Opinion d’O. B. Quenum

esquisse d'un portrait en pied de Mr T. B. Yayi, président de la république
J’ai entrepris de présenter de lui un portrait en pied en utilisant les articles archivés provenus non seulement des journaux africains, mais de la presse étrangères aussi. Du coup d’Etat militaire du 26 octobre 1972 qui porta au pouvoir le commandant Mathieu Kérékou, jusqu’à la grève illimitée de 1989, qui, officiellement, a sonné le glas du marxisme-léninisme ;

au gouvernement de Nicéphore Dieudonné Soglo succéda celui du nouveau Kérékou, de 1996 à 2006, l’ensemble de ses règnes occupe 871 coupures de presse dans mes archives. Ce n’était qu’à partir d’avril  2007 que j’ai commencé de m’intéresser aux méthodes progressivement préoccupantes du président Thomas Boni Yayi, précisément parce qu’au lieu de ya yi qu’Albert Tévoédjrè avait péroré, elles s’avéraient ya wa. 347 coupures de presse d’avril 2007 à mars 2009 ; ce serait une lapalissade que d’en inférer : Record largement battu.

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Au nombre des réalités de notre pays que le nouveau chef d’Etat ne comprend pas et ne comprendra jamais, je voudrais en souligner quelques-unes : tant par sa topographie que par la diversité des composantes de sa population et des langues maternelles, le Bénin -comme le Dahomey qu’il était- a des caractéristiques discernables dans le tissu de l’histoire, les pratiques religieuses, les manifestations initiatiques, les trames de la culture, de l’art, voire dans les approches amoureuses ; le chercheur, qu’il soit ou n’est pas aussi un romancier perspicace qui aura su distinguer ces réalités en en observant les acteurs, les décrit avec assez de pertinence afin que s’y reconnaissent les natifs de la région topographiquement concernée ; c’est dire que considérer le Bénin comme une nation centralisée sur laquelle un président retors déciderait de faire main basse est autant une faute, qu’une politique de béotien : le Bénin est un pays centrifuge ; la méconnaissance des spécificités de ces peuples le rend ingouvernable par tout chef d’Etat tenté d’y introduire des idéologies inappropriées ou de faire n’importe quoi en s’imposant par des méthodes relevant du mépris des droits de l’homme et de la dictature.

Le manque d’expérience politique aurait pu ne pas être un grand handicap pour le président Boni Yayi : c’est l’absence de flair et de tact, l’obstination dans l’erreur, les ruses enfantines, le mépris pour les peuples qu’il voudrait conquérir en achetant leur conscience qui sont à la source de nombre de ses ennuis.

C’est son droit absolu que d’avoir une croyance religieuse ou d’adhérer à une organisation philosophique ;mais dès lors que le serment prêté conformément à la Constitution stipule aussi le respect des religions traditionnelles, la Constitution exige que le chef de l’Etat ne fasse pas de distinguo ; le portrait en pied de sa personnalité que voici est fait avec des éléments provenus du terrain objectif qu’aucun Béninois n’ignore.

I Fête du vodoun: Boni Yayi a driblé les religieux traditionnels.
12 janvier 2009 – 24 HEURES
 
 « […] depuis sa prise de pouvoir en 2006, Boni Yayi n’a jamais soutenu les chefs religieux traditionnels en honorant de sa présence les manifestations officielles de ce culte relégué au rang d’idolâtrie. Son absence remarquable à Abomey samedi dernier dans le cadre de la célébration de la fête du vodoun est la preuve que la Haute Autorité ne considère pas comme la Constitution l’exige le culte ancestral. Alors que dans sa prestation de serment le 06 avril 2006 à l’Assemblée nationale il a juré au nom de Dieu et des mânes des ancêtres. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, après s’être conformé à cette obligation constitutionnelle, le locataire de la Marina n’a jamais accordé la moindre importance aux manifestations officielles des vodounons et vodouïsants, en dehors des dons en numéraires et les rares audiences qu’il leur accorde au Palais de la République. Les confidences qu’il a faites à Dah Aligbonon dans le cadre du 10 janvier ne sont que des illusions pour tromper la vigilance des dignitaires du culte vodoun pour la perspective de 2011. […] Le Bénin est un Etat laïc. Tous ceux qui seront choisis par le peuple pour des fonctions d’Etat se doivent d’accompagner toutes les religions pratiquées au Bénin. Le chef de l’Etat n’est pas seulement le président des évangélistes, mais le président de tous les Béninois, sinon pourquoi avoir accepté de prendre les destinées du pays si tant est qu’il se méfie des pratiques ancestrales ?. On a souvent remarqué sa présence aux côtés des évangélistes à l’occasion de telle ou telle manifestation.

