Opinion

Les populations de Savalou peuvent enfin pousser un ouf de soulagement et pour cause

Oui ! Les populations de Savalou peuvent, enfin, pousser un ouf de soulagement, parce que, dans son brillant point de presse publié à grands renforts de diffusions et de rediffusions sur les antennes de la télévision nationale par «l’O.R.T.B» du 19 au 23 Mars 2009, son Excellence Monsieur le Ministre de la Justice , Garde des Sceaux, Porte parole du Gouvernement, Victor TOKPANOU…

(…) pour justifier aux journalistes les raisons pour lesquels le Gouvernement du Docteur Boni YAYI a décidé, maintenant seulement, de sortir du tiroir, de dépoussiérer et d’appliquer la loi sur le financement des Partis politiques, loi votée depuis déjà près de huit (8) ans, a fondé son argumentaire sur le principe démocratique suivant, énoncé et précisé par lui, à savoir :
« C’est à l’application qu’on se rend compte des insuffisances d’une loi »
Et, plus loin, l’éminent juriste, brillant avocat de l’action gouvernementale, répète le même principe ainsi qu’il suit, François RABELAIS nous ayant enseigné, en effet, que le répétions était pédagogique :
« Il fallait commencer par mettre en application cette loi afin de nous rendre compte de ses insuffisances ! »

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J’admire le ton impératif et catégorique de cette dernière formulation de la même vérité par notre Ministre de la Justice.

Si c’est maintenant seulement que le gouvernement du Docteur Boni YAYI vient de découvrir la pertinence impérative de ce principe démocratique d’un Etat de Droit, principe sans le respect strict duquel il serait loisible à tout Chef de Gouvernement de ne mettre en application que les lois qui servent ses intérêts politiques du moment, et de mettre les autres sous le boisseau, jusqu’aux calendes grecques, alors, la Nation entière doit se réjouir du progrès fait dans ce domaine par ce Gouvernement depuis la date du 21 Novembre 2008 où les populations de Savalou ont crié haut et clairement la prééminence intangible de ce PRINCIPE, à la délégation de la Commission ADJAHO Richard, chargée d’élaborer un Projet de Découpage Territorial « plus ambitieux ».

Savalou s’en félicite. Savalou est maintenant en droit d’espérer que le Gouvernement Boni YAYI,, S’il est conséquent, et nous croyons fermement qu’il l’est, doit courageusement se laisser guider par ce principe démocratique pour l’application diligente de la loi votée et ratifiée sur le Découpage territorial administratif en République du BENIN et cela, sur la seule base du très bon et impartial travail technique fait par le Ministre Issa Démolé MOKO et l’équipe de son Ministère. C’est bien ce que nous enseigne aujourd’hui le Ministre de la Justice Victor TOKPANOU, en sa qualité de Porte parole du Gouvernement Boni YAYI. Si ce n’était pas le cas, alors, nous serions dangereusement en présence d’un Gouvernement aux PRINCIPES administratifs à géométrie variable. Et les citoyens que nous sommes n’auraient plus de repères fiables pour guider et fonder leurs pensées politiques, pour parler le même langage dans la gestion de la chose publique. Puisse Dieu nous en garder !

Nous souhaitons que certains ténors de la Commission ADJAHO qui, dans leurs tournées d’explication des résultats de leurs travaux, avaient le profil bien bas devant les populations indignées, cessent enfin de nous rebattre les oreilles par des comparaisons de notre Pays, la République du BENIN, avec d’autres Pays de la Sous  région Africaine, où le même saucissonnage du paysage administratif territorial n’a été opéré que pour créer de nombreux micro  départements à la tête desquels le chef de L’ÉTAT a placé rien que des Préfets natifs de son aire culturelle, pour mieux asseoir et pérenniser sa dictature tribaliste.
Le BENIN est le ‘BENIN, et rien d’autre! Et qu’on cesse de le soumettre à des comparaisons pour le moins, outrageantes ! Nous avons assez des mimétismes simiesques!
 

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Mesdames et Messieurs de la Commission ADJAHO

Où étiez vous pendant la tenue des Etats généraux sur la Réforme de l’Administration territoriale, à Cotonou, du 07 au 10 janvier 1993 ? A cette grande rencontre démocratique décidée par le Gouvernement d’alors, organisée et dirigée par le Ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation et de l’Administration territoriale, avec à sa tête son Excellence le Ministre ADJAHO Richard le même !vous étiez presque tous présents, voire parties prenantes. Vous avez activement participé aux prises de toutes les décisions de cette haute instance où notre Peuple souverain s’est librement exprimé. Et là, ce Peuple a décidé en matière de Déconcentration de l’Administration territoriale, de passer de Six Départements existants à Douze départements. Du simple au double ! Il a aussi défini les critères de désignation des chefs lieux des nouveaux Départements.

