La Décomposition
Les dernières semaines ont été très riches en éléments sordides et dégoûtants pour ceux qui considèrent la politique comme un art noble dont le rôle est de construire la Cité. Ils en ont vu et entendu des vertes et des pas mûres.
Certains parmi eux ont du se boucher les narines, se fermer les oreilles et les yeux devant tant de mépris pour cet art, devant tant de mépris pour leurs concitoyens et leurs électeurs, devant tant de mépris pour notre pays et notre continent, le continent noir, le continent négro africain.
Quel mépris pour eux-mêmes, leurs familles et leurs enfants ?
Mis à part quelques journaux et certaines radio télévisions, les commentaires et les appréciations n’ont pas non plus volé haut, très haut devant tant d’immondices, de puanteur, de bêtises, le tout agrémenté de sauces et de chansons à la gloire de Dieu, de Jésus Christ et de Yavé qui les auraient sauvés en les poussant à la transhumance et à la trahison.
Malheureusement, ces nouveaux importuns, ces incommodes et ennuyeux ne sont pas sortis de nulle part. Ils sont les produits de la misère ambiante et de la dégénérescence de la conscience qu’engendre la crise de décomposition de l’état que le colon nous a fabriqué et laissé en place lors de son départ à la veille des indépendances et dont les rafistolages successifs de nos divers technocrates constitutionnalistes n’arrivent pas à en arrêter la faillite. Cette faillite est d’autant plus plausible que le système dont il est le garant chez nous,c'est-à-dire le système de pillage de nos ressources nationales,le système capitaliste,le système de domination impérialiste connaît la crise d’essoufflement la plus grave de son histoire donnant ainsi une gifle et un démenti cinglants à tous les thuriféraires et à tous les laudateurs béats qui, lors de la chute du Mur de Berlin, prophétisaient que le capitalisme est indépassable tout comme si l’humanité tout au long de son histoire n’a pas connu d’autres modes de production et que son histoire devrait s’arrêter à ce stade.
Même les patrons de ce système en prédisent la fin et, paniqués, ils parlent de refonder le capitalisme, tandis que le 25 Septembre les dirigeants de l’Eglise Anglicane qui fournissent les armes idéologiques au système dénonçaient publiquement les «voleurs de banques et pilleurs d’actifs» ; dans le même temps des patrons de la finance et de l’industrie se demandaient si on n’est pas à la veille de la Révolution de 1789.
Pendant ce temps l’élite négro africaine dans ses habitudes de glouton et de plagiaire continue toujours de boire les absurdités de capitalisme indépassable dans, la tasse offerte par le colonisateur du Banania Y’a bon avec du lait UHT ou du lait Nestlé et d’autres ingrédients d’importation agrémentés de tartines au beurre Président et de confitures de groseilles etc…
Mais la crise financière et économique est là, précédée par une crise alimentaire sans précédent. Elle a fait partir dans les fumées de la spéculation plus de 26.000 milliards de dollars US à en croire le journal le Monde du 26 Octobre 2006…soit plus de 2 fois le Produit Intérieur Brut des USA et elle continue de faire plusieurs millions de chômeurs.
Cette crise plonge tous les pays dans la récession avec en tête les USA dont la dette avoisine plus de 1600 milliards de dollars. Et, chose absolument incroyable au regard de la place des PAS des Programmes de réduction de la Pauvreté et de l’Etat 0 qu’ils nous imposent, les états occidentaux eux-mêmes sont en train de renflouer avec des milliards de dollars et d’euros les caisses des banques et entreprises privées. Dans le même temps ils forcent, à coup de corruption contre laquelle ils prétendent lutter, nos états à mettre en place une politique d’Etat 0 par les privatisations et les bradages de nos unités de production, de nos terres les plus fertiles, le tout à coup de conditionnalités, de chantages et de flatteries les plus abjectes sur la Démocratie qui, parce qu’universelle doit avoir un contenu commun et unique sous tous les cieux et dans tous les pays.
Pendant que les travailleurs perdent tous les jours leurs emplois, tous les jours les patrons décuplent leurs émoluments. Ceux des 5 premières banques de Wall Street, ont touché, à titre de rémunérations, 3milliards 100 millions de dollars US les 5 dernières années et ils entendent continuer malgré la grogne de BARACK OBAMA, grogne vertement critiquée par Madame PARISOT, le président du MEDEF.