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Et pourquoi s’illustre-t-il dans la politique de la chaise vide lors des réjouissances des vodounons ? La bonne démarche aurait été qu’il soutienne matériellement, financièrement et physiquement toutes les religions présentes au Bénin sans distinction aucune. »

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 II
Le président de la République évite la religion vodún en dribblant les adeptes ; il n’a certainement pas lu Autobiographie de Kwame Nkrumah qui ne méprisait pas les religions traditionnelles du Ghana ;lors d’un séjour  à Ifé, j’ai vu un général de l’armé nigeriane se mettre à plat ventre devant Ooni, représentant d’Oduduwa, le premier roi d'Ifé, compagnon des dieux.
L’entretien d’El Hadj Alassane Yaro paru dans le quotidien béninois LEMATINAL, en dénotant la goujaterie du chef de l’État, accentue les traits de la peinture que j’essaye de brosser ; voici une longue synthèse de cet entretien.
3 mars 2009 – LEMATINAL.  El-Hadj Alassane Yaro parle de ses griefs contre Yayi. Entretien réalisé par Allégresse Sassé.
Journal : Doyen Yaro […] de quoi s’agit-il au juste ?
El-Hadj Alassane Yaro : «  […] Le peuple Béninois est un peuple de tradition morale. Nous sommes les premiers en Afrique de l’Ouest à asseoir un climat de politique apaisée la démocratie. Nous avons été cités comme point de mire de l’ère démocratique. Un exemple en Afrique de processus démocratique. Oui tout ne s’est pas passé sans un minimum de respect de notre être que nous sommes. J’ai peur aujourd’hui que mon pays descende de son piédestal de pionnier pour être relégué au rang des peuples sans boussoles, aveugles, immorales.
Mais ce que vous dites m’amène à vous demander quel est votre bord politique.
El-Hadj Alassane Yaro : «  Je préfère une mise au point pour répondre à votre question et vous permettre de comprendre ma démarche. J’ai participé à un pouvoir politique, le pouvoir Kérékou dont je suis un produit de sa politique. Je ne regrette pas ce que j’ai fait avec le pouvoir défunt. [….]parce qu’il m’a toujours reconnu mon honneur ma valeur d’homme, d’être humain. Ceci ne m’empêche pas d’aider tout pouvoir qui veut faire avancer mon pays et respecter le bon fonctionnement de nos institutions, de notre démocratie. Le Président Kérékou, plusieurs fois avec ses autres collègues anciens Présidents ont cherché à aider. Yayi Boni mais qu’est-ce que l’on remarque ? Le Président Yayi Boni n’aime pas écouter, même s’il fait semblant de vous suivre.

