Influence politique dans le Plateau

F. Abiola Les non-dits de François Abiola
L’actuel ministre de l’Enseignement supérieur était l’invité de l’émission « Questions d’actualité » de la chaîne de télévision Golf Tv, ce dimanche. A cette occasion, il a tenté de démontrer à l’opinion publique nationale qu’il était une force politique dans le Plateau et à Sakété, en particulier.
Il a fait cet exercice avec des chiffres à l’appui. Mais, malheureusement, il a oublié de dire la réalité des choses aux Béninois et surtout au chef de l’Etat.

Le ministre François Abiola, invité dimanche dernier dans l’émission « Qestions d’actualité » sur Golfe Tv, s’est employé à présenter sa situation politique dans sa  région natale, Sakété. Il se trouve que le tableau, plutôt reluisant,  qu’il a peint de son influence politique est loin de refléter les vraies réalités sur le terrain.  Dans un premier temps, il a fait de la récupération politique, en s’appropriant les efforts fournis par ses anciens compagnons au moment où il était avec eux. Les chiffres dont il parlait sont les résultats d’un groupe politique dont il ne fait plus partie aujourd’hui.

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En effet, Aux législatives de 1995, la liste de l’Uds d’Adamou N’Diaye était effectivement en tête à Sakété. C’était le camp de l’actuel maire de Sakété, Raliou Arinloyé, constitué de la plupart des ténors politiques de la localité qui avait réalisé cette prouesse. Ce dernier était très populaire à l’époque, quand bien même il n’était qu’un simple professeur de collège. Il était l’organisateur des marches de soutiens. Pour mémoire, François Abioa était encore en poste à Dakar.

Et, il venait juste rattraper le train en marche. C’est dans cette même lancée que Sakété a voté massivement Nicéphore Soglo, à l’élection présidentielle de 1996, parce que ce dernier  a électrifié cette localité. En 1998, Karimou Rafiatou, François Abiola, Raliou Arinloyé et l’ensemble des forces vives de Sakété sont allés au Madep. C’est ainsi que les consultations électorales successives ont été remportées par le parti de Séfou Fagbohoun. En 2006, c’est le même bloc qui a appelé à voter pour Me Adrien Houngbédji. Au lendemain de ce scrutin, il y a eu une crise au sein du groupe. Karimou Rafiatou et les autres ont créé le Fed, et Abiola est retourné au Madep.

Aux législatives de 2007, l’Add constituée de la Rb toujours en force à Sakété a remporté 3 sièges sur 3 dans la 21ème circonscription électorale. Le contexte dans lequel s’étaient déroulées ces élections en était pour quelque chose. Il fallait voter pour sortir Fagbohoun de prison.

Changement
Un an après, les réalités politiques ont radicalement changé. François Abiola a perdu du terrain. Pour preuve, ses adversaires ont reconquis la mairie de Sakété contre sa liste avec une nette différence. Dans son propre camp, il y a des problèmes aujourd’hui. Les militants du Madep qui le soutenaient, lui ont tourné dos, parce qu’ils lui reprochent d’avoir trahi Fagbohoun pour aller au gouvernement. Par conséquent, le président Boni Yayi est très impopulaire dans la zone aujourd’hui. Beaucoup se sont ralliés au camp du maire Raliou Arinloyé. Il se trouve alors que François Abiola est pratiquement seul contre tous dans son village natal. Dans ces conditions, il se pose la question de savoir ce que ce ministre  peut apporter politiquement au chef de l’Etat.    

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Ce sont là donc des réalités incontestables qui battent en brèche les allégations du ministre au cours de l’émission. S’il est vrai que François Abiola a légitimement besoin de présenter les choses en sa faveur pour mieux se vendre au chef de l’Etat,   il n’en demeure pas moins vrai qu’il n’est pas aussi bien loti politiquement qu’il le laisse entendre. Le devoir de vérité veut donc que les faits soient restitués tels qu’ils sont afin que la lanterne des Béninois soit éclairée, en commençant par Boni Yayi.

Jules Yaovi Maoussi

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