquons les actions. Personnellement je ne critique pas au non d’un groupe politique. Je fais mes analyses en qualité d’un haut fonctionnaire de la fonction publique béninoise et je constate la résurgence des dérives du passé. J’ai exercé de hautes fonctions sous le régime Soglo et suis martyrisé durant les 10 ans de Kérékou. Mais la comparaison toute proportion gardée (durée du mandat et dérives relevées) pourra donner Kérékou gagnant dans le domaine de la paix sociale et de l’unité nationale.
Enfin, pour terminer sur le cas de Makpénon, un vrai cas de conscience, surtout que la première mise en accusation de vol de carte d’électeur n’a pu prospérer faute de preuve elle a été par suite requalifiée de tentative de vol qui a également montré ses insuffisances, c’est alors que le motif de tentative de modification de la liste électorale a été brandi par le pouvoir à la stupéfaction générale. Heureusement, à cette date aucune liste électorale n’est encore disponible. Comment voulez-vous condamner quelqu’un pour un fait qui n’existe pas matériellement. C’est cela le débat mon cher Gont Gont. Il est évident que notre justice est à double vitesse selon tous les observateurs de la vie politique nationale du fait des injonctions du pouvoir dans tous les domaines. Les FCBE feraient mieux de laisser le Chef de l’Etat à s’investir dans les tâches de développement au lieu de l’amener à régler les querelles de personnes nées des inimitiés politiques.
Claude C. DJANKAKI.