 A vous entendre, je me vois obliger de demander si vous soutenez le Président Yayi Boni dans sa politique de Changement ? Avec quel parti ?
El-Hadj Alassane Yaro : « Quelle organisation politique peut-elle aujourd’hui se démarquer de la victoire du Président en 2006 ? Yayi Boni a été presque plébiscité pour venir au pouvoir. Il était le fruit de la volonté de tout un peuple pour l’alternance au pouvoir. Elu à 75 % des voix de ce pays, vous convenez avec moi dès lors qu’il n’est pas le Président exclusif d’une frange de Béninois. C’est tout le peuple et toute la flore politique du pays qui l’ont élu. Il devrait dès lors compter sur le soutien de tout le monde. Le mien ne s’est pas fait attendre et ceci pour plusieurs raisons. Premièrement, je le considère comme un frère et ami. Je l’ai rencontré pour la première fois en son domicile à Cotonou […]Il était encore à la Boad à Lomé. […]La seconde fois c’était en mai 2005 à l’occasion des cérémonies de notre investiture à Ouassa Péhunco, le Roi de Ouassa et moi son Ministre dignitaire. Il était arrivé de Lomé nous assister. La troisième raison c’est à l’occasion du décès de mon épouse en Septembre 2005 à Djougou. Le jour de la huitaine il m’a envoyé un message de condoléance avec une enveloppe de 100.000 Fcfa par quelqu’un que je n’ai pas reçu jusqu’à ce jour de vendredi 27 février 2009.[…] C’est aussi ça le problème des collaborateurs des responsables politiques. Au regard de tout ceci, dès son arrivée au pouvoir j’ai fait paraître plusieurs articles dans les journaux pour toucher la conscience de mes compatriotes. Je n’ai pas manqué d’apporter ma contribution à ma manière pour aider le Président dans la résolution de certains conflits royaux, par exemple à Abomey et aussi Parakou où le trône souffre toujours de manque de propriétaire. Tout ceci dans une certaine discrétion positive que le Président Yayi Boni lui-même a reconnu publiquement lors d’une audience avec les responsables des populations de la commune de Djougou, rois, notables, Imams et cadres le mardi 23 Décembre 2008 au Palais de la République.. Il disait ce jour que je faisais tout ceci sans jamais venir lui demander un franc. Alors il a devant tout ce monde demandé à me recevoir le lendemain à 10 H au Palais. Le lendemain à 10 H j’étais au Palais pour me retrouver avec les excuses du Président par son secrétariat particulier parce que le Président devrait être en conseil des Ministres. Voilà donc le comportement qu’on reproche à notre père de la nation, et ce n’était pas le seul cas avec moi. La première fois c’était le mercredi 13 mars 2007 le jour de la huitaine du feu père du ministre Toléba à Djougou, où en me saluant et ceci devant tout le monde a demandé qu’on se voit très urgemment, on était à la veille des élections législatives, le jour même du démarrage de la compagne. Le lendemain matin très tôt j’ai quitté Djougou à 7 heures pour Parakou où je suis arrivé à 9 H alors qu’il venait de prendre son avion pour Kandi. La seconde fois c’était à la veille de notre voyage sur Djougou dans le cadre des obsèques de notre frère feu BIO Gaston, ce jour là il avait reçu en audience les cadres de Djougou résidents à Cotonou et ceux venus de Djougou. A la fin de l’audience en nous saluant pour un au revoir il disait encore devant tout le monde ceci : Doyen vous allez à Djougou demain. A notre retour, voyez le ministre ou le Protocole pour que je vous reçoive. Comment un Président Chef de l’Etat peut- il appeler lui-même une personne, un ancien et sage, plus âgé que lui, une, deux et trois fois de suite sans le recevoir ? Dans notre coutume dans le septentrion cela ne se fait pas, surtout quand il s’agit de quelqu’un qui toute sa vie professionnelle de 1964 à sa retraite a travaillé avec presque tous les anciens Présidents de ce pays le Dahomey hier et Bénin aujourd’hui et tous les Ministres de ces Présidents : de Sourou Migan Akpiti ; Maga, Ahomadégbé, Congacou Général Soglo jusqu’à Zinsou, Kérékou et aujourd’hui Yayi Boni. J’ai vu comment tous ces Présidents sont montés au pouvoir et comment ils sont descendus c’est ça la vérité. Quand-même ! Ce n’est pas parce qu’on ne crie pas politique et changement en désordre sur tous les toits comme les autres et qu’on ne s’agite pas aussi qu’il faut nous traiter de cette manière ? En tout cas, même si avec le Président, on ne soit pas aujourd’hui et maintenant, on se verra demain. Pourvu que Dieu nous donne vie et santé.
