/food/gbegnonvi.jpg » hspace= »6″ alt= »R. Gbegnonvi » title= »R. Gbegnonvi » » /> Pourquoi Gbégnonvi refuse l’offre de Yayi ?
A travers une chaîne de télévision de la place, on a pu savoir que l’ancien ministre de l’alphabétisation a renoncé au poste de conseiller à la bonne gouvernance auquel il a été promu après en avoir fait la demande publiquement. Une attitude qui, au-delà de l’explication qu’en donne l’intéressé lui-même, se prête à plusieurs interprétations.
Le professeur Roger Gbégnonvi justifie son refus par le fait qu’il ne serait pas utile à un tel poste. Il pense également que le président devrait permettre aux institutions déjà existantes telles que l’Inspection générale des finances (Igf), le haut commissariat à la gouvernance concertée, l’observatoire de lutte contre la corruption de faire leur travail à fond.
C’est substantiellement les raisons qu’il a avancées. Cependant, pour qui sait que l’ancien ministre a publiquement demandé à être nommé à ce poste, il se pose plusieurs questions. En effet, le ministre dit que son appel à l’endroit du chef de l’Etat était dans un registre ludique tel qu’un professeur s’emploie à le faire à quelques minutes de la fin de son cours. Alors pourquoi ne l’a-t-il pas signifié juste après avoir essayé de faire rigoler les téléspectateurs ? Mieux, de la date de sa nomination au moment de sa réaction publique, il y a bien eu quelques jours.
Que s’est-il donc passé pendant ces quelques jours ? Le ministre Roger Gbégnonvi donne l’impression d’avoir cédé suite aux innombrables commentaires parus dans certains journaux de la place. Ou bien il s’est rendu compte de ce que le poste de conseiller est purement et simplement un mouroir sous le président Boni Yayi. Les exemples dans ce sens sont légion. Ou encore, son expérience de 11 mois au gouvernement l’a dissuadé de travailler une nouvelle fois aux côtés de son ami, le président Boni Yayi. L’autre thèse qui est accréditée par certains observateurs, est qu’il serait fort probable que le refus du professeur soit liée à une histoire de famille.
Un argument qui a très peu d’adeptes cependant, affirment les défenseurs ‘’derrière un grand homme, il y a toujours une femme de feu’’. Toujours est-il que le professeur Roger Gbégnonvi n’a pas cru devoir accepter un poste qu’il a lui-même réclamé. D’où l’inquiétude qu’on est en droit d’avoir par rapport au fonctionnement du président Boni Yayi. Particulièrement en ce qui concerne les nominations, il faut le souligner, il y a un problème qui se pose.
Après le refus catégorique des honorables Léon Ahossi et Valentin Houdé de siéger dans l’équipe gouvernementale actuelle, plusieurs autres anciens ministres promus conseillers spéciaux auraient décliné tout bonnement l’offre. On peut citer les cas de l’ancien ministre de la santé publique, Késsilé Tchala, de Issa Démonlé Moko qui aurait refusé le poste de secrétaire général du gouvernement. Apparemment, ces nominations ont été faites sans consultation préalable.
On a encore en mémoire la surprise de ce cadre nommé ministre et qui demandait à savoir le ministère dont il avait la charge. Le refus de Gbégnonvi a donc le mérite de mettre à jour ce mode de fonctionnement du chef de l’Etat qui nomme les gens comme on pourrait déplacer un pion sur un damier. Toute chose que le président doit revoir.
Benoît Mètonou