Les Soglo jettent enfin le masque
Le porte-parole de la Renaissance du Bénin (Rb), Epiphane Quenum, a donné hier au siège de son parti une conférence de presse au cours de laquelle, il n’a pas fait de cadeau aux membres des G4, G13 et Force-clé.
Il a montré que les renaissants sont actuellement très mal à l’aise dans cette coalition. A cet effet, il a révélé comment il a été trahi par les G et F lors de la composition du bureau de la commission de vérification de la gestion du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago. Il a également fait savoir que la Rb a été exclue par ses alliés pendant la désignation des membres de la Haute Cour de justice. C’était une tribune de récrimination contre les F et G. Pour lui, l’heure de la Rb d’aller à table a sonné, après dix ans d’opposition. Le conférencier a jeté des fleurs au président Boni Yayi. A demi-mot, il a déclaré que la Rb roulera pour le pouvoir en place dans les jours à venir. C’est pourquoi, il a demandé aux militants de son parti de se tenir prêts pour suivre les prochaines consignes. Lire la déclaration de M. Quenum.
L’intégralité de la déclaration du porte-parole de la Rb Epiphane QUENUM
Mesdames et Messieurs les Journalistes,);.
Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau Politique de la RB,
Mesdames et Messieurs les Membres du Comité Directeur
National de la RB,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Membres des Conseils
Communaux et Municipaux de la RB,
Mesdames et Messieurs les Partenaires de la RB, des
Groupes politiques ADD et G4,
Auditeurs partenaires des G13 et Force Clé,
Béninoises et Béninois, mes chers compatriotes,
Adorables militantes et militants de la RB,
La Renaissance du Bénin, notre cher Parti, est encore sur la sellette des commentaires tous azimuts des détracteurs, des vendeurs d’illusions, de ceux qui ont juré enterrer la RB et son
Leader Charismatique Nicéphore Dieudonné SOGLO.
Militantes et militants, nous avons le devoir de mémoire de nous rappeler l’héroïque lutte de la Présidente, Rosine VIEYRA SOGLO pour maintenir la RB dans le parterre des grands partis politiques du Bénin, après le hold-up de la victoire des Présidentielles de 1996, qui a poussé notre Parti dans le cycle infernal de l’opposition politique à un régime très remonté.
1) Nous avons le devoir de mémoire de l’historique audience du Tribunal de Cotonou pour entendre, notre Leader Charismatique ais des présumés véhicules administratifs du Palais de la Présidence qui auraient disparu après sa passation de service en Avril 1996.
2) Nous avons le devoir de mémoire de ne jamais oublier les circonstances du déroulement du 2ème tour de l’élection présidentielle de Mars - Avril 1996 où le partenaire le plus attendu pour réaliser la victoire du peuple, seulement quelques petites heures à l’avance, a lâché le Président Nicéphore D.
SOGLO, jetant ainsi la RB et des milliers et des milliers de militantes et militants sur la longue et ardue route de la traversée du désert.
3) Nous avons le devoir de mémoire de ne pas oublier notre histoire: la dure et violente bataille du Logo de la RB pendant laquelle le Président Nicéphore D. SOGLO a été gazé par les forces de police sous la direction du tristement célèbre commandant aux ordres AZINLO.
4) Nous avons le devoir de mémoire de nous souvenir aussi des honteuses et tristes élections présidentielles de 2001.
Une mascarade électorale à nulle autre pareille, qui a vu notre candidat Nicéphore D. SOGLO se retirer de la course pour permettre la tenue du légendaire match amical du 2ème tour aux fins d’un 2ème mandant de 5 ans sans intérêt évident pour la nation.
5) Nous avons le devoir de mémoire de nous souvenir, qu’en 2002, que c’est grâce à notre intrépidité, notre engagement et la farouche détermination de nos deux leaders Nicéphore Dieudonné SOGLO et Rosine VIEYRA SOGLO que la Renaissance du Bénin a pu organiser son 2eme Congrès ordinaire contre la volonté du pouvoir et de ses sbires.