Doyen El Hadj je comprends maintenant votre amertume en tant qu’être humain. Quelle a été donc votre réaction face à cette situation ?
El-Hadj Alassane Yaro : «  J’ai réagi, et en même temps il y a eu une réaction positive du président Yayi, mais négative aussi. Et c’est là qu’on ne comprend pas comment ce Président est. Tenez ! J’ai fait une fiche au Président pour lui rappeler tous ces faits que je viens de citer, en lui demandant ce que j’ai pu lui faire de mauvais pour mériter ce traitement de sa part. J'ai déposé l’enveloppe dans les mains de la SP le vendredi 6 février à 17 h 30 pendant que le président n’était pas encore revenu de son voyage au Quatar. Il est arrivé au Palais aux environs de 18 H j’étais sur la route en rentrant à Porto-Novo quand […]mon portable sonne tout juste à 19H10 je décroche et c’était le Président Yayi Boni lui-même qui me parle […] il m’a entretenu pendant dix (10) minutes. C’est le doyen Yaro lui-même, je dis oui Monsieur le Président Il dit je viens de recevoir votre lettre et vous avez à 100 pour 100 raison, Il faut me pardonner toutes mes erreurs vis-à vis de vous. Pardonne-moi doyen. A Sourouko A Sourouko. Maintenant est ce qu’on peut se voir demain samedi matin à 9 H. ? […] Ce matin là je devais voyager sur Djougou […] il dit :[…] A votre retour dimanche venez me voir au Palais à 9h30. J’arrive à Cotonou à 9 h, le temps d’aller à Porto-Novo pour … et revenir, j’arrive au Palais à 11 H 30 pendant que le Président était sorti depuis 11 h j’ai passé toute la journée au Palais. De ce Lundi à Jeudi je suis resté à attendre avant de voyager[…].le dimanche 15 février je suis revenu à Porto-Novo. Le lundi matin j’ai fait un compte rendu à la Haute autorité. Que peut-on faire encore pour montrer sa bonne foi et sa disponibilité à un chef ? C’est là où beaucoup de questions se posent. Tout ceci est du président lui-même ou de son environnement ?
Les élections c’est pour 2011. Nous sommes aujourd’hui en 2009. De maintenant à 2011, Yayi Boni est président de la République., Bio Tchané président de la Boad. Et moi ? […]Allons-y et on se retrouvera maintenant sur le terrain. Je n’ai jamais triché avec la politique. Aujourd’hui Kérékou n’est pas là, c’est Yayi Boni. Je me dois de le regarder et lui apporter mon soutien de bon sens afin qu’il puisse bien s’occuper du développement de ma région quant à ce traitement d’humiliation et de moquerie dont j’ai été victime, je vais pardonner comme le chef me l’a demandé de sa bouche au téléphone mais difficilement je vais oublier.[…] Vous avez vu comment l’honorable Zoumarou Walys a quitté le rang Fcbe ? Zoumarou n’est pas n’importe qui, qui dit ou fait n’importe quoi n’importe comment. C’est un homme politique très méticuleux. S’il a pu quitter comme cela, c’est que le ver de la nuisance du pouvoir du changement est dans son fruit Fcbe. Si on est d’une mouvance ou l’on ne peut pas se reconnaître et se dire la vérité on quitte. Attendez-vous les jours à venir à d’autres vagues de défection.[…]
 Doyen votre mot de fin
El-Hadj Alassane Yaro : «  Merci je voudrais m’adresser aux Béninois en général […]Je reste et demeure Béninois, attaché aux idéaux de paix et cohésion nationale retrouvée à la Conférence Nationale. Nous devons la préserver pour l’avancement de notre démocratie. »  

