Fermeture effective des carrières de sable de Sèmè-Podji

Un premier acte concret de l’ère du changement
Après de multiples échecs du gouvernement du président Boni Yayi pour opérer un véritable changement dans le pays, la fermeture réelle des carrières de sable de Sèmè-Podji hier est le premier acte du chef de l’Etat depuis son arrivée au pouvoir en 2006. C’est la résultante d’un combat de longue haleine contre la mafia.

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Incroyable mais vrai ! La décision du gouvernement du président Boni Yayi de fermer les carrières de Sèmè-Podji, qualifiée comme un coup d’épée dans l’eau, est rentrée effectivement en vigueur hier. Aucune activité d’extraction du sable marin n’a été faite. Les camions transportant ce produit naturel n’ont pas circulé. Les autorités étaient hier sur les sites pour constater l’arrêt effectif de l’exploitation du sable marin. Les touristes aussi étaient de la partie pour prendre des vues. Il a été noté que pendant des années, il y a eu de la pagaille sur le terrain.

Beaucoup de Béninois notent avec satisfaction que c’est une première fois, après près de trois ans de gestion des affaires publiques, que le président Boni Yayi et son gouvernement ont résisté à la pression de la mafia dans l’exécution d’une résolution prise en conseil des ministres. Au départ, il était difficile de croire à la bonne foi des autorités compte tenu de la pression qui pesaient sur elles. Le chômage des jeunes exploitants, l’insécurité, la perte de la popularité du chef de l’Etat à Sèmè-Podji, les viols, le vol et autres étaient des arguments développés par les profiteurs des carrières pour dissuader les ministres décidés à aller jusqu’au bout.

Pour ce faire, beaucoup de choses se passaient dans les coulisses pour les endormir. Quand les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont pris la mairie de la localité, plus d’un croyaient au laxisme de l’Etat béninois, puisqu’en réalité les carrières de sable constituaient de véritables enjeux politiques pour les partis en compétition à Sèmè-Podji. D’ailleurs le maire de la localité, Mathias Gbèdan, ayant sucé le jus de cette activité pendant cinq ans au moins, avait fait des pieds et des mains pour faire échec à l’application de la décision du gouvernement. Mis sous pression, il était obligé de faire défection lors d’un débat contradictoire sur une chaîne de télévision de la place. Face à cette situation, il y avait des doutes sur la bonne foi de l’Etat. Quand on se rappelle l’échec du gouvernement dans la lutte contre la vente de l’essence frelatée, la corruption, le clientélisme, la gabegie.

C’était sous la pression populaire que rien de concret n’a été fait dans ces domaines jusqu’à ce jour. La preuve est que le décret inter-ministériel interdisant l’exploitation du sable marin, signé depuis le 22 octobre 2008, n’est rentré en vigueur qu’hier seulement. La date du 04 mars est rentrée dans l’histoire de la commune de Sèmè-Podji.
Toutefois, il y a les conséquences socio-politiques résultant de la fermeture des carrières à gérer par le gouvernement. La plupart des jeunes, contrairement à ce que le maire Gbèdan fait croire à l’opinion publique, sont prêts à sanctionner le président Boni Yayi en 2011, car selon eux, aucune des mesures d’accompagnement annoncée n’est respectée. A cette colère, s’ajoute la réélection controversée de M. Gbédan. Ces données politiques compliquent davantage la situation aux Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans la zone. Le vin est tiré, il ne reste qu’à le boire.

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Jules Yaovi Maoussi

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