Les liens entre cette situation mondiale et la politique que pratique le gouvernement du changement dans notre pays sont plus qu’évidents, ce que ne veulent pas voir les politicards et nos braillards de la Société civile fraîchement convertis en prestidigitateurs politiques pompeusement baptisés militants lors des élections présidentielles de 2006 . Leur «Maître à Pensées» (!) vient de nous gratifier d’un chef d’œuvre intitulé « Mon combat pour la parole », ce que Me DJOGBENOU, qui tente de prendre la relève de Roger GBEYONVI dont le discrédit est plus que patent malgré les millions de Fcfa accumulés pendant les quelques mois de son passage au gouvernement de changement, a appuyé dans un discours introductif lors de la cérémonie de lancement du livre à Paris en France,en Europe avant Cotonou au Bénin.
Evidemment à le croire, pendant les dix ans de KEREKOU 2 et 3, la parole était si enchaînée que leurs ONG ne pouvaient tenir de réunions, ne pouvaient écrire toutes sortes d’insanités sur le gouvernement et son chef d’alors sans avoir été le moins du monde inquiétés, que les journalistes étaient poursuivis et embastillés, que des zémidjans ont été tués sans que nous ne connaissions le sort réservé aux auteurs de ces meurtres. Le plus étonnant est que nous ne saurons jamais peut être si c’est 300.000.000 de FCfa comme le dit la rumeur ou plus, ou moins, qui ont servi à ce «formidable» chef d’œuvre de libération de la parole qu’est «Touche pas à ma constitution» qui sous le changement vient d’être touchée dans le sens d’une «monarchisation» de l’exécutif, à en croire Me DJOGBENOU lui même.
Mais ce que nous savons réellement pour l’avoir entendu de sa bouche, c’est que sous le régime précédent on ne trouvait que des mafieux partout, des corrompus dont la plupart se retrouvent d’ailleurs actuellement, et çà peut être qu’il ne le sait pas parce qu’il ne le dit pas, dans le changement et y sont très bien traités, avec tous les honneurs dus à leurs forfaits.
Alors la question que nous, nous posons à notre brillant avocat, professeur de droit de surcroît est de savoir pourquoi ne pas poursuivre dans le cadre de la fameuse campagne contre la corruption ces mafieux que vous connaissez et dont vous parlez jusqu’à Paris sur toutes les chaînes télé radio du monde et ce à l’hôtel Sofitel Arc de Triomphe dont nous aimerions savoir le coût de la location et de la prestation pour le budget d’une ONG comme la vôtre?
Pourquoi acceptez vous alors dans vos rangs des gens dont les noms sont criés sur toutes les chaînes de télé et radios pour faits avérés de corruption et à qui d’ailleurs votre changement fait des promotions ? Autant de questions auxquelles il fallait répondre devant la presse internationale.
A vrai dire toutes ces simagrées, toutes ces orchestrations ne sont nullement le fait du hasard. Elles sont directement le produit des difficultés que connaît l’orientation politique du gouvernement du changement vers l’émergence. Il s’agit d’une politique qui fait la part la plus belle au tout investissement et très peu pour la consommation des ménages malgré la poudre aux yeux électoraliste des micro crédits autour desquels les membres du gouvernement du changement n’arrivent même pas à accorder leurs violons et tout ceci au nom de la réduction de la pauvreté qui demeure toujours un slogan. La caporalisation de l’ORTB est une évidence avec le refus de laisser les forces sociales autres que les FCBE y avoir accès, d’où le refus de tout débat contradictoire qui aboutit à de sempiternelles messes d’explication des plus ennuyeuses de la part des membres du gouvernement. Les explications sur les frais de l’escorte sont des plus confuses ; les reprises des élections locales sur plus de une année pour se donner coûte que coûte une certaine majorité gênent énormément la vie des communes et de leurs administrés ;les décisions de la Cour constitutionnelle qui sont pourtant sans recours et qui dans d’autres circonstances seraient salutaires se retrouvent sans aucune valeur pour les parlementaires du fait de la jurisprudence causée par l’élection de cette même institution. Bien d’autres atteintes aux droits fondamentaux et aux libertés élémentaires sont faites pour étouffer les désaccords et l’opposition déclarée ou non. N’oublions pas que le 1er qui a eu le culot de se déclarer opposant au régime du changement se retrouve embastillé sans que la presse n’en fasse son choux gras et pour cause.