III
Le Parti communiste béninois a recensé les faits ci-dessous qui corroborent aussi bien ceux de la presse béninoise que des medias étrangers que j’avais lus dans mes archives ; j’en ai fait état dans ma lettre ouverte.

«   1. Dimanche 13 mai 2007, Ouidah, Carrefour Gbènan, une heure après le passage du cortège présidentiel en route de Cotonou pour Lokossa, un élément de la garde présidentielle ouvre froidement le feu sur deux citoyens : Gabriel ETOKO et Hubert GBOTCHEVI sont tués. Aucune sanction jusqu’à ce jour contre l’auteur de l’assassinat par une quelconque autorité politique ou judiciaire.
 Mais auparavant, depuis avril 2006, date de l’arrivée au pouvoir de Boni YAYI, il y avait déjà eu :
2. Champ de foire, Cotonou, la garde présidentielle tire sur deux jeunes gens parce qu’ils se trouvaient sur le parcours que devrait emprunter le Chef de l’Etat une heure plus tard : Brice HOUNTONDJI et Olivier VINOU sont grièvement blessés.
3. Zongo à Cotonou, zone de la Banque Atlantique, scénario identique : la garde présidentielle tire à vue sur deux jeunes employés et les blessent grièvement.
4. Carrefour Mosquée Cadjèhoun, Cotonou, un motocycliste qui se rendait à la pâtisserie "Le Gastro" contourne le terre-plein et fait demi-tour vers la pâtisserie : une volée de balles est tirée dans sa direction sans aucune sommation. Raison, il s’avancerait vers le carrefour gardé par les soldats au moment où Boni YAYI s’apprêterait à sortir de chez lui ! Réprobation populaire, arrêt de la fusillade. Etc….
5. Du 31 mai au 3 juin 2008, François LEGBA, conseiller élu dans la commune de Covè est enlevé, séquestré et empêché d’aller voter pour l’élection du maire. François LEGBA a déposé depuis le 9 juin 2008 une plainte pour séquestration abusive auprès du Procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abomey contre ses ravisseurs et agresseurs dont Paulin DOSSA, Chef Matériel à la Présidence de la République. Suite toujours attendue…
6. Septembre 2008, Abomey-Calavi, le parti "La Renaissance du Bénin" (RB) est majoritaire après les élections communales. Trois conseillers RB sont enlevés, séquestrés et empêchés d’aller voter le jour de l’élection du maire…..

7. Lundi 24 novembre 2008, campus universitaire d’Abomey-Calavi, Fulbert AMOUSSOUGA GERO, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion, armé par Boni YAYI en tant que conseiller technique à l’économie à la Présidence de la République, fait tirer à balles réelles sur des étudiants manifestants pacifiques.  Bilan : une dizaine de blessés. Les étudiants protestent, leurs responsables sont arrêtés et traduits devant la justice. AMOUSSOUGA GERO lui, est toujours libre.
8. Lundi 29 décembre 2008, Agonvy, les paysans coopérateurs s’opposent à l’interdiction par le pouvoir des assemblées générales des coopératives. Les gendarmes chargent à balles réelles : cinq paysans sont tués.
9. Janvier 2009, Sèmè-Podji, la coalition FCBE, le parti du Chef de l’Etat et le PRD sont au coude à coude dans la compétition pour le poste de maire de la commune. Le jeudi 22 janvier 2009, Roger HOUNSOU, conseiller PRD, agent à la SOBEMAP est enlevé de son bureau et sans nouvelles jusqu’à ce jour….
NON, assez, trop c’est trop, ça suffit !! Assassinats de paisibles citoyens, enlèvements et séquestrations d’adversaires politiques pour gagner des élections sans parler des procès iniques, Boni YAYI ne peut plus gouverner ce pays. »

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IV
S’y ajoute cet autre assassinat ; la presse a souligné la  désapprobation du zèle criminel de la garde républicaine par le chef de l’Etat. A quand la justice pour tant d’assassinats  ?

