Marche hier contre l’augmentation des prix des boissons

La société sous haute surveillance policière
Les grossistes, semi-grossistes et détaillants et leurs responsables à divers niveaux ont envahi hier les rues de Cotonou pour protester contre l’augmentation des prix des boissons et les dérives de la Société béninoise de brasserie (Sobebra).

Une marche les a conduits au siège de ladite entreprise gardée par des dizaines de policiers armés jusqu’aux dents. A cela, se sont ajoutés les excès de zèle des gardiens de la maison.

La marche des vendeurs des boissons a créé la panique dans les esprits des responsables de la Société béninoise de brasserie (Sobebra) hier. Pour éviter de recevoir les manifestants, des dizaines de policiers fortement armés étaient sur les lieux pour les protéger. Ils ont encerclé les lieux. Tout était barricadé. Même, la presse se forçait pour assurer la couverture médiatique de la manifestation face aux excès de zèle de certains gardiens de cette entreprise.

Ils ont failli briser la caméra d’une chaîne de télévision de la place. Les marcheurs, partis de la place « Lénine » à Akpakpa, ont été bloqués à l’entrée de la Sobebra par les forces de l’ordre. Ils scandaient des slogans hostiles au directeur général adjoint de cette unité de production, Patrick Crouzet, qui, selon leurs déclarations, est la source principale de leur malheur. Ils ont passé plus d’une heure sur les lieux, sans être même reçus par le dernier responsable de la Sobebra.

Au finish, leur motion de protestation a été lue seulement à la presse et aux policiers qui ont pris l’engagement de la transmettre à qui de droit. Déçus de l’attitude des dirigeants de cette entreprise, ils se sont repliés sur le ministère du Commerce où l’accueil a été plus ou moins chaleureux. Ici, les autorités, en absence du ministre en personne, sont sorties pour recevoir la motion des marcheurs.

Griefs contre la Sobebra
Les manifestants exigent le réajustement à la baisse des prix de cession de tous les produits de la Sobebra en accord avec le gouvernement, les consommateurs et leurs associations. Ils réclament également la neutralité et l’impartialité de la Sobebra dans le cadre de son commerce sur toute l’étendue du territoire national, la réouverture et l’approvisionnement correct de tous les magasins régionaux.

Le retrait immédiat du monopole de transport à Cama, la réouverture sans délai des comptes à tous les grossistes injustement suspendus, la suspension de certains articles discriminatoires dans le contrat liant les grossistes à la Sobebra, l’équilibre dans la répartition des produits aux distributeurs agréés, la reprise du dialogue franc et sincère dans le cadre du comité de suivi pour la clarification du statut des mini-dépôts et le respect de tous ses partenaires font partie aussi des revendications des marcheurs d’hier.

Mais surtout, les manifestants exigent le départ du territoire national de Patrick Crouzet pour lui montrer, selon leurs déclarations, que la période coloniale est révolue et le noir n’est plus un sous être à sa botte.

Mise en garde
Les grossistes, semi-grossistes et détaillants mettent en garde les autorités contre le non-respect de leurs revendications. En cas d’entêtement de la Sobebra, ils menacent d’appeler au boycott de la consommation de ses produits, voire la paralysie totale de ses activités dans tout le pays. « Nous prenons à témoin le gouvernement du Bénin, le peuple béninois tout entier et l’opinion internationale », a conclu, leur porte-parole, Jean Ligan.

Jules Yaovi Maoussi

 

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