En dépit et surtout à cause de toutes ces entorses et entraves au bon fonctionnement de la vie politique et des institutions, les travailleurs et les populations découvrent de jour en jour la nature du changement qui leur est offert . Bien sûr les échangeurs ont poussé et pousseront certainement encore même là où on en a le moins besoin, mais la pauvreté connaît une plus rapide propagation, les marchés «dorment» comme le disent les commerçants qui ont du maille à partie avec la SOGEMA ; les magasins d’état de facilitation d’accès des populations aux denrées de base se révèlent être des mirages ; les prix flambent malgré un semblant de contrôle que d’ailleurs les IFI refusent ;la gratuité de l’école se révèle un leurre pour beaucoup de parents d’élèves ;les hôpitaux connaissant les pires difficultés d’approvisionnement de matériels, de médicaments de base,alors,les malades s’en remettent à des escrocs qui s’improvisent prophètes,guérisseurs et bien d’autres choses encore .
Le changement a plongé le Bénin dans l’insécurité la plus complète : insécurité alimentaire et nutritionnelle, insécurité sociale et sanitaire, insécurité publique, insécurité juridique et judiciaire, bref une insécurité tout court.
Une question aux censeurs et surtout à Me DJOGBENOU : qu’il nous rafraîchisse la mémoire avec les braquages audacieux, téméraires et scandaleux parce que pleins de «remake» sous les deux derniers quinquénnats ?
Nous ne savons pas s’il voyage par des taxis et si c’est le cas, il verra bien si les 200 francs Cfa ne sont pas devenus 500 francs ; il verra si pour le même nombre de passagers les tarifs n’ont pas augmenté si ce n’est carrément doublé pendant que le prix de l’essence connaît une baisse remarquable.
Au lieu de tenir de tels propos, il ferait mieux de nous expliquer l’inexistence grâce au régime du changement de la mafia de l’essence KPAYO, de nous donner les résultats de la lutte contre la corruption que le changement a promis avec tant de tapages et d’agression médiatique et bien d’autres dégâts qu’on observe de nos jours.
Pendant ce temps les véhicules haut de gamme circulent,les salaires des officiels prennent des proportions énormes ;les weekend, les boîtes de nuit VIP des officiels flambent et crachent des CFA,des Dollars et des Euros au grand dam des gardiens, des garçons de service, des employés et des travailleurs.
Devant tant de mépris pour le peuple, signes patents d’échec en 3 années de gestion, il faut trouver des exutoires, et ceux tout désignés sont les 2 quinquennats du général.
Bien sûr nous ne sommes pas des naïfs et encore moins dupes ; sous les quinquennats passés il y’a eu des affaires et nous ne nous sommes pas gênés pour en parler. Nous ne savons pas si il a lu le discours prononcé par le président du PSD lors de la journée de formation de son parti tout dernièrement. Ce discours accusait les ministres du gouvernement du changement de venir au Parlement avec des caisses de billets de banques pour le débauchage des députés et bien d’autres choses encore…toutes choses inimaginables et invraisemblables.
Normalement les audits commandités avec fracas nous auraient tous édifiés en faisant éclater la vérité et en enlevant l’arbre qui cache la forêt car nous ne sommes pas certains que si ces vérités étaient sues beaucoup de ceux qui aujourd’hui glosent dans le pays et surtout le font dans le décor de la mouvance présidentielle et des FCBE oseraient lever les yeux au ciel et chanter la gloire de YAVE et de Jésus Christ. Le rôle de la Société civile est d’exiger la publication de ces résultats; malheureusement elle en est incapable vu qu’elle n’est qu’une nébuleuse fourre tout servant de paravent et d’antichambre aux promotions politiques.
C’est dans ce traquenard que se sont laissé tomber beaucoup de politiciens qui étaient autour du général et qui juraient leur fidélité à toute épreuve .Une dernière fournée vient de se faire signaler. Des barons qui nous faisaient croire que, en plus de la personne du général, c’est à ses conceptions de la politique, ses convictions qui étaient les leurs et surtout à son programme politique dont Construire le Bénin du Futur qu’il faisait confiance. Très dévoués et très zélés à l’époque, la plupart ont connu des promotions des plus fulgurantes par la soumission et la dévotion totales qu’ils étalaient à tout vent. Même des membres du «noyau dur pour la révision de la constitution» se retrouvent dans ce mélange.