« Mercredi 18 février 2009, par dp 24 H . Mandat de Yayi une période de terreur.  Encore un homme abattu par la garde présidentielle
« Le mandat de Boni Yayi est une période de terreur pour le peuple béninois. Les crimes de sang commis par la garde présidentielle sont sans précédent.
Au cours de la période révolutionnaire, il y avait un minimum de respect pour la vie humaine. Aujourd’hui, la garde présidentielle abat froidement d’innocents citoyens comme des moutons, sans le moindre scrupule et sans aucun procès.
Un citoyen vient, à nouveau, d’être abattu par la garde présidentielle. Le drame est survenu sur le pont Konrad Adenauer de Cotonou, le mardi 17 février 2009, aux environs de 17 heures locales lorsque le cortège présidentiel revenait de Sèmè-Podji où Boni Yayi était descendu. Selon des témoins, le véhicule de Boni Yayi aurait laissé les motards derrière. La victime ne sachant pas que le cortège qui venait était présidentiel, a traversé la voie. A peine a-t-il fini la traversée qu’il a été atteint par une salve de coups de feu. Il s’écroula raide et mangea aussitôt les pissenlits par les racines.
A en croire les mêmes témoins, le Chef de l’Etat scandalisé par la facilité avec laquelle sa garde ouvre le feu sur des citoyens, aurait vitupéré avec une colère inégalable contre les militaires à la gâchette facile et serait descendu pour soulever le corps sans vie. Ses habits ont été tâchés de sang. Après les drames de Ouidah où deux chauffeurs de taxi ont été sauvagement abattus par la même garde sans aucun procès, des palmeraies de l’Urcar du Grand- Agonvi à Logou-Djidagba (Adja-ouèrè) où les gendarmes ont tué 5 paysans non armés, et de Karimama où les forces de l’ordre ont supprimé froidement et sans être du tout inquiétés la vie d’un militant du G13, voilà le tour d’un autre citoyen ! A qui le tour est-on tenté de dire ? N’oublions pas : « A moi toutes les vengeances et toutes les rétributions » a dit Dieu. »

LA CROIX DU BENIN
Hebdomadaire Catholique: Justice – Vérité – Miséricorde
15/01/2009

Extrait d’une déclaration du Professeur Théodore HOLO s’exprimant au sujet du discours sur l’état de la Nation :

 «  Il est vrai, nos compatriotes pensent -à juste titre certainement- que le Chef de l’Etat  dans la forme a respecté les dispositions de la constitution qui prescrit une fois l’an le message du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation devant l’Assemblée nationale. Il l’a fait en 1996, et en 1997 aussi.
Dans la forme également, on peut sentir un ton beaucoup plus humble, beaucoup plus modeste dans la mesure où le Chef de l’Etat n’a pas revendiqué la paternité de la réalisation de tout ce qui est fait. Mais que cela s’inscrit dans la continuité des actions déjà entreprises. Mais
«  […..]dans le fond, le message manque de souffle et de vision. Il ne répond pas aux préoccupations actuelles des Béninois. Aux problèmes fondamentaux qui se posent à la Nation. L’insécurité, l’inflation, le chômage des jeunes,  la morosité de la vie économique, la crise sociale sont occultés dans le discours. Les raisons de ces problèmes et comment le Chef de l’Etat entend résoudre ces problèmes ? Il n’en a rien dit.
Certaines entreprises publiques qui constituent les poumons de l’économie nationale :  le Port autonome de Cotonou, la Sonapra, la Sbee, la Sonacop sont restées sans responsables pendant longtemps. Un Conseil des ministres a relevé les directeurs généraux de ces sociétés et ce sont des intérimaires qui ont géré ces grandes sociétés. Or quand on est intérimaire, on n’a pas la possibilité de prendre des initiatives. Quel est le crédit de ces entreprises dans leurs rapports avec nos partenaires au développement ? Ce message donne l’impression d’être un catalogue de ce qu’on a réalisé. Quand on écoute ce message,  on a le sentiment que tout c’est pour le mieux dans les meilleurs des mondes possibles. On prend chaque ministère, on dit dans tel secteur, le ministre a bien travaillé, il n’y a pas de problème. Cela veut dire que même le président du G17 est désavoué parce qu’il estime que ‘il faut procéder au remaniement, parce que les ministres ne travaillent pas. Or le Chef de l’Etat donne un satisfecit à tous ses ministres. De la même manière que l’autre de la Coalition, le Premier ministre est désavoué. Puisse qu’il estime qu’il ne sait où le budget a été élaboré, le Chef de l’Etat non plus. Or le Chef de l’Etat assume la paternité de l’article 11 qui pose le problème au niveau de ce projet de budget. Et lorsqu’on écoute le catalogue de ce qui est fait et ce qui sera fait, on se demande s’il y a une coordination au niveau de l’action gouvernementale.  On nous énumère les choses comme un compte d’Apothicaire sans faire une analyse globale de tout ceci dont la synthèse indiquerait l’état de la Nation. Aussi devait-on nous indiquer les perspectives, les raisons d’espérer. C’est un message sans idéal et sans espérance et qui du coup ne donne aucun espoir à la Nation. »
VI
 
