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Bénin: décès de l’artiste Affo Love

Love Affo n’est plus (lire une de ses dernières interviews). L’artiste Love Affo est décédée ce jour dans la matinée. Agée de 30 ans, elle souffrirait d’un mal depuis plusieurs mois. Mais, selon des informations recueillies dans le milieu artistique, elle n’aurait pas été référée tôt dans un service sanitaire, notamment au Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) de Cotonou où elle s’est éteinte.

De son vrai nom, Yvette Kowémaho Affodohouto, Love Affo est originaire d’Aglogbé Adjarra, un petit village de PortoNovo où elle vit le jour le 18 mai 1979. Huitième enfant d’une famille de neuf membres, elle est l’initiatrice d’un mouvement musical appelé « Chokonawa ».

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Tous  coupables !
Un décès de trop. La mort annoncée hier de l’artiste Love Affo est une nouvelle révoltante. Une perte trop lourde pour le pays. Un départ pour l’au-delà qui aurait pu être éviter. Trop d’artistes meurent gratuitement au Bénin. Or, l’artiste n’est normalement pas une personne ordinaire. C’est un ambassadeur de la culture. Un messager pour le pays. Ce qui veut dire que si un artiste tombe malade, cela ne saurait passer inaperçu. Les associations d’artistes doivent être au courant de cela et lui porter leur assistance. Les syndicats corporatistes doivent en être informés et courir à son chevet.

Plus important, le ministre en charge de la culture doit être au parfum de cela. Mais curieusement, dans ce pays, le ministre en charge de la culture a souvent été le dernier à avoir les informations relatives à la vie des artistes. C’est à croire que les individus qui se succèdent à la tête de ce département ministériel n’ont aucune connaissance du contenu de leur mission. Ils préfèrent s’occuper de politique, de choses inutiles, de comment amener les cadres du ministère à devenir des bénis oui oui.
Normalement, un ministre de la culture doit disposer d’un répertoire des artistes du pays. Il doit s’informer au jour le jour de l’évolution de chacun surtout des artistes confirmés. Autant ceux qui sont implantés sur le territoire national comme ceux qui évoluent à l’étranger. Ce qui n’est toujours pas le cas. Le ministre ignore royalement tout des artistes. Il préfère généralement se faire entourer de pseudo-artistes qui sont de véritables arnaqueurs. Ceux-là qui menacent de chanter contre le ministre, le chef de l’Etat ou son gouvernement. Alors, ils sont choyés, chouchoutés, brandis comme les seuls et vrais artistes. Pourtant, ils n’existent que par leur ventre.

Mais Love Affo ne faisait pas partie de cette classe d’artistes Quoi qu’on dise, elle était une valeur. Le simple fait que sa musique cartonne ici et au-delà des frontières nationales lui conférait le titre d’artiste béninoise internationale. Du coup, sa maladie ne devrait pas passer inaperçue. Mieux, elle devrait bénéficier assez tôt de soins particuliers pour être tirée d’affaire. Ce décès de plus aurait pu être évité.

Fortuné Sossa

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Interview: AFFO LOVE, DEPUIS LE BENIN: “Arrêtez de raconter n’importe quoi”

Tout ou presque a été dit sur la maladie de la chanteuse, Affo Love. Mais jusque-là, la concernée n’avait pas vraiment eu l’occasion de s’exprimer sur le mal qui la ronge. Cette semaine, Top Visages, lui en donne l’occasion.

• Allo Affo Love ! C’est Top Visages. On dit quoi ?
– Ça va, ça va. Et chez toi ?
 
• Chez moi, ça va. C’est plutôt pour toi qu’on s’inquiète  à Abidjan ici.
– Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, c’est juste la fatigue. Je faisais des tournées, je ne me reposais pas. Mon médecin m’a dit de me reposer.

•…
– Je ne sais pas pourquoi à Abidjan les gens racontent n’importe quoi sur moi.

• D’accord, mais tu souffres de quoi, au juste ?
– Il paraît qu’il y a des gens qui racontent qu’il y a de l’eau qui sort de mon corps, d’autres disent même que je suis morte etc. C’est juste mon corps, qui est fatigué, rien d’autre. Je suis juste fatiguée alors, je me repose.

