Séance de sensibilisation contre la vente illicite de l’essence frelatée

Dialogue de sourds entre le gouvernement et les trafiquants
Les autorités ont encore rencontré hier à la direction générale des douanes les gros trafiquants de l’essence frelatée. Les cadres des ministères des Finances, de l’Intérieur et du Commerce les ont sensibilisés sur les conséquences néfastes de leur commerce.
Mais très tôt, la sensibilisation a pris l’allure d’un dialogue de sourds entre trafiquants et autorités. Les uns et les autres se contredisaient. Au finish, aucune résolution n’a été prise contre le phénomène.
 Le directeur général de la douane, Hippolyte Djègou, a montré la nécessité de trouver une solution immédiate et durable pour éradiquer ce trafic. Il a souligné les problèmes sanitaires et environnementaux que crée la vente de l’essence frelatée. Selon ses déclarations, leurs auteurs portent atteinte à l’image de marque du pays.

A cet effet, il a souligné que ce phénomène freine l’arrivée au Bénin des investisseurs internationaux qui veulent apporter leurs contributions au développement national. Si l’on n’arrête pas ce commerce, Hippolyte Djègou s’est posé la question de savoir l’héritage que l’on est en train de laisser à la génération future, sous prétexte que l’on veut survivre. « Nous nous tuons à petits coups », a-t-il déclaré. Le représentant du ministre de l’Intérieur, Abassi Alé, après avoir appuyé le directeur général de la douane, a indiqué qu’il n’est plus possible à l’Etat de laisser les trafiquants de l’essence frelatée dans leur sale besogne. Il leur a demandé de se conformer aux prescriptions du gouvernement. Pour lui, il y a déjà des projets de rechange pour les sauver. Pour les autorités, l’heure de mettre fin à ce trafic a sonné.

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Les trafiquants ont pris la parole pour désavouer le gouvernement. D’autres ont même fait des révélations sur certains douaniers spécialisés dans la manœuvre. Ils veulent qu’il y ait des solutions de rechange pour leur permettre de quitter ce secteur qui les nourrit depuis des lustres. A cet effet, ils ont dénoncé les promesses non tenues du chef de l’Etat dans le cadre de leur reconversion. Selon leurs déclarations, les stations-trottoirs promises par le gouvernement sont restées sans suite jusqu’aujourd’hui. Le manque de stations sur le terrain, les risques d’insécurité, le chômage des milliers de Béninois et autres étaient les raisons évoquées pour contredire les autorités. Rien n’a été dit pour arrêter la vente illicite de l’essence « Kpayo ». Les uns et les autres se sont ainsi séparés dans la confusion totale.

Jules Yaovi Maoussi

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