OUIDAH
 
« C’est à l’honorable Célestine Adjanohoun, cheville ouvrière de la réussite de cette rencontre qualifiée d’historique par le chef de l’Etat lui-même, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir le bal des interventions. A l’en croire, c’est le jour de Ouidah qui est arrivé avec cette rencontre entre le chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi et les populations de la majorité plurielle de la commune de Ouidah qui continuent de lui apporter un soutien indéfectible mais qui ont assez de préoccupations à lui soumettre. »

Après cette introduction-caresse dans le sens du poil du chef de l’Etat, les Gléxwévidjidji et les Gléxwénou, qui n’aiment pas être trop menés en bateau, n’ont pas fait à l’intéressé un mystère de ses promesses jamais tenues ; en voici des illustrations : 

1° « Pour, M. Ahouandjinou, chef d’arrondissement de Djègbadji, il est plus que temps que la ville de Ouidah qui regorge d’énormes potentialités soit prise en compte de façon sensible par le gouvernement du changement qui, par l’entremise de plusieurs membres du gouvernement a annoncé la réalisation de plusieurs projets porteurs dont les populations attendent toujours le démarrage.
 2° « Intervenant à sa suite, Sidonie Acclassato, représentante des femmes après avoir salué les efforts fournis par le gouvernement pour faire du Bénin un pays émergent, a demandé l’intervention du chef de l’Etat pour que le programme de micro crédit aux plus pauvres qui est bloqué à sa première phase reprenne afin que les milliers de femmes qui attendent puissent en bénéficier.
 
3° « Quant à Crépin Bossou, représentant des jeunes de la commune de Ouidah, il a soutenu que malgré leur fidélité au président Boni Yayi à qui ils ont massivement accordé leurs suffrages lors des présidentielles de mars 2006, les populations de la cité de Kpassè attendent toujours le retour d’ascenseur de la part du chef de l’Etat. Il n’a cependant pas manqué d’égrener un chapelet de doléances à satisfaire à court terme par le chef de l’Etat. Il s’agit notamment du financement des entreprises culturelles et des jeunes porteurs de projets, et la promotion des cadres de la commune de Ouidah dans les différents secteurs de l’administration publique béninoise.

De quoi pouvaient arguer le président Thomas Boni Yayi et son ministre natif de Ouidah, sinon recourir à la langue de bois, aux louvoiements appropriés de berneurs que voici ?
 
« Pour le ministre Pascal Irenée Koupaki, natif de Ouidah, les préoccupations exprimées par les populations de Ouidah sont aussi celles du chef de l’Etat dont les ministres travaillent pour la réalisation de plusieurs grands projets pour la ville et dont le démarrage est imminent.
 
« Intervenant à sa suite, le président Boni Yayi qui n’a pas démenti les propos du ministre Koupaki, a exprimé toute son émotion face à la marée humaine qui a pris d’assaut le palais de la présidence de la République. A l’en croire, son amour pour Ouidah, la ville de la première dame ne saurait se démentir. C’est la raison pour laquelle il a promis se rendre bientôt dans la cité de Kpassè précédé par une délégation ministérielle pour que de concert avec le conseil municipal et le maire Séverin Adjovi (à qui il a demande de revenir à la raison), les cadres et autres leaders d’opinion, la cité historique puisse connaître le développement réel. »

VII

LA LETTRE DU CONTINENT N° 556 15/01/2009 .FRANCE/BENIN :
Le roi Boni 1er offre un passeport diplomatique béninois à Hortefeux.
Passeport diplomatique "ministériel".