Que c’est gênant de voir leur spectacle de 5ème roue du carrosse, insensibles qu’ils sont aux injures et aux quolibets dont ils sont l’objet et incapables de récuser certaines de ces accusations parce que fantaisistes.
Quel drôle de démarche en ce moment précis ?
Quelle leçon donnent ils au peuple et aux générations montantes ?
Quel modèle leur montrent ils ?
Ne les enfoncent ils pas dans leur opinion qui serait que la Politique ne saurait avoir ni Morale, ni Ethique, et que c’est tout pour le Profit personnel et rien et tant pis pour le pays ?
Pour nous en politique il y’a bel et bien une Morale et une Ethique. Evidemment leur morale n’est pas la nôtre et leur éthique n’est pas la nôtre non plus.
Notre Morale à nous se fonde sur la clarté de la vérité et non sur les mensonges qui peuvent servir pendant un moment à sauver certaines autorités mais ne peuvent jamais éduquer les populations. Bien au contraire ces mensonges brouillent la conscience des populations et, précisément, c’est l’objectif de ces autorités. Notre Ethique à nous se fonde sur un primat, le primat de la relation d’homme à homme qui conjugué avec les 3 valeurs du triptyque qui fondent la culture négro africaine, en recouvre au moins 2 que sont la Solidarité et la Rigueur, valeurs que fuient les intellectuels négro africains modernes pour aller se réfugier dans l’individualisme ravageur d’importation actuellement en vogue et dont ils en sont les propagateurs refusant ainsi de parvenir à l’identité de Mêjome, qui chez nous est un appel à la réalisation d’un idéal,un effort pour atteindre un certain niveau de mise en application des valeurs, de nos valeurs, c'est-à-dire, les valeurs négro africaines.
Le PTD, notre organisation a combattu dès sa naissance le régime du PRPB mis en place quelques années après le coup d’état du 26 Octobre 1972. Nous caractérisions cela non pas de fascisme mais d’un système dictatorial mis en place par une fraction de la petite bourgeoisie intellectuelle nationaliste dont la LNJP, le FACEEN, une partie de l’UGEED, la bureaucratie syndicale de l’UNSTD après son éviction de la direction légitime et une partie de la hiérarchie militaire.
Leur projet était de se structurer en bourgeoisie nationale autour d’un chef militaire, le colonel Mathieu KEREKOU.
Nous avons férocement combattu ce système et de nos camarades ont connu les sévices et la torture dans les camps de concentrations; certains en sont morts et c’est le lieu une fois de plus de leur rendre hommage.
Puis il y’a eu la Conférence Nationale avec son Consensus qui libéra la parole et les libertés fondamentales qui dans les faits, étaient déjà libérées le 11 Décembre 1989 par la gigantesque manifestation des travailleurs et du peuple et non pas par «Touche pas à ma constitution» et encore moins par un certain «Mon combat pour la parole». Depuis, les luttes incessantes des travailleurs et des populations n’ont pas permis à nouveau la caporalisation de la parole malgré les diverses tentatives dont celles qui sont faites actuellement.
En 1996 le PTD membre fondateur de l’ADEMA avait soutenu le général KEREKOU dans le cadre des discussions qu’il y’avait eues entre le général candidat et ce front au 2ème tour des élections présidentielles. L’ADEMA, nous savons ce que certains de ses dirigeants en ont fait et nous en avons tiré les leçons en son temps. Aux élections présidentielles de 2001 le PTD décida de soutenir une fois de plus le candidat Mathieu KEREKOU et de faire directement campagne pour lui dès le 1er tour dans le cadre de son programme «Construire le Bénin du Futur».
Le Programme du Général n’est pas le nôtre mais certaines parties de ce projet recoupaient le nôtre et c’est sans mettre notre programme dans la poche que, en tant que organisation politique indépendante nous avons décidé de voter pour le général candidat et de faire directement campagne pour lui. Un point de ces recoupements mérite d’être éclairci ; il s’agit de la position du général face aux problèmes sociaux des travailleurs et des populations en général et de son approche quant aux privations imposées par les PAS et les IFI. Pour les travailleurs nous leur laissons le soin d’apprécier ; du reste certains l’ont déjà fait.