6) Nous avons le devoir de mémoire de rappeler à notre souvenir; la féroce bataille de la CENA des élections communales et municipales de 2002 contre les ténors du régime de cette période pour empêcher le vol du vote des électeurs et la réalisation de leur vœu de ne pas laisser à
Nicéphore D. SOGLO, la petite chance de devenir même le chef des vidangeurs de la République.
7) Nous avons le devoir de mémoire de rappeler à notre souvenir qu’au lendemain de la victoire de la RB et de l’élection de Nicéphore D. SOGLO déclaré Maire de Cotonou, le régime avait juré urbi et orbi de mettre en œuvre ses relations intérieures et extérieures pour bloquer le Président SOGLO et cela n’a pas raté.
8) Nous avons le devoir de mémoire de ne pas oublier en 2005, l’insidieuse crise qui a failli emporter le Groupe parlementaire RB et la RB. C’était la victoire de la raison sur la passion.
Beaucoup de ceux qui ont mené ces luttes ne sont plus avec nous: certains sont décédés, paix à leurs âmes; d’autres sont à d’autres services.
Avions-nous posé, par une fois, la question de savoir après ces luttes, à quoi ressemble l’état de santé de notre formation politique?
Jusqu’en 1999, notre formation avait le contrôle électoral pour près de 70 % dans les régions du Sud-Bénin: Cotonou, Ouidah, Kpomassè, Abomey-Calavi, Allada, Tori, Toffo, Zogbodomey, . Bohicon, Abomey, Agbangnizou, Djidja Za-Kpota, Covè, Zagnanado, Ouinhi, Savalou, Glazoué, ainsi que dans certaines villes du nord particulièrement à Parakou.
La RB rivalisait d’égal à égal avec d’autres formations politiques dans leurs fiefs.
Avec cet «embonpoint», notre formation politique, la RB, avait successivement réalisé des scores élogieux.
- 21 Députés aux 2ème «Législatives» de 1995,
- 27 Députés aux 3ème «Législatives»de 1999.
Avec ces victoires, la RB aurait pu chercher à prendre le perchoir de l’Assemblée Nationale. Non! Elle a préféré, pour l’équilibre de la gouvernance, donner à ceux-là mêmes qui, trop jaloux de ‘son envergure électorale, chercheront à lui faire la peau, en planifiant, en finançant et en dirigeant de loin les «guérilla» au sein de la RB. C’était le début des crises.
1999 : 1ère crise à la RB menée par BAH, Guy ADJADOHOUN et consorts. Elle va durer jusqu’en 2002.
2005 : 2ème crise à la RB menée par AZANNAï et consorts. Elle va durer jusqu’en 2006.
Ainsi, nos ennemis étaient parvenus à briser les membres à la
RB et réduire son hégémonie.
A partir de 2003, la RB entre dans une période d’affaiblissement:
- 15 Députés aux 4ème l’Législatives» de 2003,
- 08 Députés aux 5ème «Législatives» de 2007, avec des pertes de fiefs Importants comme Ouidah, Kpomassè, Tori, Allada, Toffo, Zogbodomey, Agbangninzou, Djidja, Covè, Zagnanado, Ouinhi.
De la liste des fiefs traditionnels du Parti, il ne reste que
Cotonou, Abomey, Bohicon, Za-Kpota, Abomey-Calavi (en gros Godomey). .
Ce que nos ennemis ont voulu et ont fait de nous. Ceux qui sont nos partenaires aujourd’hui dans les ensembles G4, G13 et Force clé. .
Oui! Avaient-ils voulu nous faire si tant de mal alors que nous ne défendions que la nation croupisse dans une misère infernale, conséquence d’une gestion infamante des affaires publiques.
Oui! Quelles raisons pouvaient justifier cette haine sordide contre un Président de la République qui, au risque de sa vie, a réussi à recapitaliser un pays que les mêmes ont mis à sac.
Oui! Aussi est-il vrai que sans laisser tomber les avatars du passé, on ne pourra pas construire l’avenir. Mais, le mal a été nocif qu’il est très pénible d’oublier tout ça en si peu de temps.