« Quel est le ministre français qui va disposer d'un passeport diplomatique béninois ? C'est vrai que c'est plus utile qu'une simple décoration de l'Ordre national du Bénin… Autres temps, autres mœurs. »

Il faut conclure.

J’ai dit ma honte en lisant dans l’hebdomadaire français Journal du Dimanche , la dance du ventre et les courbettes du président Thomas Boni Yayi lors d’une visite du ministre Brice Hortefeux au Bénin ; un journal du pays s’en était fait l’écho ; que le président Yayi ait décoré son hôte est une banalité : tant de gens sans mérite spécifique sont honorés de breloques qu’ils sont fiers d’exhiber dans des réceptions officielles. Délivrer un passeport diplomatique à quelqu’un qui n’a aucune fonction officielle dans le gouvernement, ni dans la haute administration où ce document pourrait faciliter ses missions, c’est, ni plus, ni moins, faire peu de cas des atouts du pays. Il est vrai que sous Kérékou, des maîtresses de ministres aussi étaient détentrices de passeport diplomatique ; il m’était mainte fois arrivé de les rencontrer dans un avion ; en 1988, l’une d’elle m’avait dit :« Oh doyen, je suis très étonnée de vous voir voyager en classe touriste ! »
Charles Toko a parfaitement raison de rugir : que le ministre Brice Hortefeux soit titulaire d’un passeport diplomatique béninois accentue la dance du ventre du le président Thomas Boni Yayi qui était allé si loin dans la honte dont il couvre notre pays ; on m’a laissé entendre que l’ex-ministre de l’immigration etc., qui a transcender le chiffre des étrangers en situation irrégulière à chasser de France, porterait le Bénin dans son cœur ; et après ? Au point où il en est de la malepeur qui le hante à l’idée de la candidature de Bio Tchané, il ne reste lui qu’à délivrer une carte d’électeur à ce ministre français, afin qu’il puisse voter pour lui en 2011 ; le ci-devant ministre étant aussi un ami de plus de trente ans du chef de l’Etat français, son intervention pourrait inciter ce dernier à faire pression sur Bio Tchané, et pourquoi pas ? sur tout Béninois qui aurait l’outrecuidance de se présenter contre le messie Thomas Boni Yayi.
Faudrait-il souligner que les agissements du chef de l’Etat au sujet du Millenium Challenge Account-Bénin qui ont motivé la lettre de l’ambassadeur des USA, révèlent cruellement l’incompétence, tant politique que diplomatique du président Thomas Boni Yayi ? Quel camouflet pour un chef d’Etat et son gouvernement que la lettre de Madame l’ambassadeur Gayleatha B. Brown !

Enfin, je précise qu’il s’agit d’une esquisse : je pourrais aller plus loin en exploitant davantage Dossier Boni Yayi de mes archives ; je n’ai qu’une parole: en France, je suis depuis des lustres un militant socialiste qui paye régulièrement ses cotisations ; au Bénin, je ne suis membre d’aucun parti politique mais j’ai mes sympathies ; la lecture des informations afférentes au séminaire de Bohicon et d’Abomey m’ayant donné l’impression de l’organisation d’une opposition capable de faire pièce autant à la politique du ventre qu’aux coagulations contre nature qui s’entrechoquent parmi les neurones dont le chef de l’Etat béninois ne parvient pas à maîtriser l’évolution , j’ai décidé de soutenir ce séminaire, si ses membres ne perdaient pas leur temps à se torpiller, à répondre aux appels du pied du président Boni Yayi, ou bien -l’ appât du gain obligeant-à aller se vendre au palais de la Marina.

Olympe BHÊLY-QUENUM

 

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