• Certains te disent séropositive.
– (Elle marque une pause) Il ne faut pas écouter les racontars. Je te dis que je ne suis pas malade. Je ne suis pas morte, il n’y a pas de l’eau qui sort de mon corps. Tout ça, c’est des conneries.

• Ça fait combien de temps que tu es malade ?
– Ça fait un mois que je suis ici. Avant ça, j’étais en tournée. Je suis allée en Afrique du Sud, au Mali, au Niger etc.
On m’a dit de me reposer, donc je me repose. Je ne fais pas de spectacles. Ici au Bénin, je mange, je dors, c’est tout ce que je fais.

• Comment ta maladie a commencé ?
– Ç’a commencé par mon corps qui chauffait. J’avais perdu l’appétit, j’étais tout le temps fatiguée. Quand je suis allée consulter un médecin, il m’a dit que c’est ma tension qui était trop montée.

• Et au Bénin, tu vis chez qui ?
– Je suis venue chez moi. Je suis chez mes parents pour me reposer.
Je suis chez ma maman et mon papa.

• Après un mois, est-ce qu’il y a du mieux chez toi ?
– J’ai repris mais je suis encore un peu fatiguée alors, je continue de me reposer.

• Tu comptes revenir quand à Abidjan ?
– Je ne sais pas quand est-ce que je vais revenir à Abidjan. Ça dépend de mon docteur.

• …
– Je suis guérie, je me repose. C’est moi-même qui veux me reposer ici. Parce que si j’arrive à Abidjan, il y a les fêtes de fin d’année qui approchent. Je risque d’aller faire des spectacles et rechuter. Pour ne pas prendre de risques, je préfère rester tranquillement ici.

• O. K. Passe-moi ta maman, s’il te plaît (elle donne le téléphone à sa mère)

• Bonjour maman
– La mère : Bonjour

• Toi qui vis avec Affo, comment elle va ?
– La mère : Affo va bien, elle n’a rien. On lui a dit de se reposer, elle se repose. Je suis tous les jours avec elle. Elle prend ses médicaments, elle mange bien, elle se repose.

• Ah bon ?
– La mère : Oui. Le docteur lui a dit d’attendre. Donc pour le moment, elle se repose.

• De quoi elle souffre alors ?
– La mère : En fait, c’est sa tension qui est montée, mais là, ça va…

(Affo Love reprend le téléphone, sans prévenir)

– C’est Affo Love, j’ai repris le téléphone.

• Oui Affo, il se raconte aussi que tu aurais été envoutée.
– Les gens racontent trop de conneries. On ne m’a pas gbassée. Je n’ai rien, on ne m’a pas envoûtée, je ne suis pas morte.{/joso}

• …
{joso}- S’il y a des gens qui veulent des nouvelles, ils n’ont qu’à appeler mon manager (la communication se coupe)

• (Nous la rappelons) Pourquoi tu as coupé le téléphone ? En plus tu m’as l’air assez énervée…
– Non, je n’ai pas coupé. Ça doit être le réseau. Je ne suis pas énervée, c’est parce que je t’explique et tu ne me comprends pas. Tu me reposes les mêmes questions comme si tu ne me croyais pas. C’est normal qu’un homme tombe malade, il y a le palu, il y a plein d’autres maladies. Je ne suis pas une machine, je suis une personne.

• …
– Je me repose. Si je ne me repose pas, je vais rechuter.
Je me soigne pour revenir en force à Abidjan.

• D’accord mais, il y a des jours où tu ne réponds même pas au téléphone…
– Je ne prenais pas mon téléphone, c’est vrai. Ce que je fais, c’est manger et me reposer. Je ne sors pas, je ne fais pas de spectacles. Ici, au Bénin, personne ne sait que je suis là.

• Tu as un message à passer à tes fans ?
– Oui, je veux dire à mes fans de se tranquilliser. Je ne suis pas morte, je ne vais pas mourir tout de suite parce que je suis dans le sang de Jésus. Les gens qui m’ont enterrée, leurs bouches ne peuvent rien me faire. Ils vont mourir avant moi. Je ne suis pas une machine, tout le monde tombe malade. Je suis fatiguée alors, je me repose, c’est tout.
Ces gens qui racontent ces choses sur moi, il faut leur demander où ils prennent leurs nouvelles.{/joso}

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