Le point le plus discuté est l’affaire SONACOP dans le cadre de la politique des privatisations des PAS. Le PTD est contre et résolument contre toute privatisation surtout celle des secteurs stratégiques nationaux. Aussi, sans entrer dans des débats inutiles et des déclarations intempestives faites à Paris par le représentant de la société civile porte parole du ministre écrivain, nous lui disons que nous avons eu en son temps à apprécier la cession de la SONACOP à un homme d’affaires national et non à des consortiums étrangers comme le souhaitaient peut être la société civile et certains hommes politiques. Nonobstant la manière dont la transaction s’est faite et qui effectivement doit susciter des discussions et beaucoup de questionnements, encore qu’il faille savoir ce qu’est réellement la politique de chantage, des privatisation,de bradage de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International et de leurs conditionnalités d’accès au crédit international au titre des fameuses réformes structurelles dont on nous bassine les oreilles depuis la Conférence Nationale ,nous avions approuvé cette approche de cession à un national dans le cadre d’une politique de construction d’un CAPITAL PRIVE NATIONAL à défaut de l’Etat puisque pour les bailleurs de fonds,nos états qui n’ont même pas encore commencé de jouer leur rôle régalien doivent disparaître au profit du secteur privé entendez les sociétés étrangères,leurs sociétés. Malheureusement ce schéma de cession à un privé national n’a pas fonctionné ; il a fait fiasco et là, c’est la caractéristique propre, la plaie de bon nombre de nos compatriotes : l’absence de Patriotisme et de Conscience Nationale. On a là des comportements totalement contraires à ceux qu’on observe chez les hommes d’affaires des pays réellement émergents dont surtout ceux des Dragons d’Asie.
Et à propos de cette cession nous prierons les pourfendeurs de consulter les documents y afférents et surtout les signatures des ministres concernés. Pour leur faciliter la tâche nous leur rappelons que l’honorable Candide AZANAÏ avait agité pendant longtemps ses documents.
Nous ne regrettons pas ce soutien et ne sommes pas disposés à laisser dire n’importe quoi par n’importe qui sans réagir à notre manière et avec nos moyens limités .Aujourd’hui la Sonacop est revenue dans le giron de l’état ;nous applaudissons et ne pouvons que nous réjouir mais notre joie n’est pas aussi naïve que ce qu’exprime le Président de Transparency International Bénin dans son article publié dans Nouvelle Tribune du 29 Janvier 2008 sous le titre «Dossier Sonacop» parce que, nous, nous sommes inquiets devant la concurrence rude et biaisée non seulement du KPAYO mais aussi et surtout des sociétés pétrolières étrangères.
Que ceux qui veulent aller à la soupe à tout prix et sur la base de n’importe quel programme se laissent couvrir d’opprobres ; nous, nous sommes fiers d’avoir soutenu le général à notre manière sans avoir jamais exigé aucune contre partie parce que nous estimions que c’était bon pour le pays. Nous ne sommes pas des dogmatiques et ne pensons pas avoir coûte que coûte raison ;nous sommes prêts à discuter de ceci avec n’importe qui mais à condition que les débats soient sains,constructifs et non pleins de supputations,d’arguties et de contre vérités.
Le PTD, mon parti et son secrétaire général que je suis, ont participé à l’élection du général sans rien exiger et en ayant même refusé parce qu’il faut que, à quelque prix que ce soit, nous préservions notre indépendance d’analyse et d’action. Par ce soutien nous sommes quelque part comptables du bilan de ces 2 quinquénats et nous assumons. Nous assumons d’autant plus que même si ce n’est pas ce que nous, nous voulons pour notre pays et les travailleurs, le bilan n’est pas tout négatif comme certains irresponsables veulent nous le faire croire ; il y’a des points positifs ne seraient ce que la quiétude des concitoyens et une certaine garantie quant à leur sécurité et la paix sociale.
Le braquage dans les alentours du palais présidentiel, les 2 « remake » de DANTOKPA, grand marché international et bien d’autres bavures nous forcent à faire des comparaisons.