Et nos relations avec le régime du changement qui auraient pu être cousues de fil blanc, ne l’ont pas été. C’est notre gros le regret. Là encore, c’est la manœuvre des ennemis endurcis de la RB.
Nous ne perdons pas espoir et nous ne devons non plus oublier notre histoire et le leitmotiv de nos luttes: le développement de la nation béninoise.
C’est pour toutes ces raisons, que la Renaissance du Bénin décide de faire ces mises au point:
1 - La RB n’a de leçon à recevoir de personne.
2 - La RB a été et est la seule formation politique qui reste dans le collimateur de tous les autres partis politiques.
3 - La RB est et reste un parti démocratique où les questions majeures touchant à la vie du parti sont discutées ouvertement avant toute prise de décision.
4 - La RB, en son temps, n’avait pris conseils de personne pour faire sa déclaration d’appartenance à l’opposition au régime du Président Mathieu KEREKOU.
5 - La RB a, contre tous, assumé cette opposition pendant une bonne dizaine d’années.
6 - La RB est un parti nationaliste engagé dans les luttes de développement, d’équité sociale et de justice.
7 - La RB ne cédera pas aux provocations politiciennes visant à discréditer et à diviser ses dirigeants ainsi que ses militantes et militants à la base.
8 - La RB rejette l’accusation malveillante de trahison alors que c’est elle qui a été tant de fois trahi.
De fallacieux prétextes pour aller à la rivière
« Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage ». C’est ce qu’on peut retenir de la conférence de presse donnée par le porte-parole de la Renaissance du Bénin (Rb), Epiphane Quenum. Personne n’est dupe. Les Soglo, après avoir subi les atrocités du pouvoir du changement, ont dû se rendre à leur bourreau. Les ressources coupées à la mairie de Cotonou qui est la dernière gibecière des Soglo, en disent long. Et, il y avait déjà des signes avant-coureurs de leur transhumance.
Au lieu d’expliquer leur ralliement à Boni Yayi par les questions de subsistances, les Soglo entrent dans des considérations dépassées pour se défendre. C’est vrai que la Rb a reçu des coups de ses alliés d’aujourd’hui. Mais, elle aussi a en donné. Tout cela fait partie du jeu politique. En 1995 lors de la campagne pour les élections législatives, Soglo a fait arrêter les véhicules de Me Adrien Houngbédji à Cotonou. Ce dernier lui a rendu le coup en 1996 au second tour de l’élection présidentielle.
Tous les alliés de la Rb, étant de l’opposition d’alors, ont fait tout leur possible, pour faire partir le président Soglo. C’est une question de logique. Malgré cela, la Rb et le Prd ont eu de bonnes relatives après. Par exemple, en 2001, le Prd a appelé ses militants à voter Soglo. Aujourd’hui, les Soglo rappellent les vieilles histoires, alors que les choses ont évolué. Epiphane Quenum accuse les autres d’avoir participé à la ruine de son parti. Les renaissants doivent s’en prendre à eux-mêmes. Un parti politique créé autour d’une table à manger ne peut subir que ce sort, surtout qu’elle est basée sur l’injustice et la dictature aveugle. Rosine Soglo n’excluait-elle pas les ténors qui s’opposaient à la gestion familiale de la Rb ? Tous ces problèmes ont contribué à sa chute. Et pourtant pour ses intérêts immédiats, la Rb a été membre de l’Add composée de ses ennuis d’hier. Avait-elle oublié tout cela ? Pourquoi elle est allée à Bohicon ? Et pourquoi n’avaient-ils pas sorti tous ces arguments qu’ils nous citent aujourd’hui pour refuser de former le G4 ?
Il ressort de tout cela que les Soglo n’ont de leçon à recevoir de qui que ce soit, et dans le même temps, ils ne peuvent pas jouer aux moralisateurs. C’est à Boni Yayi de voir si ce soutien est sincère. A l’heure actuelle, il est difficile de faire conscience aux renaissants. Pour preuve, un communiqué de la Rb datant du 09 janvier est rendu public le 24 janvier, sous le prétexte que les choses ont évolué. Que les uns et les autres fassent attention aux cris des sirènes.
Jules Yaovi Maoussi