Le Synapromeb dénonce l’attitude partisane de l’équipe Zato
Cotonou, le 20 mars 2009, Lettre ouverte à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication
Objet : Dénonciation et protestation
Monsieur le président,
Mesdames et messieurs les conseillers à la HAAC
D’entrée, nous voudrions vous prier de comprendre et de pardonner la liberté que nous nous permettons de vous adresser cette lettre ouverte. En fait, vu l’urgence de la situation et considérant l’attitude incompréhensible de la HAAC à l’égard du Syndicat national des Professionnels des Médias du Bénin (SYNAPROMEB), nous n’avons pas voulu introduire une demande d’audience qui, dans le meilleur des cas, ne sera satisfaite que plusieurs jours après, de même qu’en procédant comme nous le faisons, nous entendons prendre les professionnels des médias et l’opinion publique en général, à témoin afin que nul n’en ignore. De quoi s’agit-il ?
Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers,
Né le 03 août 2007, le SYNAPROMEB a accompli toutes les diligences en direction de la HAAC, aux fins de signaler son existence et d’être considéré comme une entité à part du paysage associatif du monde des médias. Vous nous avez fait l’honneur d’envoyer un représentant à notre congrès constitutif. Vous nous avez ensuite fait l’honneur de nous accorder des audiences. A l’occasion précisément de celle que vous nous avez accordée le 05 mai 2008, nous avions dénoncé la façon partisane dont le processus qui a conduit à pourvoir au remplacement de feu Clément Houénontin de regrettée mémoire, a été conduit par les associations que nous qualifions de partenaires privilégiés de la HAAC. A l’occasion, le conseiller Gédéon DASSOUNDO a été commis par le président aux fins de se pencher sur la question de la représentativité des associations professionnelles, mais rien n’a bougé à ce jour !
Puis, nous vous avions indiqué que nous faisions cette démarche pour qu’à l’occasion du renouvellement des membres de la HAAC pour l’avènement de sa 4ème mandature, les mêmes anomalies ne se répètent pas car nous n’accepterions pas que le processus soit conduit de la même manière. Nous croyions avoir été compris surtout que nous avons expliqué à la HAAC que nous entendions être considérés comme une entité à part, vu que la loi nous en donne le droit. Et, à partir du moment où nous ne sommes pas en délicatesse avec les lois de la République, notre existence juridique ne souffrant d’aucune contestation, la HAAC devrait tout simplement s’obliger à nous considérer autant que tous autres syndicats ou associations qui en feraient la demande, comme des partenaires, des représentants des professionnels des médias au même titre que les autres à savoir : l’UPMB et le CNPA qui, même s’ils ont été décidés par les Etats généraux de la presse béninoise, ne reposent sur aucune loi mais découlent plutôt de la volonté des professionnels des médias. Or vous savez que la volonté est dynamique et que l’idéal des états généraux a été galvaudé sans scrupule par certains, ce face à quoi la HAAC a observé un silence coupable. Et nous pensions que la HAAC a en son sein des juristes de haut niveau qui, en dépit de toutes autres considérations auraient pu lui dire que, pour ne pas se rendre coupable de violation de la Constitution de notre pays, elle doit travailler avec tous les syndicats et associations qui sont légalement constitués. Non, au lieu de cela, certains des vôtres nous ont fait l’affront de vouloir réduire notre lutte à la captation d’une partie de l’aide de l’Etat à la presse privée. Là-dessus, même s’il s’agit de l’argent du contribuable béninois auquel nous avons droit comme d’autres à partir du moment où nous sommes légalement constitués, nous avons largement fait la preuve que nous ne sommes pas de ceux qui vivent de cette aide, se font leur beurre sur le dos des professionnels des médias du Bénin dont nous ne faisons que défendre les intérêts. D’ailleurs, il est loisible de constater aujourd’hui que nos revendications pour la réorientation de la gestion de l’aide de l’Etat dans le sens du prélèvement d’une partie pour assurer la sécurité sociale aux acteurs des médias, ou encore les formations diplômantes, sont récupérées sans vergogne par d’autres. Le SYNAPROMEB s’en réjouit parce que cela signifie qu’il est utile à quelque chose et que ses réflexions comptent. Pourvu que les professionnels des médias soient mieux traités !
Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers,
Plus tard, soit le 14 octobre 2008, une délégation du SYNAPROMEB était à nouveau devant vous suite à une nouvelle demande d’audience et surtout à un mémorandum que nous nous avons adressé le 09 octobre. A cette occasion, le SYNAPROMEB a réitéré ses souhaits de voir la HAAC prendre de la hauteur et traiter tous les syndicats et associations à la même enseigne.
Malgré toutes nos démarches, nous sommes au regret de constater que la HAAC a résolument choisi d’entretenir des connivences malencontreuses avec ses partenaires privilégiés. A preuve, dans le cadre de la mise sur pied de la Commission électorale autonome devant conduire le processus de désignation des représentants des professionnels des médias au sein de la prochaine mandature de la HAAC, seuls vos partenaires privilégiés ont été saisis. Cela est une démarche éminemment partisane et contraire aux lois de notre pays. Car, faut-il vous le rappeler encore une fois, les états généraux de la presse béninoise n’ont jamais eu valeur de loi. Il s’agit encore une fois de vœu qui oblige dès lors tous les acteurs à travailler dans le sens de sa préservation. De facto, la rupture de ce vœu, de cet idéal par les uns libère les autres aussi. La HAAC n’a donc, dès lors, qu’à considérer que le consensus a disparu et à travailler au même titre avec tout le monde, surtout qu’elle n’est pas juge de la légalité.
Pour en revenir au sujet actuel, la CEA a donc été mise en place, malgré nos protestations de l’année dernière, par une partie seulement des associations du paysage médiatique, ce qui discrédite d’emblée le processus et tous ceux qui en seront issus au terme de l’élection. Il aurait sans doute été utile que la HAAC invitât toutes les parties et fît les arbitrages nécessaires pour la représentativité des uns et des autres (en attendant peut-être demain des élections professionnelles dans le secteur des médias pour déterminer le poids de chacun). Au lieu de cela, elle a ciblé encore une fois, ces partenaires privilégiés au mépris de la loi. Et si ceux-ci ont voulu donner le change, ils s’y sont pris de façon maladroite. Car, au lieu de nous saisir par exemple officiellement aux fins de désigner nos représentants dans cette structure, ils se sont bornés à désigner directement certains de nos proches, après des contacts personnels. En tout état de cause, le SYNAPROMEB ne se reconnaît pas dans cette structure et rend en premier lieu la HAAC responsable de cette situation.
Mais monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers,
Vous avez peut-être une ou deux excuses. Vous être pratiquement en fin de mandat et peut-être vous dites-vous que vos successeurs hériteront de la situation. Peut-être aussi attendez-vous que la Cour constitutionnelle qui a été saisie par un de nos membres, pour constater l’inconstitutionnalité de votre attitude, ce qui aura pour effet de vous obliger dorénavant à associer équitablement et officiellement le SYNAPROMEB et tous autres syndicats ou associations légalement constitués à toutes vos activités, mais le silence incompréhensible de la Cour constitutionnelle, depuis plus de cinq mois qu’elle a été saisie, ne vous absout pas de l’obligation de justice et d’équité. Nous espérons au passage qu’elle rendra enfin sa décision et qu’elle vous offrira par ricochet le motif pour justifier la prise en compte du SYNAPROMEB, au grand dam de ceux qui n’entendent pas les choses de cette oreille et qui croient détenir un droit de propriété sur la presse béninoise.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers,
Sauf votre honneur, nous sommes au regret de vous dire que nous ne remarquons pas la sagesse et le sens de justice et d’équité dont vous devez faire preuve dans la gestion de cette situation. Mais nous espérons vivement que vous serez éclairés pour mettre fin à cette situation qui ne vous honore pas.
En attendant et pour que cela soit bien entendu de tous, le SYNAPROMEB ne fera pas l’économie d’une action d’envergure pour se faire entendre.
Avec nos hautes considérations,
Pour le SYNAPROMEB,
Le Secrétaire général national,
Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
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