Et puis il y’a la réaction de Mr Adrien AHANHANZO GLELE. Nous avouons n’avoir rien compris des comparaisons faites entre KONDO et KEREKOU ; peut être que mes connaissances historiques étant très limitées, l’auteur de cette littérature, prince de surcroît pourrait nous instruire d’avantage.
Pour ce qui est de ses réactions face aux critiques de Modeste KEREKOU, je pense que pour des débats sains et constructifs, nous avons tout à gagner en procédant à des analyses froides, objectives, débarrassées de tout subjectivisme. Mr Adrien AHANHANZO a souffert pendant des années d’incarcération faites de supplices et de tortures physiques et morales sous le régime du PRPB ; cela laisse des traces indélébiles et beaucoup d’amertume ; nous le comprenons et comprenons sa douleur avec laquelle nous compatissons ; mais en même temps nous lui disons qu’il s’agit d’un système que nous avons tous combattu du moins pour ce qui nous concerne ; ce qui n’absout nullement les injustices et ne saurait refuser les critiques surtout vis à vis de cette période de notre histoire,de ses partisans et de son chef.
Aussi nous lui disons : oui, le devoir de mémoire est obligatoire et indispensable, parce que, l’ensevelissement de la mémoire pour tout peuple est un naufrage supplémentaire car c’est la mémoire qui fait l’histoire des peuples et des hommes.
Malheureusement, nous ne voyons pas l’aspect éducatif de sa réaction face à l’histoire qu’il évoque. Bien au contraire son article ne vient que tout brouiller et ne permet nullement une analyse qui nous permette d’aller de l’avant. C’est dommage qu’il soit coutumier du fait. Et c’est d’autant plus dommage qu’il appartient à cette génération d’intellectuels négro africains très, très,très brillants comme le Professeur Albert TEVOYEDJRE et bien d’autres, mais qui, malheureusement,tout en prônant de manière incantatoire et superficielle le développement du continent noir se sont contentés sans d’ailleurs jamais réussir, de se mouler à travers des discours et des subterfuges trompeurs dans la culture du colonisateur,et ainsi,ils n’ont jamais pu s’élever à la hauteur de militants comme Louis HOUKANRIN, Marc TOVALOU QUENUM, OSENDE AFANA et bien d’autres…. ; ils n’ont jamais pu être des Intellectuels militants .
Quel gâchis et quelle perte pour notre continent, le continent négro africain, mais surtout quelle absence de modèle pour les générations suivantes.
Aujourd’hui on assiste du fait du gouvernement du changement à la déconstruction du sentiment national très labile et très frustre qui existe chez nos concitoyens ; on assiste dans le même temps à la décomposition des forces sociales nationales avec une recomposition sur des bases totalement dangereuses faites de transhumances «sauvées par YAVE», de vols bénis, d’interdictions de manifestations en faveur de certains, des difficultés de l’état à expliquer clairement la destination de certaines recettes, de prises de décisions improvisées et irréalistes, de promesses non tenues, bref de l’incapacité de l’état du changement de se mettre en première ligne dans l’orientation et la bonne gestion de ces mutations afin d’ éviter des dérapages dangereux pour notre pays. Alors tous les ingrédients se rassemblent pour nous ramener 20 ans en arrière.
Tout cela la nébuleuse fourre tout de société civile n’en a cure ; elle préfère être de service pour pouvoir grappiller quelques promotions le tout dans un vacarme qui ne trompe. Aussi nous la laissons méditer cette pensée de Horace, pensée qui date de l’an 139 avant notre ère : «Parturiunt montes ; nascetur ridiculus mus» (Les montagnes sont en travail ; il en naîtra un rat ridicule).
Que tout ceci est triste, et bien triste pour notre démocratie tant vantée et tant adulée par les bailleurs de fonds. Que c’est dommage. / .
Armand Nestor ELISHA
Ancien député.
96 20 45 88
Abréviations :
-LNJP : Ligue Nationale de la Jeunesse Patriotique
-FACEEN : Front d’Action des élèves et Etudiants du Nord
-UGEED : Union Générale des Elèves et Etudiants du Dahomey
-UNSTD : Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Dahomey.
-PTD : Parti pour le Travail et la Démocratie.
-IFI : Institutions Financières Internationales.
-ADEMA :Front pour une Alternative démocratique en Afrique. Elle regroupait : l’ADP, le MAP, l’UDFP, le PSD, le PTD.
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