Vous aviez alors bien joué votre rôle historique de personnes ressources à cette rencontre non moins historique. Mieux, vous avez été défendre ce dossier devant notre Assemblée Nationale qui, sur la foi de vos avis éclairés, a voté la loi n’97 028 du 15 Janvier 1999, portant organisation de l’Administration territoriale en République du BENIN. Soyez en félicités!

Mais là où nos populations vigilantes ne vous suivent plus, c’est que, dix ans seulement après tous ces actes méritoires de votre part, en tant que cadres intellectuels, ressources précieuses de la Nation , vous ayez accepté, aussi allégrement, d’oublier tous ces rôles éminents et historiques que vous aviez Joué aux côtés de notre vaillant Peuple; vous ayez accepté, aussi vite, de déclarer caducs tous vos argumentaires au niveau des Etats Généraux comme au niveau de l’Assemblée Nationale pour, finalement, aider le Président Boni YAYI à fouler aux pieds une loi ratifiée quel, pour des raisons électoralistes ou ethnocentristes, les uns, après les autres, se refusent à mettre en application. Vous l’avez aidé à déclarer caduque, inopérante et dépassée cette loi, au motif qu’elle n’était pas assez « ambitieuse ». Et si cela était vrai, à qui en reviendrait la faute, si ce n’est à vous, les mêmes personnes ressources qui ont éclairé les Etats généraux et l’Assemblée Nationale, il y a seulement « DIX ANS ».Même si les vingt cadres qui constituent votre Commission étaient tous des Docteurs et des Agrégés,, vous ne pourriez jamais vous prévaloir de la représentativité démocratique reconnue aux Etats généraux et à l’Assemblée Nationale. Et c’est cela qui compte le plus dans un Etat démocratique et de droit. Nous ne sommes pas dans une ARISTOCRATIE! Cela doit être clair!

En exécution de la mission assignée à votre Commission, vous avez fait un Projet de Découpage territorial qui porte le nombre de Départements et de Préfectures de Six (06) à vingt et un (21). Ce bond quantitatif du simple au quadruple, ou presque, avec toutes ses implications en services déconcentrés, en infrastructures appropriées, en ressources humaines compétentes et consciencieuses, et avec toutes ses incidences financières sur le BUDGET de notre ETAT, est cela la caractéristique du découpage territorial «plus ambitieux » ? Au vrai, cela tient beaucoup plus d’un découpage territorial prétentieux, teinté d’une coloration fortement ethnocentriste ; tant il est vrai qu’il s’agit là d’une affaire de souveraineté nationale et qui, pour sa réalisation et sa pérennisation, ne doit, a priori, compter sur aucun financement extérieur. Notre BUDGET national, dans son état actuel, rempli t il les conditions nécessaires pour supporter honorablement le poids de ces dépenses de souveraineté sans tendre la main à l’aide extérieure, pour l’essentiel et de façon pérenne ? Voilà les questions de fond et de dignité nationale qui ne sauraient souffrir d’improvisations, de conjectures, d’approximations hasardeuses et d’éléphants blancs à léguer aux Gouvernements qui viendront aprè s le sien..

Ainsi donc, mesdames et messieurs de la Commission ADJAHO pour «un Découpage territorial plus ambitieux », ce que vous auriez dû conseiller au Président Boni YAYI à l’issue de vos travaux, c’est ce que son Excellence Monsieur Victor TOKPANOU, Ministre de la Justice du même gouvernement Boni YAYI, nous a éloquemment enseigné et recommandé dans son point de presse en date du 19 Mars 2009, savoir :

Il faut commencer par mettre en application une loi afin de se rendre compte de ses insuffisances.
Dès cet instant, il doit être maintenant patent et clair, pour les uns et pour les autres, que ce qui peut permettre de déclarer une loi « dépassée » ce n est pas le temps perdu durant sa non application, mais bien plutôt, l’importance des insuffisances révélées pendant son application, si bref soit il, le temps de cette application.
A bon entendeur, salut!
Fait à Savalou, le 24 Mars 2009
 
TONAKPON Gratien
CAPO CHICHI

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